• Uyuni et le Salar

     

    le Salar d'Uyuni            

     

                 C’est tôt le matin que nous atteignons Uyuni. Il fait vraiment très froid. Première objectif : récupérer nos sac en soute et trouver un café où l’on puisse se réchauffer. Il faut préciser qu’il est 6h du matin, que le bus n’avait pas de chauffage et qu’il fait entre -15 et -20°c. Petit problème le chauffeur n’arrive pas à ouvrir les soutes : elles ont complètement gelées. Quelqu’un aurait-il une grosse envie d’uriner ? Personne ? Bon ben on va attendre que ça dégèle… Nous en profitons pour discuter un peu avec notre voisin de bus francophone, Laurence, un étudiant en médecine d’origine québécoise. Il compte aussi partir à la découverte du Salar aujourd’hui, nous ferons donc équipe pour les quelques jours à venir.   Après quelques dizaines de minutes, nous finissons par réussir à forcer la porte. A nous les sacs, a nous le café !!!

     

     

     

                     Les départs sur 3 jours dans le désert se font autour de 10h30 : ça nous laisse un peu de temps. Nous réservons donc immédiatement notre tour et louons les services d’un guide, chauffeur, mécanicien, cuisinier.

                     La jeep dans laquelle nous embarquons a les 4 pneus bien lisses, c’est une marque de fabrique bolivienne décidemment. D’autres touristes nous accompagnent : Juliana, Diana et Sabrina, 3 jeunes psychologues brésiliennes. Adrien sera notre guide pour les trois jours à venir. Il est déjà sur le toit du 4x4 en train de fixer nos sacs juste en arrière des 4 bidons qui constituent nos réserves en essence. Il vaut mieux être complétement autonome avant de se lancer à l’assaut du salar d’Uyuni.

     

    Le cimetière de train :

                Notre premier arrêt à lieu à 3 km d’Uyuni, dans un impressionnant cimetière de trains. Autrefois, la ville était un point de passage pour les trains portant du minerai en direction de l’océan pacifique. Les rails ont été construits à la fin du 19° siècle par des ingénieurs britanniques encouragés par le président bolivien de l’époque, Aniceto Arce. Ce dernier pensait qu’un bon système de transport améliorerait l’essor économique de la Bolivie, mais c’était sans compter sur les réguliers sabotages par la communauté locale indigène Aymara qui voyaient cela comme une intrusion sur leur terre et dans leur vie. Lorsque dans les années 1940, l’industrie minière s’effondre, la plupart des trains sont abandonnés et forment aujourd’hui un musée à ciel ouvert (ou un terrain de jeu pour grands enfants) : celui du cimetière des trains.

    Le cimetière de trains

     

     

    Le salar d’Uyuni :

     

                  Après une demi-heure, nous reprenons la route en direction du célèbre désert. Cette étendue de sel, située à 3658 m d’altitude et d’une superficie de 10 582 km2, constitue le plus vaste désert de sel au monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Sa formation remonte à 10 000 ans : à l’origine il s’agissait d’une immense étendue d’eau salée, un lac préhistorique géant nommé lac Minchin. En s’asséchant, il laissa derrière lui deux petits lacs encore visibles : le lac Poopó et le lac Uru Uru, et deux grands déserts de sel, le salar de Coipasa et le gigantesque salar d’Uyuni. Ce dernier forme avec le salar d’Atacama au Chili et le salar del Hombre Muerto en Argentine, le triangle du lithium qui concentre 70 % des réserves mondiales du précieux minerai. Etant le composant essentiel des batteries électriques, les réserves de lithium du salar sont actuellement le centre d’attention du gouvernement et de plusieurs multinationales.

                     Le sel est également exploité, mais la production annuelle d’environ 25 000 tonnes affecte peu les 64 milliards de tonnes estimées du gisement. L’épaisseur de sel varie de 2 à 120 mètres selon les endroits.

                    Le désert d’Uyuni est également unique par la qualité de sa surface plane qui varie de moins d’un mètre sur l’ensemble de son aire géographique. Cette caractéristique en fait un excellent lieu de calibrage pour les appareils de mesure de distance par satellite. Cet étalonnage serait plus facile à réaliser qu’avec les océans où les variations de hauteurs de vagues perturbent les réglages.

                     Entre décembre et mars, les pluies rendent le Salar impraticable pendant quelques semaines. Etant plat, il est inondé sur toute sa surface, créant un gigantesque miroir. Mais nous sommes début Août et pour nous ça sera plutôt désertique sec chaud et venteux la journée (25°c) et pareil la nuit mais très froid (-15°c).

      

                    D’après une légende Aymara, les montagnes Tunupa, Kusku et Kusina, qui entourent le Salar étaient des géants. Tunupa était marié à Kusku, mais ce dernier l’a trompé et est parti vivre avec Kusina. Triste et vexée, Tunupa a commencé à pleurer en même temps qu’elle allaité son fils. Ses larmes se sont mélangées au lait maternel et ont formé le Salar. Certains locaux considèrent d’ailleurs que le désert aurait dû s’appeler Salar de Tunupa plutôt que d’Uyuni.

      

                    Nous passerons un bon moment à contempler cet endroit  exceptionnel puis à travailler notre créativité et notre imagination…

    •  Fuir les terribles tyrannosaures en courant, ou mieux à bord d’une chaussuromobile tout terrain,
    • Pour les plus aventuriers apprendre à dompter la bête,

    • Miniaturiser les gens ou les voitures,

    • Ou encore léviter…

     

    Car comme le disait notre ami Einstein, l’imagination est plus que la connaissance…

     

    Chaussuromobile tout-terrain

    Magie !

      jeu de perspectives dans le salar

            

     Laurence et nous    Uyuni et le Salar

    Uyuni et le Salar    Uyuni et le Salar

                   Mais à part tout ça, il n’y a aucune vie dans le salar. Aucune espèce animale ou végétale n’a pu se développer et survivre à ces conditions de vies aussi inhospitalières. Les seuls animaux qui osent s’y aventurer plus de quelques heures, le plus souvent par erreur, voient leurs pattes rapidement attaquées par le sel. Si leurs plaies ne leurs sont pas fatales, c’est bientôt le manque d’eau douce qui leurs coutera la vie.

     

                  Quelques heures plus tard, c’est l’heure du déjeuner. Nous nous arrêtons dans un petit restaurant construit tout en sel. Murs, tables, chaises, sol… faut dire que la matière première ne manque pas. Ce lieu a été un point de passage pour le Paris-Dakar il y a quelques mois. Un monument entièrement de sel a d’ailleurs été érigé ici en son honneur.              

    Uyuni et le Salar

     

    le restaurant de sel

     

    L’isla del pescado :


                   La suite de l’histoire nous amène à visiter l’isla del pescado. Parce que oui, il y a encore des îles au milieu de ce vieux lac asséché. Celle que nous visitons est quasi-entièrement recouverte de cactus candélabres dont certains sont âgés de 1200 ans. Ces derniers poussent d’environ 1 cm par an. Les plus vieux de l’île avoisine les 12 mètres de haut !!! L’île est en fait le reste d’un vieux volcan submergé à l’époque du lac Minchin. Son sol est constitué de corail et d’algues fossilisées. Du sommet on a une vue imprenable sur le Salar et les volcans alentours.

    isla del pescado

      

    En fin d’après-midi nous reprenons la route plein sud pour nous enfoncer plus profondément dans le désert. 2h30 plus tard nous arrivons dans un hôtel au milieu de nulle part, lui aussi construit de blocs de sel.  C’est un peu sommaire, il n’y a pas de chauffage, pas d’eau dans les douches, et ce n’est pas la lumière qui nous fait mal aux yeux… mais un certain charme se dégage de ce bloc de NaCl. La nuit, dans l’hôtel, la température avoisine les 0°c… La soupe était attendue par tous, mais la suite du repas sera froide, dommage. Après ce bon repas nous jouons aux cartes avec nos compagnons de routes : le plus difficile est de sortir les cartes de sa main avec des moufles ;)

     

     

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