• Retour à la civilisation (colca partie 3)

                  Début de la remontée

                  Le dernier jours, nous nous levons donc tôt et démarrons la marche aux alentours de 5h. La distance à parcourir est plutôt courte, de l’ordre de 5km, par contre les 1300 mètres de dénivelé ne sont pas négligeables à cette altitude pour une ci-courte distance. C’est donc sous un superbe ciel étoilé et armées de lampes frontales que nous démarrons la remontée.

      

    Au bout d’une heure d’ascension, les ânes nous rattrapent. On est plutôt content d’avoir choisi la version pédestre, la balade montée semblant plutôt vertigineuse par endroit. Le sentier est étroit, et les mules se dandinent de gauche à droite, nous rasons les murs lors de leur passage, se faisant parfois écraser contre la paroi, mais c’est toujours mieux qu’un plongeon dans le vide.

     

                      mules et muletiers

     

    Aujourd’hui Yann est en forme, et nous atteignons le sommet en 2 heures talonnés de près par Léo puis Virginie. Malheureusement ce n’est pas le cas pour tout le monde et la remontée s’annonce beaucoup plus difficile pour Clothilde qui a été malade toute la nuit. Toute l’équipe parviendra tout de même à atteindre le sommet dans le temps impartie.

    Vu du haut du Canyon   Bergère

     

     

    Arrivés en haut, une vingtaine de minutes de marche nous sépare du petit village de Cabanaconde où un petit déjeuner de « compétition » nous attend (au menu café, thé, pain, omelette, beurre et confiture). Nous reprenons ensuite le bus à destination d’Aréquipa, et faisons quelques haltes pour s’imprégner un peu plus de la beauté des paysages et villages environnants.

       Vu panoramique

    Eglise   Pont de corde

     

     

    Le trajet du retour emprunte le haut plateau de Patapampa à 4910 mètres d’altitude entouré de huit volcans. Le paysage y est quasi-lunaire. Il y fait un froid de canard, et plus grand-chose n’y pousse… à part des « apachetas ». Ces cairns étaient utilisés dans les temps pré-incas pour signaler les plus hauts sommets et la proximité des apus, mais aussi pour baliser les routes à emprunter au travers des Andes. En effet, il existait une route commerciale reliant les Andes et la mer, pour échanger poisson contre produits andins (quinoa, patates, alpaca…). De nos jours, ces petites piles de pierre ne sont plus une offrande aux dieux montagnes, et ont pris une toute autre signification : chaque voyageur passant sur le plateau dresse sa petite tour et fait un vœu. Ça c’est fait. On n’a pas pu résister, il fallait qu’on sache : qu’est-ce que ça fait de courir à 4910m d’altitude ? Léo, Yann et moi nous nous sommes mis dans les starting block. Top départ : nous courrons entre les cairns en essayant de ne pas les renverser. En fait, pour des jeunes sportifs comme nous, ça ne fait rien… du coup on a essayé le sprint ! Bon, pendant l’effort ça va, le problème c’est quand ça s’arrête : on voit des étoiles en plein jour ! Fini les bêtises, retour dans le bus.

    Plateau à 4910 m d'altitude   Plateau à 4910 m d'altitude

     

     

    Les habitants de Colca :

     

               Tout au long de ces trois jours à Colca, nous avons eu la chance d’entrer en contact avec ses occupants. Les habitants de la vallée sont les descendants des collawas et des cabanas, des communautés pré-incas qui occupaient la région pendant plus de 2000 ans. Ils parlent des dialectes différents, et tentent de préserver leurs anciennes coutumes et habits traditionnels. On peut ainsi les différencier à leurs chapeaux. A l’image du apu huacahualca qu’ils vénéraient, un dieu volcan pas très haut mais large et trapu, les femmes cabanas portent des chapeaux plats entièrement ornés de broderies. Dans des temps plus reculés, cette ethnie déformait les têtes des nouveaux nés en fixant une planche sous le menton et une autre sur le sommet du crâne pour l’aplatir, afin que la ressemblance avec leur apu soit plus évidente. Les Collawas quant à elles vénéraient une montagne haute et étroite « apu collawata ». Leur chapeau est bien plus simple et modeste que celui des cabanas, c’est un couvre-chef de paille haut dont seul un ruban décoré d’une fleur constitue son originalité. Eux aussi avaient pour tradition de déformer les cranes de leur nouveau-né, mais ce coup-ci pour obtenir un visage plutôt longiligne. Alors saurez-vous reconnaitre les descendants de ces deux ethnies maintenant ?

    Les habitantts de Colca

     

     

    Les alpacas, lamas, vigogne :

     

    Les lamas et alpacas ont été domestiqués dans les Andes depuis plus de 5000 ans. Tous deux originaires des hauts plateaux du Pérou, de la Bolivie et du Chili, ils vivent à partir de 3000 m d’altitude, et ont la fâcheuse tendance à cracher lors des repas ou pour se faire des avances… Les civilisations précolombiennes sacrifiaient lamas et alpacas en offrande à leurs dieux, à la pachamama. Depuis toujours, les lamas sont utilisés comme moyen de transport, parfaits pour les expéditions en haute montagne. Les alpacas quant à eux, plus petits que les lamas, ne sont jamais utilisés pour la manutention. Produisant une laine de meilleure qualité (plus fine, plus douce, plus chaude et plus robuste) que celle du lama, ils sont élevés pour la fabrication de vêtements. Les deux peuvent également se retrouver dans vos assiettes… Au Pérou, ils ne mangent que l’alpaca considéré moins gras que son cousin: sous forme de steak ou de blanquette, le goût nous rappelle celui du veau. Pour les différencier ? Facile : le lama est plus grand, a un museau allongé et de grandes oreilles… une fois dans l’assiette c’est plus difficile !

     Alpacas, lamas, vigognes    Les petits

     

    La vigogne quant à elle serait une proche cousine de l’alpaca. Symbole national du Pérou, elle ne vit qu’à l’état sauvage. La noblesse inca s’habillait de vêtements faits à partir de fibres de vigogne, considérées bien plus douces et légères que le cachemire. L’espèce ne compterait plus que 200 000 individus dans les hauts plateaux andins et serait donc maintenant protégée. Son exploitation est désormais très règlementée.

      

    Allez, il est temps de revenir à Arequipa… nous remontons dans le bus une dernière fois. Cette fois ci, le conducteur du bus choisit le mode « itinéraire secondaire », « pittoresque » ou « tout azimut » sur son GPS ! Voilà qu’il quitte la route principale et se lance dans du tout terrain. Nous voilà à fond les ballons sur un plateau de terre rempli de nid de poules. Les autres touristes dans le bus semblent ne s’apercevoir de rien, Virginie Léo Yann et moi éclatons de rire, nous avons bien compris de subterfuge : nous sommes en train de contourner un péage pour éviter de payer ! Pas vraiment discret comme déplacement vu l’énorme nuage de poussière que le bus soulève sous son passage… mais ça passe ! Fidel nous explique que c’est pour gagner du temps en shuntant la file d’attente au péage (file constituée d’un seul véhicule, ah, ah !). Le reste du trajet sera sous le même état d’esprit : nous « contournons » les bouchons en empruntant des itinéraires bis puis arrivons finalement à bon port  à Arequipa.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Chloé
    Vendredi 7 Août 2015 à 14:28

    Super vos articles je me régale en lisant tout ça, ça donne envie!


    avec mon copain on part dans un moIs pour un gros voyage de 10 mois en Amérique du Sud, on passera par la... Vivement!


    continuez à bien profiter c'est vraiment génial de vivre ça!


    bisous


    (Chloé, kiné de la promo en dessous!)

    2
    Vendredi 7 Août 2015 à 16:03

    Merci pour ton petit mot Chloé, c'est super sympa. On voit qu'il y a du  monde qui suit le blog mais on ne sait pas qui c'est. C'est chouette de pouvoir mettre un visage sur les chiffres que l'on voit.  Nous vous souhaitons un super voyage à tous deux, et qui sait peut être à bientôt en Amérique du Sud. D'ici 1 mois on devrait être en Argentine.

    Bises,

    Perrine et Yann

    3
    tatie jura
    Lundi 10 Août 2015 à 16:04

    super les articles mais vous avez une energie enorme

    cela fait plaisir, profiter   bise

    M Th   Louis

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    4
    Mardi 11 Août 2015 à 00:26

    merci Marie-Thérèse et Louis, Yann a mâché de la coca s'est très énergisant, à moins que ce soit le cochon d'inde qui lui ait donné du mordant! smile

    Pleins de bises

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