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préparation d'un tour du monde, suivi du voyage de Perrine et Yann

Khajuraho

              Nous rencontrons ici pas mal d’autres voyageurs. Pour la première journée nous faisons équipe avec un couple de français, puis passerons le reste de notre séjour ici avec un autre couple de couchsurfers d’origine américaine que nous avons rencontré par hasard à la sortie du train.

 

LES TEMPLES:

              Khajuraho est un petit village rural de 15 000 habitants (il faut revoir les échelles de petit et grand en Inde !) connu pour ses temples hindou et Jain. Le site archéologique principal, construit entre le 9° et le 13° siècle par la dynastie Rajpoute des Chandela, est célèbre pour ses sculptures érotiques. En réalité elles ne représentent que 5% de l’ensemble de la surface sculptée, mais sont assez osées et ne manquent pas d’humour. Les 22 temples de ce site témoignent ici de l’histoire des mœurs de l’Inde à cette époque et passent en revue tous les sujets de la vie quotidienne des rois, des reines, des guerriers ainsi que des divinités. On y voit notamment des scènes de toilette, de réceptions, de cérémonies de luxure ou encore de kamasoutra.

temple Khajuraho   Temples ouest Khajuraho avec David et kristina

temple ouest de Khajuraho   temple jain kahjouraho avec shivom

                                         accro-gym   accro-gym

 

LES CASTES:

 

La visite de l’ancien village sera très instructive quant aux coutumes de ce pays. Le village est découpé en quatre parties selon les quatre castes du pays. C’est un système d’origine religieuse, fondamental pour le fonctionnement de la vie sociale en Inde. Chaque caste à un rôle et une fonction bien déterminée au cœur de la ville, et il existe une hiérarchie :

 - les brahmanes : caste des prêtres et des lettrés sortis de la bouche de brahmas

 - les kshatriyas : guerriers sortis des bras de brahmas

 - les vaisyas : commerçants, artisans et agriculteurs sortis des cuisses de brahmas

 - les sudras : serviteurs, sortis des pieds de brahma

             Certaines personnes n’appartiennent à aucune des castes : on les appelle varna (les intouchables). Ce nom est liée au fait que ces gens ramassaient les ordures dans les rues, du coup ils étaient vraiment très sales, et donc personne ne voulait les toucher. Ils étaient complètement exclus du système social, avec pour conséquences l’absence de tout contact avec les castes plus évoluées et l’asservissement aux membres des castes supérieures. Heureusement pour eux, après l’indépendance de l’Inde le gouvernement a déclaré inconstitutionnel le principe de « l’intouchabilité », et a accordé des bourses d’études et instauré des quotas réservant des postes dans l’administration aux pariats de cette société.

 

L'ANCIEN VILLAGE:

              A Kahjuraho les traditions sont encore très présentes : le mariage arrangé est de mise, vous l’avez bien compris tout ce négocie ce pays…même l’avenir de leurs propres enfants ! Avoir une fille n’est pas un bon investissement : lors du mariage la famille doit payer une dot (bien que ce soit interdit depuis 1961). Du coup les pratiques d’infanticides envers les filles ne sont pas des cas isolés, et les mauvais traitements non plus. De ce fait, l’inde comme la Chine sont les seuls pays où la population masculine et plus importante que la population féminine! Le plus souvent on ne peut se marier qu’avec une personne de la même caste, bien que cela commence à changer du fait de la pénurie de femme dans le pays !

Pendant notre balade des enfants nous accostent et nous suivent partout où nous allons. A huit ans ils parlent déjà bien l’anglais. Nous comprenons qu’ils n’ont école que le matin de 7h à 12h. La plupart du temps, les écoles sont privées donc payantes. Les castes les plus basses n’ont donc pas accès à l’éducation. Il existe une école de garçon et une école de fille. Les enfants portent des uniformes. Chaque journée d’école commence par une prière, puis une forme de yoga, viennent ensuite  les cours d’anglais, d’hindi, de maths et de science. Les après-midi, ils errent dans les rues du village sans que leurs parents n’aient l’air de se soucier d’eux. Nous rencontrons Tinku, un instituteur qui vient de créer une école gratuite et accessible à tous. L’école est rudimentaire : de petites sales sans tables, ni chaises, un seul tableau pour toute l’école ! La préoccupation de Tinku est aujourd’hui le financement de ce projet, et la survie de son école, le gouvernement indien aidant peu ces belles initiatives. Il se rêve de monter une bibliothèque dans le village (ça me rappelle quelqu’un !). Quant aux enfants on comprend vite que ce qui les attire chez nous est la richesse des pays d’où l’on vient. Nos rencontres commencent ou terminent toujours par les mêmes choses : de la mendicité ! Des chocolats, des bonbons, de l’argent, des stylos… ça devient vite fatiguant. On n’arrive plus à faire 3 mètres sans avoir quelqu’un qui nous interpelle, nous suit, nous fait une visite guidée dont on ne veut pas... sans jamais pouvoir s’en débarrasser. On finira même par faire des paris sur les distances que l’on peut faire sans se faire accoster !

 Le village est vraiment magnifique : on n’en prend plein les yeux ! Les maisons sont colorées, fraîchement repeintes pour Diwali, les kolams sont polychromes. Les femmes des plus basses castes commencent à allumer de petits foyers pour cuisiner, tandis que d’autres confectionnent des galettes avec de la bouse de vache pour s’en servir de combustible une fois qu’elles auront séché. Les douches sont rudimentaires (au mieux un rideau entre deux murs séparant la salle de bain de la rue offrant ainsi un peu d’intimité, et un seau). Il faut récupérer l’eau dans un puit, ou pour les plus chanceux avec une pompe. Par contre pas de photos… on se refuse à donner de l’argent pour quelques clichés, on espère que votre imagination suffira! Les maisons ont de petites portes basses, si bien que l’on est obligé de se pencher en avant pour y rentrer. Une explication plutôt rigolote à tout ça : lorsque les habitants croisaient le maharajat ils étaient obligés de s’incliner en signe de resspect. Comme la plupart du temps leurs entrevues n’étaient pas de bonnes augures pour le peuple, les gens détestaient faire la révérence. Les habitants décidèrent alors de mettre des portes basses à leur maison, le maharaja entrant chez eux était ainsi obligé de s’incliner devant eux !  

De petits temples sont présents dans les rues, réutilisant les sculptures des temples écroulés des alentours...chacun se sert sans scrupules et ramène sa statue à la maison...qui n'en veut?

 Khajuraho   temple hindou du vieux village Khajuraho   Kolams dans Khajuraho  

 

LES DIEUX HINDOUS:

Pour les hindous, leurs Dieux sont partout au quotidien, mais on ne peut les vénérer qu'au travers de leurs avatars (c'est à dire leur forme manifestées sur Terre, souvent un animal ou un humain). Chaque dieu à une monture (son moyen de transport) et des attributs particuliers. Le nombre de bras représentés correspond à la puissance du Dieu. L'Inde compte 33 millions de Dieu... voici les 3 principaux: Brahma, Vishnou et Shiva.

Brahma est le créateur du monde ses symboles sont la fleur de lotus, le sceptre, le mala (rosaire) et le livre des vedas. Sa monture est le cygne.

Vishnou a pour rôle de protéger l’univers, ses symboles principaux sont le disque solaire, la conque marine, la massue et la fleur de lotus. Sa monture est un aigle blanc à corps d’homme (Garuda).

Shiva est reconnaissable par son troisième œil. Il peut détruire tous ce qui ne reflète pas la réalité. Il est coiffé d’un chignon de longs cheveux. Ses symboles sont la peau de tigre, le lingam et sa monture est un taureau appelé Nandi.

 

Ganesh est un dieu extrêmement populaire, vénéré par la presque totalité des hindous, et présent à l’entrée de chaque temple. C’est lui que l’on invoque avant de se lancer dans un nouveau projet, de prendre la route ou de s’endetter, car il aplanit tout les obstacles (c’est peut-être pour cette raison qu’il est toujours présent dans les bus à coté du chauffeur !). Selon certains mythe, Ganesh doit sa célèbre tête d’éléphant au tempéremment plutôt « sanguin » de son père, Shiva, qui en rentrant de voyage trouva Parvati, son épouse, en compagnie d’un jeune homme. Sans penser une seule seconde que son fils pouvait avoir grandi pendant son absence, il lui trancha la tête. Shiva promit de rattrapper le coup en remplaçant la tête de Ganesh par celle du premier être vivant qu’il croiserait en chemin…malheureusement pour lui, ce fut un éléphant !

 

 

 LES KOLAMS:

Le kolam est un art traditionnel très ancien en Inde, en particulier dans l’Etat du Tamil Nadu. Encore bien vivant dans les villages, il tend forcément à se perdre dans les grandes métropoles urbaines, encore qu'il ne soit pas rare de l'y rencontrer devant les seuils de bien de maisons ou des boutiques.
                Il se présente sous la forme d'un dessin au sol, notamment devant l'entrée de la maison, ou devant les représentations des divinités. Il est exécuté par des femmes en l'honneur de la déesse Lakshmi, « la millionnaire », l’épouse de Vishnou et déesse de la fortune et de la beauté, pour l’inviter à apporter chance et prospérité dans la maison et la famille. C'est aussi un signe de bienvenue pour les visiteurs... sans oublier l'agrément esthétique que de toute façon une telle décoration offre aux yeux de tous !

 L’élaboration du Kolam, devant les maisons indiennes, a lieu quotidiennement, au lever. Ces kolams de tous les jours sont de couleur blanche (réalisés avec de la farine de riz, ou à défault avec de la chaux), tandis qu’à l’occasion de fêtes religieuses on se lance dans des dessins de couleurs plus élaborés.

    C'est sur un sol humidifié que sera tracé le dessin, ou parfois sur un mélange à base de bouse de vache connue pour son rôle antiseptique et donc purifiant ! La femme qui tracera le kolam prend d'abord soin d'asperger le sol d'eau propre généralement puisée de la main dans un seau. Le dessin reprend des motifs géométriques, mais peut aussi faire appel à l'inspiration personnelle du moment, parfois des fleurs coupées sont rajoutées au dessin. Le kolam est exécuté à main levée, en laissant la poudre s’écouler, en commençant par le centre du dessin. Les lignes doivent être continues afin d’éviter que les mauvais esprits entrent à l'intérieur des formes dessinées et, symboliquement, les empêcher de pénétrer à l'intérieur de la maison.

Au fur et à mesure du déroulement de la journée, le dessin va s’estomper du fait des passages des passants, des animaux, du vent… Le soir, il n’en subsistera plus que la trace mais il sera renouvelé le lendemain matin. Ils symbolisent ainsi l'aspect éphémère de la vie mais aussi sa perpétuelle renaissance, d’un jour sur l’autre, d’une génération à l’autre car il est soigneusement transmis de mères en filles.

                      kolam dans Mahabalipuram   kolam dans kochi

 

 

 

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