préparation d'un tour du monde, suivi du voyage de Perrine et Yann
L’après-midi nous décidons de les ménager un peu et les amenons à Centara beach, la plage que nous avions découverte un peu plus tôt.
Il faut dire qu’ils avaient commencé leur séjour en Thaïlande sur les chapeaux de roues : enchainant les visites de temple à Bangkok, les balades dans les campagnes à la découverte de cascades d’eau et leur séjour au milieu des éléphants. Pas de répis pour les braves, pris dans les célèbres bouchons de Bnagkok, ils avaient raté leur train couchette pour Chiang Mai se retrouvant alors plus de 13h sur un banc en bois d’un wagon non pas de première, ni de seconde, mais de troisième classe ! Nous n’oublierons pas non plus leurs déconvenues avec la police touristique pour un touk-touk réclamant son argent alors qu’il ne les avait pas emmené à destination mais les avait égarés dans la ville… Ajoutez à tout ça 6h de décalage horaire, et un lever à 3h du matin pour prendre leur avion pour Krabi… la petite baignade était bien méritée !
Après un interlude barbier-coiffeur pour Yann...
nous achetons des Pad-Thaï dans la rue pour faire un diner sur la plage. Jean-Michel et Aurore n’ont toujours pas l’air rassuré, mais on se dit qu’ils vont s’y faire… Ils nous ont dit que tant qu'ils ne voyaient pas où s'était cuisiné, ça devrait bien se passer...
La chute de l’histoire…
Malheureusement, ce soir-là aux alentours de 23h il nous arrive la plus grosse tuile depuis le début de ce voyage. Alors qu’avec Bastien et Manue nous traversons la route pour rejoindre notre guesthouse et nous connecter sur internet pour donner quelques nouvelles aux familles, une moto conduite par un autre touriste débarque de nulle part. Nous sommes déjà au milieu de la route, il roule très vite et se met à doubler le touk-touk qui a ralenti pour nous laisser passer. Il ne nous aperçoit qu’au dernier moment, tente de s’écarter de nous, mais perd le contrôle de son véhicule, il n’a pas d’autre choix que de se coucher pour essayer de limiter les dégâts. Je suis un mètre devant le reste du groupe et me retourne au moment où j’entends le bruit du métal qui frotte sur le bitume. Le touk-touk me protège, j’ai juste le temps de voir Perrine avancer d’un pas et faire un écart à la manière des toreros avec la moto d’un côté et le touk-touk de l’autre, tandis que Bastien et Manue se font faucher. Ils sont au sol, je fonce immédiatement vers eux pour bloquer la circulation. Manue se relève très vite, elle me signale qu’elle a mal à sa main qui est effectivement en sang, puis finit de traverser la route guidée par des locaux. Bastien met un peu plus de temps à se relever, Perrine lui vient en aide, puis nous sortons de la route sous le regard du chauffard.
C’est l’effervescence dans la rue, plusieurs thaïlandais sont là, ils ont vu ce qu’il s’est passé et essaient d’empêcher le motard de se sauver pendant qu’ils nous indiquent la pharmacie qui par chance se trouve juste à côté. Pendant que je m’occupe de Bastien et Manue, Perrine rattrape le conducteur qui ne semble même pas se soucier de leur état de santé et cherche des excuses pour se déculpabiliser. Les thaïlandais nous aident pour les premiers soins, ils ont déjà appelé un médecin qui ne devrait pas tarder à arriver et attrapent le nécessaire dans la pharmacie pour nettoyer les plaies de Manue. Le pharmacien, pendant ce temps-là, s’affaire à scanner les produits ouverts et vient à mainte reprise nous taper sur l’épaule pour savoir qui va payer … le motard bien sûr!
Bastien ne se sent pas bien, nous l’allongeons par terre en relevant ces jambes. Manue, accompagnée de Perrine est redirigée vers le dispensaire pour plus de soins. Mais alors que je traduis à Bastien les explications données en anglais par le médecin qui vient d’arriver, le chauffard en profite pour se sauver. Bastien, incapable de se relever tellement il a mal au dos, est également transféré à la clinique d’en face sur un brancard, puis perfusé et supplée en oxygène (chose pas vraiment nécessaire à 98% de saturation en oxygène, mais bon !). De là, le médecin décide de faire déplacer une ambulance pour aller faire des radios à l’hôpital de Krabi. Nous les laissons entre des mains professionnelles pendant que nous essayons de retrouver le motard dans les rues de la ville, en vain…
Bastien et Manue reviennent avec l’ambulance autour de 2h30 du matin, nous sommes rassurés, le diagnostic aurait pu être tellement pire… La dernière phalange du petit doigt cassée et un ongle arraché pour Manue, quelques contusions et hématomes pour Bastien. Le médecin nous demande de repasser pour un contrôle le lendemain, puis un jour sur deux le temps où nous restons dans les environs. Nous suivons le médecin qui raccompagne Bastien et Manue en voiture jusqu’à leur Hôtel, puis rentrons nous-même essayer de dormir, il est plus de 3h du matin. Ouf ! Elle semblait interminable cette journée.