1 Décembre : des marteaux, des faucilles et des grattes-ciels

Des drapeaux chinois pleins les rues, une statue de Mao plus grande que nature, des bonnets portant une étoile rouge, soit les chinois sont très patriotes, soit la propagande est partout ! C’est sous les regards attentifs du Géant Mao Zedong que nous nous baladons au bord de la rivière Huangpu qui sépare Shanghai en deux quartiers Pudong et Puqui. Shanghai était mythique pour ses salles de jeu, ses fumeries d’opium (rappelez-vous la fin de la guerre de l’opium qui oblige les chinois à concéder certains ports pour le commerce  avec les anglais, dont Shanghai) et ses gangsters ! Hergé avait bien résumé cet univers dans les aventures de Tintin et le « lotus bleu »: Shanghai, une ville sous domination étrangère, où les chinois tentent tant bien que mal de sauver leur culture et leur identité.

 De nos jours, on est bien loin des rives boueuses de la rivière Huangpu où les sampans déchargeaient leur marchandise : cet endroit est devenu la promenade préférée des habitants de cette ville, et la place idéale pour réaliser des photos de mariage. En une décennie à peine, les tours du quartier de Pudong ont jaillies du sol, à l’image de la croissance économique fulgurante de la Chine. L’équivalent de 7 quartiers de la défense de Paris ont été construits de 1990 à 2000, cette affusion de buildings provoquerait soit disant un affaissement du sol de 1,5cm par an. Pour l’anecdote, si les immeubles sont si haut à Pudong (492m pour l’une des tours) ce n’est pas par manque de place, mais parce que le sol dans lequel sont construits les gratte-ciels est en grande partie constitué de limons et est donc instables. Des forages très couteux de plus de 60m sont alors nécessaires aux constructions et seuls de grands édifices permettent d’amortir le coût des travaux! Entrée directement dans le 3^ème millénaire, Shanghai cumule déjà de nombreux records : l’hôtel et la tour de télécommunication (la Pearl tv) les plus hauts du monde, le plus grand aéroport, le plus grand nombre de téléphone portable, de kilomètre d’autoroutes et d’immeubles d’habitation pour la Chine. Bref on est en plein dans les « années folles » de Shanghai !

               Difficile de parler de la Chine sans parler du communisme ! Accueillis par un marteau et une faucille sur un parterre de fleur, nous entrons dans le site de la première réunion du parti communiste chinois. C’est une maison de briques noires et rouges gardée comme un ministère. Le 23 juillet 1921 y fut fondée le parti communiste chinois dans la clandestinité. Des mannequins de cire représentent les délégués rassemblés autour du jeune Mao Zedong lors de la première réunion du parti. C’est un espion de la police française qui découvrit leur cachette, et fit irruption pendant le meeting provoquant une débandade générale. Malheureusement, la plupart des explications étant uniquement en chinois, nous n’en apprendrons pas beaucoup plus.