• Cordoba

     Cordoba et alta gracia sous influence jésuite

     

                 Le jour suivant Francisco ne travaille pas et vient nous chercher devant notre hôtel pour aller visiter Cordoba, et sa banlieue.

     

     

     

    Cordoba, une ancienne ville jésuite :

     

     Une balade dans le quartier jésuite appelé « Manzana de las luces » (quartier des lumières) nous permet de découvrir cet héritage exceptionnel laissé par les jésuites : collèges religieux, églises et cathédrales.

     

     

     

                  Située autrefois dans la vice-royauté du Pérou, Cordoba fut fondée en 1573. La ville se développa sous l’influence des jésuites auxquels le roi d’Espagne avait cédé des terres, et pris un rayonnement considérable rivalisant en permanence avec Buenos Aires. Les jésuites choisirent de s’y implanter car la ville était idéalement située entre le Pérou et la côte atlantique, pour en faire la capitale de de la future province jésuite du Paraguay où sont installées les missions.  Evangéliser et éduquer, furent les objectifs de ces religieux. La ville fut alors surnommée « la docte » pour son université réputée et sa bibliothèque d’une valeur inestimable regroupant des ouvrages venu d’Europe, une appellation encore justifiée de nos jours puisque Cordoba totalise un pourcentage d’étudiants parmi les plus élevés au monde par rapport à sa population.

     

    Prospère, puissant et suscitant les jalousies, l’ordre des jésuites ne rendait des comptes qu’au pape. Cette indépendance et cette supériorité irritait les européens, qui après une campagne de dénigrement de la Cour de Lisbonne, déclarèrent  l’organisation religieuse interdite. En 1767 l’Espagne demanda alors aux jésuites de quitter les territoires de la couronne, leurs biens furent saisis, et les collèges et universités nationalisés.

    quartier des lumières

     

    Le quartier de nueva Cordoba nous a également bien plu : l’église del sagrado corazon, de style néogothique, avec ses gargouilles qui gardent ses rosaces et ses vitraux contraste bien avec les bâtiments modernes du musée des beaux-arts Evita et le paseo del buen pastor et ses fontaines dansantes la nuit.

     église del sagrado corazon

     

    Alta Gracia : Les jésuites, nécessiteux de trouver des fonds pour financer l’université, décidèrent de construire des fermes dans les environs de cordoba. Des estancias furent créées, et des esclaves noirs et des indiens rémunérés y travaillèrent. Dans ces lieux agricoles, les religieux n’oubliaient pas leur mission spirituelle : ils construisirent des édifices religieux et réalisèrent des sculptures très réalistes pétries de souffrance pour impressionner les indigènes.

    église jésuite à alta gracia

    Après ça nous nous dirigeons sur les conseils avisés de Francisco vers un restaurant galicien spécialisé dans les poissons et fruits de mers (et non, les argentins ne mangent pas QUE de la viande, mais par contre, toujours pas de légumes !). Nous n’aurons une table qu’aux environs de 15h30, et partons donc visiter la maison du Che en attendant, mais ça valait le coup d’attendre.

    pas de viande, du poisson, mais toujours pas de légumes

     

    Ernesto Guevara de la Serna, alias el Che :

     

    Cette figure emblématique est un révolutionnaire marxiste et internationaliste ainsi qu’un homme politique d’Amérique latine. Il a notamment été un dirigeant de la révolution cubaine, qu'il a théorisée et tenté d'exporter vers d'autres pays. Souvent considéré comme un mythe et un héros, il écrira « Je ne suis pas plus un héros qu'un mythe, je suis un idéaliste ».

     

    Ernesto Guevara de la Serna est né en 1928 à Rosario en Argentine. En raison de ses problèmes de santé, sa famille déménagea plusieurs fois, jusqu’à ce qu’un médecin leur conseille d’aller à Alta Gracia une ville proche de Cordoba au climat plus sec propice à limiter l’asthme de l’enfant. Après avoir entamé des études de médecine à l’université de Cordoba, Ernesto parti pour 2 voyages en Amérique du sud où il traversa à vélo puis en moto bon nombre de pays du continent. A ce moment-là, il se retrouva confronté à une grande pauvreté et misère sociale. Il en vient à la conclusion que les inégalités socio-économiques ne peuvent être abolies que par la révolution.

     

    Lors d’une escale il rencontre Fidel Castro avec qui il se lie d’amitié et rejoint sa guérilla d’abord pendant plus de 2 ans au cours duquel il devient commandant du mouvement et renverse le dictateur cubain Fulgencio Bastita en 1959. De retour en Argentine, il termine ces études de médecine et importe ces idées révolutionnaires qu’il essaie de mettre en applications dans différent pays avec plus ou moins de succès. Il meurt en 1967 à l’âge de 39 ans dans une embuscade tendu par les Bolivien probablement aidé par la CIA. Il est aujourd’hui un symbole important de la révolution mais sujet à certaines controverses notamment pour avoir ordonné l’exécution d’une centaine de policiers et de militaires des régimes renversés dont certains présumés innocents des crimes de guerres dont ils faisaient l’objet…

      chez ernesto le che

     

    Le soir, nous rejoignons Sofia pour aller faire un tour dans le centre-ville de Cordoba.  Accompagnés de nos deux guides, nous parcourons donc les nombreux « paseo » de l’ancienne ville. Au détour d’une avenue, souvent cachées aux milieux de portes d’immeubles ou sous un porche se trouvent les entrées de charmantes petites ruelles abritant des boutiques en tout genre, des brocantes, de l’artisanat, ou des bars. On y tombe dessus un peu par hasard, et à chaque fois qu’on passe la porte, une atmosphère différente nous entoure. Il semblerait que ce soit le rendez-vous des argentins en fin de semaine, venus profiter des derniers rayons de soleil de la journée en terrasse de café, et de l’ambiance relaxante de ces lieux… Nous en ferons de même avant de faire nos au revoir à cette adorable petite famille : Francisco, Sofia et Guillermina, au plaisir de recroiser votre chemin !

    les "paseo" de cordoba

    La suite de notre périple a pour but de nous rapprocher de la frontière chilienne, sur notre chemin nous ferons cependant une petite halte dans la région de Mendoza capitale des vins argentins.

    « retrouvailles rime avec ripailles !Mendoza, le chai de l'Argentine »

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