Le 4 décembre :

Nous commençons notre visite de la capitale de l’empire du milieu par la célèbre citée interdite, mais pour nous y rendre, nous traversons d’abord la place Tian’anmen qui est un haut symbole de la puissance du parti communiste chinois. C’est ici que Mao proclama la république populaire de Chine. Cette place est la plus grande au monde, en passant sans être chauvin, signalons que la place des Quinconces à Bordeaux est la plus grande d’Europe.

Encore une fois, sur la porte d’entrée de la cité, nous sommes accueillis par  une photo géante de Mao. C’est ici même qu’en 1989 lors du printemps de pékin, manifestation  qui rassembla plus d’un millions de personnes que trois étudiants furent dénoncer à la police par le service d’ordre étudiant pour avoir jetés sur une effigie de Mao des œufs plein d’encre de Chine. Le dernier d’entre eux est sorti de prison en 2006… à l’état de légume

Nous voilà enfin devant les portes de  la cité interdite. Cette dernière était la résidence de l’empereur Yongle. Sa construction a mobilisée jusqu’à 200 000 ouvriers pendants 13 ans (de 1407 à 1420 après JC). L’édifice compte 9000 pièces et a nécessité des apports de matériel de tout l’empire. Cette immense forteresse de 960x750 mètres était impénétrable pour quiconque n’y était pas convié. On devait nécessairement la contourner pour traverser la ville. Elle est et restera le plus haut édifice de la ville (excepté le temple du ciel) puisqu’il est formellement interdit de la surpasser.

           Nous empruntons des ponts de marbre finement sculptés et nous retrouvons encadrés par 2 lions de bronze, gardiens des portes de la cité. L’un à un lionceau sous la patte, il symbolise l’amour maternel tandis que l’autre pose sa pate sur un globe, en signe de puissance. Ils n’ont pas l’air commode, nous allons essayer de rester sage.  Nous traversons ensuite d’immenses portes dont les toits sont couverts de tuiles vernissées jaunes (couleur impériale), l’une d’entre elle fait même 100 mètres de large. A chaque fois nous découvrons derrière elles de nouveaux palais qui sont en fait des bureaux, des pièces pour les cérémonies officielles, une salle pour les banquets, une pièce de méditation pour que l’empereur se concentre avant ses discours ou encore la chambre de l’impératrice.

Devant le palais de l’harmonie suprême trônent la tortue dragon et la grue symbole de longévité et de réussite. Elles font quand même moins peur que les lions. De gigantesque jarres de bronzes sont présentent dans chaque cours, elles étaient remplies d’eau en prévention d’un éventuel incendie (une grosse partie des constructions étant en bois). En  hiver elles étaient chauffées pour éviter que l’eau ne gèle. Les chinois de l’époque ne manquaient pas de temps et d’ingéniosité pour arriver à leur fin. A l’exemple de cette gigantesque dalle de marbre de 17m et 250 tonnes, sculptée de 9 dragons, acheminée en la glissant sur une piste de glace formée par l’arrosage de la voie lors d’un hiver rude. Cela a duré 28 jours et mobilisé 20 000 ouvriers.

              Après avoir traversé la cité, nous sortons par la porte nord pour monter la colline du charbon en haut de laquelle il y a une vue imprenable sur l’ensemble de la cité. Cette colonie artificielle de 108m de haut est en fait constituée de la terre creusée pour former les douves. Elle faisait autrefois partie de la cité interdite et est censée empêcher les mauvais esprits de nord de pénétrer la cité. Seul l’empereur avait le droit de s’y promener.