• La fête du cerf, de la crevette et du poussin (Boulouparis)

     

    La fête du cerf, de la crevette et du poussin (Boulouparis)

     

    Nous découvrons un autre aspect de l’identité culturelle calédonienne au travers de notre passage à la fête du cerf, de la crevette et du poussin qui se déroule à  Boulouparis. Une association bien surprenante d’animaux emblématiques de la ville qui doit son développement à l’élevage du cerf, l’aquaculture et l’aviculture. Cette foire est un gigantesque rassemblement d’artisans et producteurs locaux dont l’objectif est de faire vivre, découvrir et transmettre les traditions locales de la brousse calédonienne.

     

     

    cerf d'élevage de Boulouparis

    Une des activités phare de la fête est la démonstration du dépeçage du cerf. La pratique de la chasse fait partie du patrimoine local, et semble même être élevée au rang de sport national ! Elle est essentielle à la gestion et la régulation de la faune et flore sauvage propre à la Nouvelle-Calédonie en mettant un frein aux dégradations exercées par des populations d’espèces animales très impactantes sur l’environnement comme le cerf, le lapin, ou le cochon. Elle permet aussi la protection de certaines espèces endémiques de l’île et menacées par la prolifération de leur prédateurs. 

    Portage du cerf

     

     

     

     

    Le cerf, introduit il y a à peine une centaine d’année à proliféré sur les terres de l’Ouest et causé de graves dommages à la végétation.  L’Etat a donc tenté de remédier à ce problème par la chasse. D’une pierre deux coups : en plus de réguler la population de cerf, elle permet de remplir l’assiette du bon chasseur, en ragoût, en saucisse, en steak, il y en a pour tous les goûts. Mais ne vendons pas la peau du cerf avant de l’avoir tué… commençons par le commencement.

     


    En cette occasion, la bête est dépecée sur la place centrale avec les explications et conseils techniques des plus grands spécialiste du coin. Une technique de portage ancestrale nous est d’abord montrée : pour éviter les lumbagos, rien de tel qu’en sac à dos… enfin, on voit bien que ce n’est pas lui qui fait la lessive ! 

     

     

     

     

     

     

      

    On nous explique pourquoi il est important de saigner la bête et de la vider rapidement : dans la demi-heure qui suit la mort de l’animal, les liquides transmettent des bactéries à la viande qui devient alors impropre à la consommation. Ces premières étapes réalisées, on peut alors prendre le temps de dépecer l’animal. Un concours de brame de cerf clôturera cette édition du festival dédié à l’animal… une belle partie de fou rire pour tous les spectateurs : entre les tentatives de chacun pour éviter l’animateur et son micro tentant de trouver un nouveau concurrent, et les brames ressemblant plus à des bruits d’éviers ou des râles humains ayant bu trop de bière… c’était folklorique!

    démonstration de dépeçage du cerf

    S’en suit alors le banquet traditionnel où l’on peut déguster différentes spécialités locales à base de cerfs ou de crevettes. Nous goutons donc un émincé de cerf aux légumes, une côte de cerf, et des brochettes de crevette… délicieux !

           reproduction d'une cuisine kanak: méchoui de cerf    le goûter de Yann: la brochette de crevette   


    L’aquaculture, la pêche et l’agriculture, bien qu’elles n’enrichissent pas le pays, permettent de stabiliser la société rurale calédonienne. Ce secteur couvre environ la moitié des besoins locaux et permet d’exporter crevettes d’élevage, thon, cerf et squash (de savoureuses citrouilles). L’élevage de la crevette n’a débuté que dans les années 70, lorsqu’une station expérimentale dans l’aquaculture des crevettes s’est implantée sur grande terre. Depuis l’activité s’est bien développée, et le pays exporte ses crevettes vers l’Australie, le Japon, les Etats-Unis et la France. Un accord de libre-échange a même été créé entre la Nouvelle-Calédonie et Tahiti : les deux archipels troquent ainsi des perles contre des crevettes… ils sont malins ces kanaks!  

     

    stockmen prêt pour le rodeo de Boulouparis

     

                  L’après-midi « c’est rodéo ! ». Importé des Etats-Unis, cette activité est devenue très populaire sur le Caillou, et fait le bonheur de centaines d’admirateurs à chaque fête. Plus qu’une distraction folklorique, c’est un mode de vie, celui de dizaine de stockmen de la brousse calédonienne. Chapeaux de cowboys vissés sur la tête, santiags et éperons, nous admirons ces courageux venu mordre la poussière de ce far West calédonien. C’est la première année que Boulouparis organise un tel tournoi, nous assistons à différents jeux : le bronc riding (rodéo sur cheval sauvage équipé d’une selle), bull riding (rodéo sur taureaux) et le steer wrestling (une sorte de chasse au veau où un des cavaliers doit guider le veau, pendant que l’autre doit sauter de son cheval au galop sur l’animal et tenter de le maitriser au sol). Il y a de la transpiration, de la poussière et surement beaucoup de contusions.

     

     

     

              

                   

                Comme dans beaucoup de fêtes, nous n’avons pas échappé aux danses traditionnelles kanakes réalisées par « les femmes fleurs de giroflée » ou encore à la fameuse partie de bingo très prisée chez ces dames !

                femme fleur de giroflée   salle de bingo

     

     

    Et le poussin dans tout ça ?!?

     

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