• Tarija, un vrai havre de paix en Bolivie

     

    art de rue Tarija 

     

     

     

     

     

    Se déplacer en Bolivie… c’est toute une histoire !

                     Au départ d’Uyuni, le plan était de prendre un premier bus direct pour Villazón, ville située sur la frontière avec l’Argentine dans l’extrême sud Bolivien. D’arriver là-bas aux alentours de 4h du matin puis à 9h prendre un autre bus direct pour Tarija. Comme tout sera fermé à Villazón et que les rues de Bolivie ne sont pas forcément des plus chaudes et des plus sûres en pleine nuit, les chauffeurs proposent par habitude à leurs passagers d’attendre 6h du matin dans le bus jusqu’à ce que la station ouvre ses portes. Nous choisissons de payer un peu plus cher notre billet pour voyager en bus touristique, c’est-à-dire un bus couchette avec le chauffage et un chauffeur qui n’a pas le droit de boire au volant.

     

     

     

     

     

     

     

                    Il faut dire qu’en Bolivie, il y a comme un problème d’alcool… Il y a quelques mois de ça, une loi est passée interdisant aux conducteurs de bus de boire de l’alcool pendant leur service. Résultat : grève générale des transports publics, les chauffeurs ne trouvaient pas ça normal ! Dans tous les cas, il convient de se rappeler que l’on est en Bolivie et que question déplacements, rien n’est très clair, rien n’est sûr et rien n’est acquis. Disons que c’est le «  boliviano style ».

                    Lorsque nous arrivons au terminal de bus d’Uyuni, nous cherchons un bus couchette, mais il n’y en a aucun… Nous allons questionner la dame qui nous a vendu les billets. Elle jure qu’il est impossible qu’elle nous ait vendu un billet de ce type car il n’y a jamais eu de bus couchette pour cette ligne ! Nous nous débrouillons donc pour prendre un autre bus. Il y fait super froid dedans, il n’y a aucun chauffage et la température est probablement en-dessous de 0°c à l’intérieur du bus. Heureusement nous avions vu venir la chose et avons gardé nos sacs de couchage avec nous. Le début du trajet est un enfer. Les secousses sont tellement importantes que nos pieds ne tiennent pas en place au sol, ils dansent le moonwalk. On a des fourmis dans toutes les jambes, et on ne sent plus nos fesses. Heureusement, au bout d’une heure et demie, les secousses se calment. Yann s’endort, comment fait-il ? En pleine nuit, au beau milieu de collines escarpées, le bus s’arrête devant une rivière. Au bout d’un moment, j’aperçois le chauffeur à l’extérieur en train de remplir des bidons d’eau. On flaire le problème… A une heure du matin nous nous arrêtons dans une petite ville. On nous fait comprendre qu’il faut descendre : notre bus n’ira pas plus loin, son radiateur a lâché. Par chance un autre bus passe par Villazón, nous avons juste le temps de grimper dedans et nous voilà repartis dans un bus plus froid encore que le premier. Finalement nous arriverons tout de même à l’heure à Villazón. Par contre ce n’est pas le bus prévu initialement, et celui-ci doit repartir. Nous nous retrouvons donc dehors par -­8 000°c en pleine nuit. Pas super agréable… Des types louches nous posent des tas de questions et veulent avec insistance nous vendre des billets pour Salta en Argentine, ils nous saoulent ! L’un deux à l’air moins bizarre que les autres et nous propose de le suivre dans le bureau de sa compagnie d’autocar en attendant que le terminal ouvre. Nous nous joignons à 2 australiens qui ont également décidé de le suivre. Une chance, il y fait un peu moins froid que dehors. Les chiens errant le savent également, ils ont appris à ouvrir la porte et de temps en temps viennent se joindre à nous. Nous y resterons 2 bonnes heures, et y feront la connaissance de  Felipe, un colombien au cœur sur la main qui finance  son voyage avec sa guitare. Il va également à Tarija, nous poursuivront donc notre voyage en sa compagnie.

     

    Felipe, un super compagnon de route venu de colombie

                     Notre second bus est encore du genre : « ferme les yeux et attend que ça passe ». Des croix et bouquets de fleurs jonchent les bords de routes (ou bords de ravins, c’est comme vous voulez): parfois une ou deux, parfois une trentaine… tien c’était un bus. On a peur pour notre vie. Note à nous-même : éviter à tout prix de prendre des routes de ce genre à l’avenir. Après 6h de bus pour 194km, soit une vitesse moyenne de 32,3km/h avec des pointes à au moins 47km/h, nous voilà enfin à Tarija.

      

    L’hostal Casa Blanca :

     

    Nous récupérons une adresse d’hébergement dans l’office du tourisme et sautons dans un collectivo avec Felipe, direction le centre-ville. Nous sonnons à la porte de Casa Blanca Hostal. Lorsque celle-ci s’ouvre, Felipe éclate de rire et salue chaleureusement le jeune homme qui tient la réception de l’auberge. Ils nous expliquent qu’ils se sont rencontrés à Sucre (Bolivie) : Felipe travaillait alors bénévolement dans une réception d’auberge et ayant sympathisé avec son compère Colombien, il lui avait fait un bon prix pour les nuits passés à cet endroit. Aujourd’hui c’est l’inverse, c’est Anderson qui fait du volontariat, et comme on ne récolte que ce que l’on sème, il lui rendra la pareille. Comme Felipe nous présente comme de bons amis, nous en profiterons également ;) 

    Initialement nous avions prévu de rester ici 2 ou 3 jours maximum, le temps de se remettre de notre éprouvant voyage en bus. Mais Tarija est une ville pleine de charme et de gens accueillant, nous y ferons d’incroyables rencontres et y resterons finalement plus d’une semaine.

    Sabine et Ricardo à Casa Blanca

                    L’auberge Casa Blanca est extrêmement bien pensée et a tous les ingrédients pour être un lieu des plus accueillants. L’entrée ce fait par un petit couloir qui donne sur une cours intérieure ouverte avec un bel oranger en son centre et des hamacs autour. De là nous avons accès aux douches et toilettes communes et chose pas si commune en Bolivie, il y a vraiment de l’eau chaude, youhoouuuu !!!! Nous avons également accès à une petite cuisine pour faire notre petite tambouille avec ce que l’on ramène du marché local d’à côté. Marta, la propriétaire, une dame d’une cinquantaine d’année est très arrangeante et attentionnée.

    le hamac n'est pas resté vide longtemps...

                    Dans la chambre d’en face, nous apercevons 4 visages qui ne nous sont pas complètement inconnus. C’est une famille de français que  nous avons entre-aperçu alors que nos bus respectifs faisaient une pause casse-croute en bord de route. François et Sabine les parents voyagent avec leurs 2 filles Eléa et Lucia pour plusieurs semaines en Amérique du sud. Nous ne manquerons pas de partager plusieurs bons moments avec cette famille un peu hors du commun. Jongleurs, chanteur, musicien, philosophe ou tout simplement humains sensibles et chaleureux, cette petite famille fera partie des gens qui ont marqué notre passage en Bolivie. Pendant plus d’une semaine nous avons rencontré avec eux des personnes de tout horizon, tout âge et toute origine, particulièrement ouvertes, intéressantes et attachantes.

    Sabine en pleine opération oignons!   opération jus d'orange (ou déglingon l'oranger de Marta!) avec Lucia

     

    Le soir nous cuisinons puis dinons tous ensemble. Italien, colombiens, chiliens, allemands, boliviens et français partagent alors leur nourriture, leur histoire et leur expérience dans une ambiance plus que conviviale, que de bons souvenirs…

     notre tablée   notre tablée ...

     

    La ville quant à elle n’est pas non plus dénuée de charme. Elle a été construite dans un style colonial en 1574 et s’est déclarée indépendante de l’Espagne en 1807. Pour une courte période, elle a existé en tant que république indépendante avant de se rattacher à la Bolivie. Le climat y est particulièrement agréable. Il y pleut peu et fait le plus souvent entre une vingtaine et une trentaine de degrés.

     

                    On trouve dans le centre-ville quelques églises et monuments de caractère. La casa Dorada, construite par un groupe d’architectes italiens, fut inaugurée en 1903. C’était la maison de Moises  Navajas, un riche commerçant de Tarija qui importait des biens d’Europe. Aujourd’hui, la Casa Dorada est déclarée patrimoine d’architecture nationale et est un lieu d’activités culturelles. A à peine quelques kilomètres, se trouve le Castillo Azul, qui était la maison de campagne du même richissime commerçant.

     casa dorada et castillo azul... moi je veux bien devenir commercant! 

                    Parroquia de San Roque est une chapelle construite et nommée ainsi par les Franciscains en l’honneur d’un pèlerin français qui fut vénéré comme protecteur des maladies durant la deuxième partie du 19° siècle. Chaque année, au mois d’Août et de Septembre ont lieux ici les plus grandes fêtes religieuses de Tarija.

    Parroquia de san roque ne nous a pas protégée du virus du voyage... une maladie incurrable parait-il

     

                    Autre lieu fort de Tarija, le mirador de los sueños. En son sommet, une coupe de vin en forme de calice symbolise d’une part la vocation de la vallée centrale de Tarija à produire un vin de qualité et d’autre part, son attachement à la religion catholique. Du haut on peut voir sur 360° l’ensemble de la citée. Un autre mirador de la ville, celui de Loma de san Juan possède un édifice religieux, c'est le lieu de rencontre des couples de la ville.

                                     un vaso de vino?   jesus de la loma de san juan

     

                   La vallée centrale de Tarija est également connue pour la qualité de conservation de tout un ensemble de fossiles préhistoriques dont certains sont exposés dans le musée paléontologique de la ville. On peut notamment y voir des mammifères géants comme des tigres à dents de sabre, des mastodontes et tout un tas de bestioles géantes avec des noms imprononçables.

                          les bêtes bizarres de tarija: l'ancêtre du tatoo   les bêtes bizarres de tarija: l'ancêtre du tigre dent de sabre

     

    Pour agrémenter tout ça, dans la ville quelques petites places très vivantes sont le théâtre de la culture et de la vie locale. Cireurs de chaussures et presseurs d’oranges occupent les places publiques aux murs colorés. Les enfants s’affairent à nourrir les pigeons qui ont envahis la place pendant que leurs parents se bécotent sur les bancs publics. De vieilles voitures, dont la date de première mise en circulation précède d’au moins vingt ans notre naissance, passent dans les rues. Le rythme de vie est tranquilo ici, et ça nous convient bien...

    Tarija, place sucre

     

    Au final après plus d’une semaine nous avons du mal à quitter ce lieu agréable, d’autant plus que le départ ne s’annonce pas vraiment facile. Les Boliviens sont des spécialistes pour faire partir les bus à des heures surprenantes qui permettent d’arriver à destination aux heures les plus improbables. Quand le départ pourrait se faire en soirée, ils vont préférer que le bus parte en milieu d’après-midi pour être sûrs d’arriver à 3h du matin plutôt qu’à 8h où tout risquerait d’être ouvert et pourrait-vous simplifier la vie. Encore une fois c’est probablement le « boliviano style ».

                   Outre le fait que le bus devrait arriver à 2h du matin à villamontes, le problème cette fois-ci vient également de l’état de la route que nous sommes censés emprunter. Nous avons demandé à certains boliviens comment nous rendre au Paraguay d’ici. Leur réponse et qu’il y a un chemin court et un chemin long. Mais certains d’entre eux n’osent plus emprunter la version courte à cause de l’état des routes (Tarija, villamontes, paraguay). Et quand un bolivien doute de l’état d’une route, nous on redoute! Nous changeons donc notre projet initial qui été de traverser tout le Paraguay d’Ouest en Est  pour atteindre Asunción. Finalement nous irons au Sud en direction de Bermejo. De là nous traverserons la frontière Argentine pour atteindre Oran,  puis de là-bas nous trouverons un bus pour nous amener au nord-est de l’Argentine à Resistencia puis à Asunción au Paraguay. Ça c’est la version papier, ça n’a pas l’air bien compliqué dit comme ça. Mais nous sommes en Bolivie, et rien n’est jamais aussi simple…

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  • Commentaires

    1
    J-Michel
    Jeudi 20 Août 2015 à 13:18

    Quelle aventure !

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    2
    Vanessa
    Dimanche 18 Octobre 2015 à 01:23

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