Nous visitons le musée de l’histoire de la ville. Il retrace de façon intéressante  l’évolution de cette zone géographique depuis les aires paléolithiques jusqu’au développement du Hong-Kong d’aujourd’hui, énorme mégalopole et carrefour commercial d’envergure internationale. Nous découvrons alors le passé d’Hong Kong étroitement lié au commerce de l’opium tel que l’avait décrit Jules Vernes dans les aventures de son héro en Chine. Il nous permet entre-autre de mieux comprendre les raisons de l’indépendance administrative de Hong-Kong malgré son statut de ville chinoise.

               Vasco de Gamma ayant ouvert la route maritime vers l’Asie au XVème siècle, les relations commerciales se développent entre  l’europe et la chine (Macao pour les portugais et Hong Kong pour les anglais). Au début du XIX siècle, le thé, la soie, la porcelaine, le bambou… et tous les produits chinois sont alors payés en argent selon la volonté de l’Empereur. Les anglais devenant de plus en plus friand de thé, et face à l’hémorragie de métal précieux générée par ce commerce, trouvent avec l’opium cultivé dans leur colonie indienne une monnaie d’échange idéale. Le nombre de chinois ayant une addiction à l’opium atteint rapidement 10 millions de personnes, la balance commerciale repasse alors très rapidement en faveur des anglais. Face aux répercussions économiques et à l’effet désastreux de cette drogue sur la santé des gens l’Empereur chinois décide d’interdire ce commerce et fait jeter à l’eau toutes les cargaisons d’opium… La grande Bretagne demande alors réparation, mais les chinois refusent de payer : la première guerre de l’opium est lancée. A la suite de quelques escarmouches, la Chine se voit contrainte d’accorder la presqu’île de Kowloon (quartier nord de Hong-Kong où nous sommes logés entre  autre). Hong Kong devenue une plateforme commerciale entre la chine et l’angleterre devient alors une zone de contrebande diabolisée par l’empereur chinois. 40 ans plus tard une nouvelle guerre de l’opium éclate : après les négociations de 1898, Hong Kong, sous l’égide britannique, obtient de la chine 730km² de terrain en vertu d’un bail de 99ans !

On vous passe l’épisode de l’invasion nippone pendant la seconde guerre mondiale. Ce qu’on en retient c’est qu’après 5 ans d’occupation par la force et la violence, la population d’Hong Kong se retrouve réduite de moitié entre les tués et les fugitifs. Cela alimente certainement l’animosité légendaire des chinois envers leurs voisins du soleil levant.

En 1946, les anglais récupèrent leur territoire et y rétablissent paix et prospérité. La Chine populaire communiste tolère la présence de cette ile capitaliste du fait des possibilités commerciales et de l’apport de devises qu’elle lui offre, d’autant plus qu’Hong Kong ne peut pas exister de façon autonome puisqu’elle est dépendante de sa grande voisine pour importer la quasi-totalité de ses moyens de subsistance.

 La fin du bail pour la couronne anglaise est arrivée, Hong Kong est rétrocédée à la Chine. Cette dernière bien décidée à ramener en son sein cette concubine flamboyante, appliqua la formule magique de Deng Xiaoping : « un pays, deux systèmes ». En 1997, une mini constitution est créée faisant d’Hong Kong une « région administrative spéciale » de la Chine, censée lui permettre de garder son propre gouvernement, sa presse, sa monnaie… Le système capitaliste et la démocratisation amorcée par l’Angleterre doivent être préservés pendant 50 ans : rendez-vous en 2047 !