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Le lac Tonlé Sap
Le lac Tonlé Sap est le plus grand lac d’eau douce de l’Asie du Sud-Est. Situé au centre du Cambodge, c’est un lieu de vie à part entière puisqu’il fournit poissons et irrigation à la moitié de la population du pays. Ses habitants, des familles de pêcheurs pour la plupart, ont élu domicile sur ce lac sur des habitations flottantes se déplaçant au fil des crues et décrues. D’autres quant à eux ont élu domicile sur les rives du lac, sur des habitations sur pilotis, et vivent principalement de riziculture. Le fleuve Tonlé Sap relie le lac et le Mékong. Pendant la saison des pluies, le niveau du Mékong augmente, et refoule l’eau du Tonlé Sap. La superficie du lac est alors multipliée par 4 ou 5 et sa profondeur passe de 2 à 10m ! Chaque année, ce phénomène naturel s’inverse fin octobre avec la décrue du Mékong, le lac se revide alors de nouveau.
Nous sommes à 10 km du lieu, au petit matin nous décidons donc de louer des vélos pour nous y rendre. A bicyclette… Accompagnés de Karol, un polonais qui partage la même guest house que nous, nous voilà parti à vive allure sur la route (pour une fois bien goudronnée !) qui nous conduit au petit village de Chong Kneas en bordure du lac. Arrêtés en plein élan par un garde barrière, nous comprenons rapidement que la route s’arrêtera là, au sens propre et figuré du terme… et oui, on est bien en Asie ! En réalité, comme il existe une compagnie de bateau qui emmène les touristes moyennant quelques dizaines de dollars bien sûr, il n’est pas possible (pour des touristes) d’accéder au lac par la route. Karol tente quand même de forcer le passage, il remonte sur son vélo et passe la barrière. Le garde, en colère, lui hurle dessus. Après quelques centaines de mètres il fait finalement demi-tour en nous informant que le lac est à encore 2 km de là. Ne voulant pas nous acquitter de cet impôt injuste, nous changeons nos plans et décidons de rebrousser chemin en suivant des pistes de terres rouges qui nous font traverser de petits villages locaux situés au bord du fleuve Tonlé Sap.
Si chez nous l’accès à l’eau potable semble une évidence acquise depuis bien des années : quand on ouvre le robinet, on sait par avance qu’une eau limpide et potable en sortira. Depuis notre départ, nous ne nous posons plus la question de savoir si on peut boire l’eau du robinet… bien sûr que non ! Dans ces villages de campagne cambodgienne cette question est même superflue : les gens n’ont pas d’accès à l’eau courante. Cependant les villageois ne manquent pas d’idées pour remédier à ce problème et se procurer cette denrée si précieuse pour la vie. Un des meilleurs stratagèmes reste le forage de puits, mais ces derniers ne drainent pas que de l’eau, ils contiennent également pas mal de détritus. Des systèmes plus rudimentaires consistent à puiser de l’eau directement dans le Mékong ou le Tonlé Sap à l’aide d’un bidon, d’une bouteille ou d’une boite de conserve ! L’eau y est-elle potable ?!? A la magnifique couleur vert émeraude de cette eau, nous sommes sûrs d’une chose : il y a à boire et à manger là-dedans !
Sur notre route nous observons un autre système ingénieux : mais qu’est-ce quoi donc ? Alors des idées ?
Finalement, nous ne regrettons pas notre mésaventure pour aller au lac et découvrons par chance la vie simple et modeste des gens des campagnes cambodgiennes. Notre présence semble les intriguer, ces gens ne sont pas habitués à recevoir des touristes dans leur petit village. Cette population rurale vie au rythme de l’eau et des saisons : pêche à la saison sèche, séchage du poisson en plein soleil dans des paniers de bambou, réparation des filets de pêche, riziculture…. Ils n’ont pas la télévision, mais ne sont pas pour autant coupés du monde : chaque village a sa salle publique qui diffuse en permanence des émissions. Les enfants redoublent d’imagination pour confectionner des jouets avec ce qui leur tombe sous la main : catapulte réalisée avec une bouteille en plastique et un élastique, boules de terre servant de projectile pour leur fronde… Une très forte odeur envahit le village sur des dizaines de mètre : c’est un plat traditionnel khmer appelé Brohok, un plat à base de poisson en saumure qui permet de conserver du poisson plus longtemps. De quoi faire saliver les locaux, mais faire fuir les touristes… et si on changeait de village ?
Dans un de ces villages nous assistons à un étrange rituel funéraire. Une femme à nos côté parle anglais et nous traduit la scène. Son visage semble calme et serein, nous apprendrons plus tard qu’elle était la fille du défunt. Après avoir incinéré le corps inanimé, le prêtre remodèle le visage avec de la boue qu’il travaille sur les cendres. Il entre alors en communication avec l’esprit de l’homme décédé et lui demande s’il a besoin de quelque chose avant d’entamer son voyage. Les moines lui donneront ainsi des provisions de riz cuit dans des feuilles de bananiers au cas où il ait faim pendant le trajet. Il sera également peigné et rasé. Puis le prêtre sourit, dit quelques mots et toute l’assemblée rigole. Le défunt veut fumer une dernière cigarette… Le prêtre prend donc une cigarette, la place dans la bouche qu’il venait de modeler, l’allume et reprend ces prières. Nous observons un long moment cette scène insolite puis nous éclipsons… discrètement.
Sur notre route, nous rencontrons une nouvelle recrue pour notre road trip à vélo dans les campagnes khmères, il s'appelle Cyprus et est américain. Il nous invitera à passer l’après-midi dans la piscine de sa guest house : quelle bonne idée !
Tags : lac, cambodge, sap, tonle, villages, pilotis, eau potable, rite funéraire, funérailles, enterrement, piège, insectes, enfants, jeux
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Commentaires
3testudeLundi 12 Janvier 2015 à 12:10le système ne serait-il pas pour recueillir les gouttelettes de rosée durant la brume et ainsi donner de l'eau potable?
5testudeJeudi 15 Janvier 2015 à 12:547Matias DominiqueVendredi 16 Janvier 2015 à 13:18Vous êtes trop rigolo!
Vous avez les visages et les bras bien bronzé ,et le corps blanc. Il va falloir peaufiner votre bronzage durant votre voyage.
profitez en bien
vous nous semblez pas très inspirés: toujours pas d'idées pour l'utilité de cet ingénieux système?
9testudeSamedi 17 Janvier 2015 à 15:4210michel loupSamedi 17 Janvier 2015 à 18:36salut les indianas jones!la devinette concernant le récipient est effectivement corriace;pour moi il doit s'agir,d'un systéme d'hydrolise,c'est àdire la décomposition d'une substance gràce aux ions 30+et ho-ta mère nous ayant dit qu'il y avait des fils électriques,à moins qu'il s'agit de latrine electrifiée,d'ou la définition ,avoir le feu au cul! bises lointaines et banzaÏ.michel ,viviane.
Pour être un petit peu plus précis, plutôt que de l'électricité, disons qu'il y a un éclairage, et que sans servir directement de nourriture, il y a tout de même un rapport avec cette dernière.
Pour être un petit peu plus précis, plutôt que de l'électricité, disons qu'il y a un éclairage, et que sans servir directement de nourriture, il y a tout de même un rapport avec cette dernière.
13testudeDimanche 18 Janvier 2015 à 09:3314veroDimanche 18 Janvier 2015 à 11:3115michel loupDimanche 18 Janvier 2015 à 12:10salut les petits loups,il doit s'agir d'un piége à insectes,attirés par la lumiére ceci se font piéger et finissent dans l'assiette au déjeuner,véro à surement raison.salut et banzaÏ ,michel.
Bravo, il s'agit bien d'un piège à insectes :
Une bâche est tendue au-dessus d’un bac d’eau, la nuit le néon est allumé et attire les insectes notamment les crickets pour un bain de minuit. Ces derniers ayant oublié de mettre leurs brassards s’y retrouvent piégés jusqu’à ce qu’un Cambodgien viennent le chercher pour le mettre… dans son assiette !
On les a d'ailleurs goûtés, bien cuisiné ça croustille et c'est pas mauvais. C'est souvent servi frits avec de l'ail et un peu de piment
17veroDimanche 18 Janvier 2015 à 14:14j'ai gagné le droit d'y gouter, j'ignore si le restau à PAU est toujours d'actualité.
merci pour la réponse et bonne route.
18michel loupDimanche 18 Janvier 2015 à 16:04youpi on à trouvé! qu'est ce qu'on gagne? une mygale cuite au barbecue;nous vous souhaitons bonne route,et,restez vigilants.viviane,michel.
ps: à quand la prochaine enigme?
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Une très bonne année à vous deux et surtout "bonne route". Bises.