• Exploration de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie

     

    Exploration de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie

     

     

     

    La première journée nous remontons la côte ouest de la grande terre jusqu’à Bourail. Les informations radio nous avertissent que la côte Est et le Nord sont en alerte orange pour les précipitations et la côte Ouest en alerte Jaune. Il pleut comme vache qui pisse, on a du mal à imaginer que ça peut être pire ailleurs, on ne va donc pas s’y risquer. Nous décidons donc de changer nos plans et de rester à l’Ouest.

     

    Premier arrêt : la plage de Poé. Elle est réputée être l’une des plus belle du coin. Avec son sable fin blanc, elle s’étend sur plus de 20km. Au fond de l’eau, des patates de coraux et des poissons de récif nous attendent. Nous décidons de passer l’après-midi et la nuit là-bas puis repartir le lendemain matin. En fait nous n’avons exploré que notre camping-car : il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors. Nous avons tout de même enfilé nos maillots histoire de ne pas tremper nos habits le temps de jeter un coup d’œil sur la plage qui semble effectivement magnifique… pas de chance !

     

     

     

     

    Nous repartons le jour suivant sur la baie de la roche percée, à quelques kilomètres de là. Les éclaircies de la matinée nous permettent enfin de nous balader.  Nous optons pour une randonnée qui nous mène sur un sentier qui surplombe 3 superbes baies et les falaises littorales. Dans la tradition mélanésienne, ce site est rattaché à des croyances populaires : il est considéré comme une zone « tabou » par la communauté kanake qu’il faut préserver et respecter. La roche percée serait la porte d’entrée du royaume sous-marin des morts. Les esprits des défunts suivaient un passage le long des collines pour arriver au belvédère de la Roche Percée. De là, l’esprit plongeaient du haut du belvédère pour rejoindre le chemin conduisant au pays des morts. De nos jours, la roche percée s’est effondrée, il ne reste plus que le gardien de cette porte : « le bonhomme » de Bourail.

     

    Le bonhomme

     

    Le sentier nous conduit ensuite à la baie des tortues, qui doit son nom aux tortues grosses têtes qui venaient y pondre, protégées de leur prédateurs par de majestueux araucarias. Appelés également pins colonnaires, ces arbres sont le symbole du sacré, du tabou et des chefs kanaks, ils doivent leur nom au naturaliste arrivé lors de la première expédition de James Cook sur le caillou qui croyait voir au loin des colonnes de basaltes. Ces tortues parcourent 2500km des côtes australiennes où elles se nourrissent vers la Nouvelle-Calédonie pour rejoindre leur site d’accouplement. Chaque tortue peut pondre une centaine d’œuf dans le sable et elle reviendrait plusieurs fois entre novembre et mars. Les spécialistes estiment que sur 1000 œufs pondus, une seule tortue échapperait à ses prédateurs (crabes, poissons, oiseaux…) et parviendrait à l’âge adulte. Malheureusement, le braconnage des tortues et de leurs œufs à considérablement réduit les effectifs de ces animaux qui ne sont plus qu’exceptionnellement vu là-bas. Les tribus kanakes avaient déjà pris conscience de la nécessité de protéger cette espèce en instaurant des mesures limitant leur chasse. La tortue est en effet le totem de certaines grandes chefferies des tribus de la mer, elle joue le rôle du gardien du clan. Des personnes dans la tribu sont choisies pour assurer  leur protection, elles détiennent la magie qui accompagne le totem et peuvent ainsi appeler les tortues et les utiliser en cas de nécessité. A l’époque, lorsqu’une famille avait besoins d’une tortue pour son alimentation, elle devait faire la coutume avec le clan concerné afin de demander l’autorisation de pouvoir en capturer. Cette tradition relevait d’un mode de gestion durable adapté aux besoins et au respect de la ressource prélevée dans le milieu marin. Y a qu’à ouvrir grand les yeux, et on se rend rapidement compte que l’on n’est pas seul à l’approche de ses baies tabous… le gardien veille au grain !

     

    Baie des tortues    Pins colonnaires

     

    Le gardien du tabou

     

    Julien et un tricot rayé

     

     

     

     

     

     

     

     

    La fin de notre balade nous fait traverser une dense couverture végétale avant d’atteindre une baie isolée, le lieu parfait pour protéger les rencontres romantiques des regards indiscrets : nous voilà rendu à la baie des amoureux. Entre les rochers, se cache un tricot rayé. Ce joli serpent amphibie qui a envahie toute la Nouvelle-Calédonie possède un venin extrêmement puissant, environ dix fois plus fort que celui du cobra royal. Heureusement pour Julien, il est plutôt craintif et n’est absolument pas agressif envers l’homme, il parait que les enfants calédoniens ont l’habitude de jouer avec… La « radio cocotier » affirme que sa bouche est trop petite pour mordre un homme, et que seuls les orteils, oreilles… pourraient éventuellement être atteints... balivernes ! Sachant que son venin peut tuer un homme en moins de 2 minutes, nous avons préféré nous tenir à distance.

     

     

     

     

    La forêt des cycas

     

     

     

     

     

     

     

    Il ne pleut pas encore…nous prolongeons notre balade par la forêt des cycas. Malgré son apparence, le cycas n’est ni un palmier, ni une fougère. Cette plante archaïque était présente il y a 300 millions d’années, elle serait le chaînon manquant entre les plantes primitives (fougères) et les plantes à fleur. Le cyca est maintenant présent partout dans le monde, naturellement ou propagé par l’homme, à titre ornemental, pour l’alimentation ou comme plante médicinale. En effet, les tiges de cycas riches en amidon sont consommées en milieu tropical mais elles doivent être bouillies longuement pour annihiler les effets neurotoxiques et fabriquer ainsi un « faux sagou ». Dans la culture kanake, il sert de support aux paquets de plantes médicinales du clan et ses feuilles sont toujours utilisées pour accompagner les offrandes aux ancêtres lors d’événements importants.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    cycas   cycas

     

     

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  • Commentaires

    1
    julien
    Mercredi 8 Juillet 2015 à 21:36

    Salut à vous! super blog qui donne envi de prendre le temps de s'y plonger un moment. J'espère que la fin de votre séjour s'est bien passé. Bizzz

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    2
    Jeudi 9 Juillet 2015 à 00:12

    merci julien! les photos de ton blog sont également magnifiques et donnent envie de voyager. ça nous a fait plaisir de te retrouver en Nouvelle-Zélande. Si tu veux marque l'adresse de ton blog en commentaire que nos lecteurs puissent également en profiter! Qui sait peut-être à une prochaine!

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