La journée 007

Un piton rocheux solitaire de 20 m de haut se dresse devant nous : on l’appelle Ko Tapu = l’île en forme de clou. Une légende locale explique la formation de l'île de Ko Tapu comme suit : « Il était une fois, vivait un pêcheur qui avait l'habitude de ramener autant de poissons chaque fois qu'il allait à la mer. Mais un jour, il ne pouvait pas attraper un poisson en dépit des tentatives fastidieuses ; il ramassait seulement un clou avec son filet. Il n'arrêtait pas de jeter le clou à la mer mais il l'attrapait à nouveau. Furieux, il prit son épée et le coupa en deux, en utilisant toute sa puissance. Lors de l'impact, la moitié du clou a sauté et s'est planté dans la mer, ce qui a formé Ko Tapu ». Cette explication ne vaut pas un clou, pour la communauté scientifique qui préfère cette version : à l’origine, cette région était une barrière de corail que les mouvements tectoniques ont rompue. Les morceaux ainsi dispersés sur la zone ont été inondées par la mer montante, le vent, les vagues, les courants d'eau et les marées ont progressivement érodé les îles ainsi formées, produisant parfois des formes particulières comme cette grande plaque verticale, et le clou de l’histoire ! A peine le temps de prendre quelques photos…

… et voilà que notre longboat file vers des pitons rocheux calcaires sculptés par le vent et les eaux au beau milieu de la mer d’Adaman. Alors que certains se laissent tenter par une balade en taxi canoé de kayak, nous restons dans notre embarcation pour traverser des mangroves et passer sous un tunnel, entourés de stalactites et de colonnes. Le plafond est bas, mais le ciel ne nous est pas tombé sur la tête !

Un peu plus tard, nous sommes déposés sur le superbe village flottant de Koh Panyee pour déjeuner. Ce petit village musulman se trouve au beau milieu de nulle part. Il a été construit à la fin du 18^ème siècle par deux familles de pêcheurs nomades originaires de Java (Indonésie), car les lois de l’époque n’autorisaient pas les étrangers à devenir propriétaire en Thaïlande. Ils décidèrent alors de construire leur maison sur pilotis, sur la mer d’Adaman, pour remédier à ce problème. Le village ne bénéficiant pas de la protection de la baie, et les conditions météorologiques lors de la saison des pluies n’étant pas clémentes, le village n’a pas pu s’agrandir d’avantage au fil des ans. Cependant on trouve sur place toutes les commodités : de son stade de foot à sa mosquée, tout y est. On aurait bien aimé flâner dans ses ruelles et allées, Yann à tout juste eu le temps de finir son café, dommage le bateau est prêt à redémarrer.

Le ventre plein nous sommes repartis vers le port, mais la journée n’était pas encore  terminée ! Nous avons ensuite visité le temple suwankhuha : ce wat a la particularité d’avoir été emménagé à l’intérieur d’une grotte. Les statues de bouddha (dont la plus grande mesure 15m de long) s’intègrent parfaitement à cet environnement naturel. Parfois cachées dans des niches de roche, ces œuvres d’art partagent la location avec des singes venus se mettre à l’ombre et des chauves-souris.

Les visites de  la journée se termineront aux abords d’une cascade à 7 étages. En pleine saison sèche, cette cascade ne présente guère d’intérêts : il n’y a pas beaucoup d’eau. Si certains vont s’y baigner ou du moins y tremper les pieds, nous préférons nous diriger vers le goûter !

            Nous rentrons enfin nous reposer, waouh quelle journée, on était plus habitué à un tel rythme !!!