préparation d'un tour du monde, suivi du voyage de Perrine et Yann
Nous revenons donc vers Hienghène et faisons une halte au marché local. Voilà un marché haut en couleur comme on les aime. Les étals du marché sont pleins : poissons frais, brioches et pains en tout genre (on reconnait là l’influence française) puis patates douces, ignames, manioc, tarots, chouchoutes, avocats… il y a du choix. Nous en profitons pour acheter quelques ignames qui serviront pour « faire la coutume ». Cette aliment proche de la patate est considéré comme la plus délicieuse des tubercules, mais est également très symbolique pour les kanaks : elle scelle le lien de fidélité et de reconnaissance envers le grand chef.
Encore une chose qui différencie bien ce marché de ceux que l’on peut voir chez nous : les mamans qui tiennent les étals portent toute la robe mission. Cette robe longue et ample sans décolleté a été imposée par les missionnaires chrétiens venus évangéliser cette partie du monde au XIXe siècle décrétant que les tenues traditionnelles « seins nus » étaient trop impudiques à leurs yeux. Cette robe été ainsi destinée à calmer les ardeurs masculines de ces messieurs « cachez ce corps que je ne saurai voir » comme il en fut de même dans toute l’Océanie. Les océaniennes se sont peu à peu approprié cette robe qui a pris des tons bariolés et s’est vue ornée de dentelle. Son port est désormais revendiqué et fait office de costume local, pour l’anecdote en Nouvelle-Calédonie les équipes féminines de cricket s'affrontent en robe mission d'une couleur différente pour chaque équipe.
Hienghène est connue pour les roches noires aux formes spécifiques rappelant une poule couveuse et ses œufs et un sphinx. Nous garons le camping-car au belvédère de la ville qui donne sur la « poule » de Hienghène. Avec son bec et sa petite crête, la ressemblance avec le gallinacé est frappante.
Cette aire est aussi le point de départ de plusieurs petites randonnées. L’une d’elle nous amène en bord de mer où nous rencontrons les hommes de la joyeuse tribu de lindéralique en train de pêcher à l’épervier. Nous restons un moment à les observer et à discuter avec eux. Ils sont très agréables et semblent préoccupés par une chose : ils ont peur qu’on les prenne pour des sauvages… à plusieurs reprises, ils nous diront « vous savez on est gentil !», nous leur répondons avec humour que nous aussi ! Depuis la passerelle en bois certains repèrent les sardines, d’autres jettent leur filet tandis qu’un autre les récupère dans l’eau. Ils ont pêché assez de sardine pour le repas de midi, et repartent à l’arrière de leur pick-up.
Alors que nous longeons la côte, nous arrivons à la plage du billet de 500. Les formations rocheuses du bord de plage avaient servi à illustrer l’ancien billet de 500F. Pour séjourner au camping attenant à cette plage, il fallait laisser un billet de 500 en guise de paiement (de nos jours c’est un peu plus cher…). Nous recroisons quelques-uns des pêcheurs à cet endroit. La pêche ayant été fructueuse, le travail de la journée est terminé. Le mot « oisiveté » semble bien résumer leur vie au bord de la plage et sous les cocotiers !
La deuxième randonnée nous amène à gravir une colline pour voir les roches de Lindéralique d’un peu plus haut.