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préparation d'un tour du monde, suivi du voyage de Perrine et Yann

Découverte de la culture kanake

 

Centre culturel Tjibaou

Visite du chemin kanak   Hugo et Yann  

sculpture kanake  Centre culturel Tjibaou   Centre culturel Tjibaou

 

En l’occasion du salon du tourisme, différents ateliers et spectacles sont organisés. 

Après avoir traversé le chemin kanak qui est un sentier botanique où l’on retrouve à peu près toutes les plantes et arbres de la Nouvelle-Calédonie, nous nous dirigeons vers la case du grand chef. Nous y retrouvons là-bas un conteur et écoutons pendant quelques minutes des contes et légendes kanak. Il est surprenant de voir qu’il y a plus d’adultes que d’enfants dans la case, et plus de mélanésiens que d’européens. Nous découvrons au travers de ses histoires pourquoi les habitants de l’île utilisent des lianes blanches pour retrouver leur chemin lorsqu’ils vont en forêt et pleins d’autres choses dans ce genre…aussi intéressant qu’amusant.

La case du chef   Le conteur

La deuxième rencontre se fera avec des mamans du pays. L’une est couturière, malgré son grand âge avancé, elle continue de coudre à la main un à un les motifs de gigantesques paréos (ça nous rappelle quelqu’un)! Un peu plus loin, une maman confectionne des chapeaux. Nous nous arrêtons à un autre atelier tenu par Roseline.

Les ateliers des mamans kanakes

Cette maman vient de Maré (une des îles Loyautés). Elle est venue pour enseigner à qui veut la vannerie et le tressage des feuilles de cocotiers. Nous regardons attentivement ces petits doigts agiles, qui en moins de vingt minute ont confectionné un magnifique panier. Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous assoir à côté d’elle, sur un bout de natte pour discuter un peu. Finalement, elle nous enseigne comment faire des balles de jonglage en feuilles de cocotiers… bon, tout le monde n’est pas aussi adroit qu’elle peut l’être ! Elle garde cependant un sourire tranquille, et beaucoup de patience, à nous remontrer sans cesse les mêmes gestes. Après ce petit atelier, voilà qu’elle nous remercie mille fois de l’avoir écoutée, parce que la plupart des jeunes de sa tribu se moquent éperdument de ces techniques traditionnelles et que cet art est en train de se perdre. Nous la remercions à notre tour mille fois, puis attirés par une musique tribale, nous laissons notre place sur la natte de cocotier.

Leçon de vannerie avec Roseline

 

Nous suivons le son des percussions, elles nous mènent tout droit vers une démonstration de pilou-pilou. Les participants ont des dessins à la chaux sur le corps, certains la tête coiffée de bandeaux de feuilles de coco, d’autres avec un plumet. Ils portent un paréo, et leurs chevilles et poignets sont entourés de lianes ou de feuilles de cocotiers. Ils chantent en dialecte kanak, à l’unisson. Le chef lance alors un cri strident qui va déchainer le pilou. Les voilà qui s’agitent, tapent du pied par terre dans le même rythme que les percussions qui s’accélèrent. Ils brandissent un casse-tête, une hache, une sagaie et grimacent… pas l’air commodes ces gens-là ! 

danseur de pilou-pilou   danseur de pilou-pilou

   pilou-pilou   pilou-pilou


 

Cette danse kanake n’est normalement pas destinée à des touristes, elle fait partie de rites sociaux qui mobilisent différentes tribus ou différents clans. Elle officialise les échanges, conclue les alliances, affirme le prestige et la puissance d’un clan… Normalement, un orateur énoncé un discours pendant que les hommes exécutaient la danse. Lors des cérémonies d’échanges, le plus souvent entre tribus de terre et tribus de mer, les clans disposaient les produits du troc dans des lieux dont eux seuls avaient la connaissance sous la surveillance des membres des deux clans. Ces pratiques se sont rapidement étendues au sein même de la tribu : elles rythmées alors la journée (hommes d’un côté et femmes de l’autre). Le possesseur d’un bien à échanger se levait, puis se mettait à danser avec son objet en vantant ses qualités.

 Devant les proportions que prenaient ces danses, elles se virent rapidement interdites. Jugées violentes et immorales par les missionnaires catholiques venus convertir les kanaks lors de la colonisation française au 19ème siècle, les grands rassemblements étaient ainsi empêchés. Plus tard, l’administration française se montra hésitante, ne sachant pas s’il fallait encourager ces pratiques ou les condamner à leur tour. Ainsi, seules les danses les plus modestes, estimées inoffensives furent autorisées. Avec la question de l’indépendance, les kanaks ont retrouvés plus d’autonomie. Cependant, ces petites victoires ne doivent pas masquer les véritables défis auxquels est confrontée la communauté kanake, partagée entre tradition et modernité.

 

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