• Rotorua: la ville de soufre

     

    parc géothermique de rotorua: la ville de soufre

     

     

    Alors que nous approchons le centre-ville de Rotorua, notre attention est attirée par d’étranges fumées qui sortent du sol, des bouches d’égout, de sources d’eau chaude. Au fur et à mesure que nous nous approchons du parc Kuirau, une odeur d’œuf plus très frais envahit notre mini-van… Nous voilà arrivé au cœur d’une zone volcanique en pleine activité comme en témoignent les nombreuses manifestations géothermiques des environs, qui ont valu à la ville son surnom de «  la ville de soufre ».

     

     

     

     

     

    Personnellement, nous trouvons ça plutôt inquiétant de bâtir une ville au-dessus d’un gigantesque réservoir de magma et d’eau  en ébullition. Mais les Maoris le virent autrement. Ils reconnaissent très tôt les avantages du thermalisme qu’ils exploitent pour cuisiner, laver leur linge, se laver ou se chauffer. Les européens, qui arrivèrent à partir de 1870, furent attirés par les bienfaits thérapeutiques de ces eaux soufrées et boues thermales issues de l’activité volcanique. Un ingénieur français, Camille Malfroy, colon de la première heure et premier maire de la ville mis son ingéniosité à la maîtrise du géothermalisme. L’essor touristique de la région semblait assuré, jusqu’à ce 10 juin 1886, où le Mont Tarawera entra en éruption et englouti plusieurs villages et 150 de leurs habitants. Malgré tout, la ville reprit du dynamisme et reste de nos jours une destination incontournable pour découvrir géothermalisme et culture maori.

     

     

    La culture Maori :

     

    En ce qui concerne la culture Maori, on constate assez rapidement la volonté du pays de conserver la langue Maori au travers des noms de rues, de villes et de points d’intérêts. Pourtant, un peu à l’image de ce qui s’était passé chez nous pour la génération de nos grand-mères, les dialectes ont été placés au fonds du tiroir du bureau du professeur. L’anglais a été fortement encouragé, et dès 1951 l’enseignement du Maori a été arrêté … faute d’enseignants ! Dave a ainsi fait parti de cette génération à qui on a interdit de parler leur dialecte à l’école. Il ne devait parler que l‘anglais, alors que ces frères ainés parlaient Maori ! Aujourd’hui, il fait parti des 4% de la population qui parlent cette langue, reconnue comme une des langues officielle du pays en 1987.  La machine arrière est lancée : dès la petite enfance le Maori est enseigné sous forme de contes et chansons dans les écoles. Même si on constate un regain de popularité, le Maori reste une langue en danger.

     

    Hormis les colliers sculptés dans de l’os, du bois, de la jade ou de la nacre, des statues gardiennes des sites sacrés ou des marae (lieu sacré qui servait aux activités sociales, religieuses et politiques dans les cultures polynésiennes précédant la colonisation) il n’y a pas grand-chose. La culture Maori s’est laissée enfermée dans des parcs d’attractions à touristes, seuls endroits où on peut encore découvrir un peu de folklore néo-zélandais. La lecture des programmes nous décroche un sourire : on peut aller dans des parcs à mouton, aider à leur tonte, traire les vaches ou encore donner le biberon aux agneaux… franchement pas très dépaysant pour nous ! Reste encore à découvrir le fameux hakka…

     Rotorua: la ville de soufre   marae de rotorua 

    Rotorua   Rotorua

     

     

    Notre curiosité nous mène au parc Kuirau :

     

    Quand on arrive à Rotorua, il est difficile de ne pas se laisser interpeller par les fumées nauséabondes qui s’échappent de ce parc. Des dizaines de bassins témoignent en effet de l’intense activité qui se dégage du sous-sol. Le soleil éclaire de ces rayons les émanations vaporeuses des vasques d’eau. Le froid, la brume légère, les couleurs d’automnes, nous offrent une atmosphère particulière, quasi fantastique. L’un des bassins contient une eau tellement chaude (et peut-être acide ?) qu’il fut appelé le bain des homards. Cette piscine populaire après une bonne journée de travail ou d’école fut ainsi nommée car quiconque s’y baignait ressortait aussi rouge que le fameux crustacé. Certains bassins contiennent des eaux cristallines tandis que d’autres ont une couche de pétrole qui flotte en surface, ou ne contiennent plus que de la boue en pleine ébullition…plutôt impressionnant ! Hormis quelques buissons, fougères et champignons, pas grand-chose ne survit… seulement quelques poules d’eau intrépides se risquent à trempouiller les pattes dans  la marre.

    source chaude du parc Kuirau  brume s'échappant des bassins géothermiques

                                 bassin géothermique du parc kuirau   bassin de boue bouillonante (parc kuirau)

     

     

    La légende de Hinemoa et Tutaneki :

     

    Hinemoa était une jeune femme qui vivait sur la côte ouest du lac de Rotorua, alors que Tutaneki était un jeune homme d’une tribu de l’île de Mokoia situé sur le même lac. Les deux se rencontrèrent et tombèrent amoureux durant une des réunions habituelles entre les deux tribus. Alors que les deux amants étaient de hautes naissances, Tutaneki était un enfant illégitime. Bien que la famille d’Hinemoa pensait qu’il s’agissait d’un brave garçon, le mariage leur fut interdit.

     De retour à Mokoia, Tutanekai en mal d’amour jouait de la flûte pour son amante, le vent portant la mélodie par-delà le lac jusqu’à sa bien-aimée. Hinemoa entendit cette déclaration, mais les gens de son village attachèrent tous les canoës pendant la nuit pour l’empêcher de rejoindre son amant.

     Finalement, la musique de Tutanekai eu raison d’elle. Hinemoa se déshabilla et nagea la longue distance qui sépare la côte de l’île. Lorsqu’elle arriva à Mokoia, Hinemoa se trouva dans une situation embarrassante. Obligée d’enlever ses vêtements pour nager, elle ne pouvait se promener de la sorte sur l’île.  Elle plongea alors dans une des sources chaudes, le temps de penser à ces prochains mouvements. A ce moment-là, un homme arriva chercher de l’eau de source derrière le bassin d’eau chaude. D’une voix masculine, Hinemoa demanda : « qui est là ? ». L’homme répondit qu’il était le porteur d’eau de Tutanekai. Hinemoa saisi alors la calebasse du serviteur et la déchiqueta en mille morceaux. D’autres serviteurs arrivèrent, elle déchiqueta également leur calebasse, jusqu’à ce que finalement Tutanekai vienne en personne à la source pour demander à l’intrus de s’identifier. Imaginez sa surprise, lorsqu’il découvrit qu’il s’agissait d’Hinemoa ! Il l’a fit entrer secrètement dans sa hutte.

     Le lendemain, après une grasse matinée suspecte, un serviteur rapporta que quelqu’un avait partagé le lit de Tutanekai. Les deux amants furent grondés, mais quand les efforts surhumains d’Hinemoa pour rejoindre Tutanekai furent révélés au grand jour, leur union fut célébrée.

     De nos jours, les descendants de Tutanekai et Hinemoa vivent toujours dans les parages. Mais lors de nos balades, malgré la patience de Yann, aucune femme nue n’est arrivée pour se baigner dans les sources chaudes …

      

    Les redwoods :

                   Nous traversons les « bois rouges », une forêt de 288ha qui abrite un grand nombre d’essences. Une variété de séquoias californiens au bois rouge y a été introduite en 1901. Nous sommes en hiver, ces arbres centenaires immenses ont laissé tomber leurs feuilles rouges au sol. Au milieu de ce décor digne des meilleurs films fantastiques, nous évoluons dans cette atmosphère enchanteresse jusqu’à l’un des points de vue sur la ville de Rotorua. Génial : le geyser Pohutu du parc géothermique Te Puia est en pleine explosion, nous profitons de cette démonstration de puissance spectaculaire offerte par dame nature…les redwoods   passage de rivière volcanique

    geiser Puhutu (du parc Te Puia) vu depuis le chemin jaune des redwoods   rhipidure à collier

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