• Magnetic Island

    Magnetic Island

     

     

     

                    Le jour suivant nous prenons un ferry pour Magnetic Island, une magnifique île quelques kilomètres à l’est de Townsville. A l’origine, cette île doit son nom aux interférences que le capitaine Britannique James Cook avait remarqué sur sa boussole en 1770 lorsqu’il naviguait le long de la côte Est australienne. Après des recherches scientifiques, la cause de cet effet « magnétique » n’a pas été trouvée. De nos jours, ce nom à toujours son sens : l’île agit comme un aimant à touristes ou vacanciers. Il faut dire que c’est un paradis pour les amoureux de la nature, avec ses plages sauvages, ses tombants rocheux, ses forêts d’eucalyptus et son héritage historique de la seconde guerre mondiale.

     

     

     

     

    Magnetic Island   Magnetic Island Arthur Bay

    Magnetic Island et son cacatoès   Magnetic Island et son porteur de menhir !

     

     

    Les wallabies de rochers :

     

                    Un matin, nous sautons dans un ferry à destination de l’île magnétique. Notre premier arrêt se fait à Geoffrey bay. Nous y rencontrons des wallabies de roches plutôt curieux. Ils sont bien plus petits que ce que l’on a vu à Cairns. Ils s’approchent de nous, habitués à récupérer de la nourriture de la main des touristes. Après quelques secondes on se rend compte qu’il y en a plus que ce que l’on pensait. Certains restent un peu en retrait, cachés dans des failles, des grottes, sur des rochers, etc…

    Wallabies de rocher à Geoffrey Bay   Magnetic Island et ses wallabies de rochers

     

     

    Magnetic island et la seconde guerre mondiale :

     

    Après quelques minutes nous nous décidons à faire  la marche « des forts ». Cette balade témoigne de l’héritage historique laissé sur l’île lors de la deuxième guerre mondiale. En 1942, Townsville devient une importante base en Australie pour les troupes provenant d'Australie et des États-Unis. L’île magnétique devient alors un point de rassemblement et d’approvisionnement pour les navires militaires. Pour assurer la sécurité du lieu de rassemblement en cas d'attaque ennemie, un grand complexe militaire, « The Forts », comme on nomme aujourd'hui ses ruines, est construit. Ces canons ne serviront jamais, à part sur un navire américain qui aurait oublié de se signaler !

     Du sommet des collines couvertes d’eucalyptus, les tours d’observation et la tour radio offrent une vue panoramique en 360° sur les différentes baies de l’île, Townsville et les îles environnantes. De nos jours, on ne surveille plus la mer pour repérer les navires de guerre, mais pour observer les baleines qui longent la côte au mois de septembre… c’est raté pour nous. On n’observe plus le ciel pour repérer les avions de chasses, mais pour identifier des aigles. On ne regarde plus le sol pour prévenir des invasions humaines, mais pour rechercher la présence de koalas. Voilà que l’un d’eux traverse le sentier devant nous et rebondit aussitôt dans un arbre. Sa fourrure laineuse marron-gris argenté lui permet de se confondre parfaitement avec les branchages du gommier, pas facile de le repérer... Il s’est installé à cheval sur une branche, les bras pendant dans le vide et reste de pierre. Il a sûrement  déjà fait trop d’effort pour la journée et ne bougera pas un cil pendant plus de 10 minutes.

    la marche des forts (Magnetic Island)   le koala plus paresseux que le paresseux de Magnetic Island


    Les koalas :

                   Le koala est un marsupial arboricole herbivore endémique de l’Australie du Sud et de l’Est. Cousin éloigné du wombat, il est devenu, avec le kangourou, l'un des principaux symboles du pays. C’est un animal nocturne qui peut vivre de 15 à 20 ans. Il possède une bonne ouïe mais une vision plutôt médiocre. Son gros nez est particulièrement sensible aux odeurs : il l’informe sur tout ce qui concerne sa survie et notamment sur la toxicité plus ou moins importante des feuilles d’eucalyptus dont il se nourrit, son territoire et les possibilités d'accouplement. Les koalas se nourrissent quasi-exclusivement de feuilles d’eucalyptus, mais pas n’importe lesquelles. Sur les 800 variétés existantes, ces petits animaux font les difficiles et n’en mangent que 120 variétés différentes avec une prédilection pour 5 à 10 d’entre elles. Le processus de digestion de ces feuilles serait très lent pour parvenir à dégrader les substances toxiques qu’elles contiennent, ainsi le koala deviendrait accro à ces drogues et passerait donc la majeure partie de sa journée (soit 20h sur 24) à dormir ! Il serait même moins actif que le paresseux (c’est pour dire !) et ne se déplacerait que d’une centaine de mètre maximum par jour.

     Koala de Magnetic Island

                       Après avoir été chassé massivement pour sa fourrure, il est aujourd'hui principalement menacé par la fragilité et le recul de son biotope (déforestation, incendies de forêts, dégradation de la qualité des forêts réduisant alors les espaces boisés appropriés, qui offrent assez de nourriture et de protection au koala).


    Les koalas dans la culture aborigène :

                    Le nom de « koala » serait issu d’une langue aborigène et signifierait « qui ne boit pas ». Vous voulez savoir pourquoi ? Ecoutez ce conte venu tout droit des premiers peuples australiens.


    Koobor le Koala :

               Il était une fois au Temps du rêve, un orphelin nommé Koobor constamment maltraité et négligé par son clan. La région était très sèche et chaque soir, tout le monde buvait avant lui et il ne lui restait jamais assez d'eau pour assouvir sa soif. Il dut alors apprendre à vivre en mangeant les feuilles pleines d'eau du gommier, mais ce n'était jamais suffisant. Un matin, quand le clan partit chercher de la nourriture, ils oublièrent de cacher les seaux d'eaux et pour la première fois dans sa vie, Koobor eût assez d'eau à boire. Il s'en remplit la panse qui était prête à éclater. Une fois, sa soif assouvie, il se rendit compte que son clan serait fort fâché quand il rentrerait. Il décida alors de rassembler tous les seaux d'eau et les suspendit à une branche basse pour les cacher. Il grimpa ensuite dans les branches et entonna un chant merveilleux qui fit tellement pousser l'arbre qu'il en devint le plus haut de la forêt.

               Le soir, quand les gens du clan de Koobor regagnèrent le village, ils étaient fourbus et assoiffés et devinrent bientôt fort en colère quand ils virent leurs seaux d'eau pendus au plus grand arbre où était Koobor. Ils lui demandèrent de rendre les seaux volés, mais celui-ci refusa et leur dit : "À votre tour d'avoir soif !". Cela les mit dans une colère noire. Plusieurs hommes grimpèrent à l'arbre, mais Koobor les faisait tomber en leur lançant les seaux. Deux sorciers plus futés arrivèrent tout de même jusqu'en haut et battirent Koobor à plate couture et lancèrent son petit corps brisé qui s'écrasa par terre.

               Alors que tous regardaient, ils virent le corps brisé se métamorphoser en koala et grimper à l'arbre tout proche. Il s'assit alors au plus haut des branches et commença à mâcher des feuilles de gommier. Koobor leur dit alors :" Vous pouvez me tuer pour me manger, mais ma peau ne peut être ni dépecée, ni mes os brisés avant que je ne sois cuit. Si quelqu'un ose désobéir, mon esprit assèchera tous les lacs et toutes les rivières, si bien que tout le monde en mourra, et il en sera ainsi de tous les koalas !".

              Voilà pourquoi les koalas n'ont pas besoin d'eau pour rester en vie et pourquoi les aborigènes respectent toujours l'ordre de Koobor lorsqu'ils font cuire un koala, car ils ont peur qu'ils ne reviennent et ne leur prenne toute leur eau, les laissant assoiffés pour toujours.


     Le scandale des koalas :

               Nous sommes arrivés en Australie au moment où une polémique a éclaté au sujet de ces petites bêtes. La population de ces petits marsupiaux classés comme vulnérables par le gouvernement est en forte diminution en raison de la perte de leur habitat, de maladies, d'attaques de chiens et d'incendies de forêts. A l'arrivée des premiers colons britanniques en 1788, les koalas étaient plus de 10 millions, aujourd’hui on n’en compterait pas plus de 100 000. Il y a quelques temps, une affaire concernant l’euthanasie de 686 koalas en 2013 et 2014 a été révélée par les autorités australiennes, déclenchant colère et émotion chez les défenseurs des droits des animaux. En effet, il semblerait que la population de koalas présente sur la côte Sud-Est du pays ne trouvait pas assez de nourriture pour vivre dans de bonnes conditions. Les marsupiaux, réduits à manger l’écorce des eucalyptus, alors qu’ordinairement ils n’en mangent que les feuilles, agonisaient lentement. La solution a été rapidement trouvée : puisqu’il y avait plus de koalas que de nourriture, il a fallu diminuer le nombre de koalas. L'expérience montrant que le déplacement des koalas ne fonctionne pas et peut au contraire aggraver les souffrances, une autre solution a été trouvée. Plutôt que d’agir avant que la situation se détériore, et de protéger l’environnement afin que les forêts d’eucalyptus puissent se développer suffisamment, l’ordre a été donné de tuer des koalas… Cette affaire reste à l’ordre du jour, puisque pour améliorer la gestion des populations de marsupiaux, une nouvelle campagne d’abattage n’est pas exclue…


    Les curlew :

              Pour la fin de notre journée, nous partons pour une dernière balade traversant différentes baies et plages du nord de l’île en compagnie de Marine et Arthur (un adorable couple de français se baladant depuis 6 mois en 4x4 en Australie). Alors que nous discutons tranquillement à l’ombre des arbres sur une plage, des « bush stone curlew » viennent nous narguer. Ces oiseaux vivent essentiellement la nuit, et poussent leur cri tous les soirs à la même heure (c’est plutôt flippant comme bruit, on dirait un cri d’enfant). Le reste de la journée, ils se cachent dans des buissons ou du moins tentent de se mettre à l’ombre… c’est peut-être la raison qui les a amené jusqu’à nous. Ces oiseaux sont l’emblème de « magnetic island ». On en trouve aussi du côté de Townsville, et ça fait 3 jours qu’on leur cour après pour essayer de les prendre en photo ! Nous nous retrouvons alors de l’autre côté du miroir, ne sachant plus bien qui observe qui !

     les bush stone curlew de Magnetic Island   les bush stone curlew de Magnetic Island 

    les bush stone curlew de Magnetic Island

     

     

     

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