A 13h nous sommes à Mochit, située au Nord de Bangkok c’est la plus grosse gare routière du pays. De là nous prenons un bus pour 8h de trajet en direction de Phrae.

 C’est sur ce trajet que nous sommes passés très près d’une vrai première grosse galère. En effet, comme en Inde ou au Népal, les bus long trajet font des pauses au moment du  repas, qui pour une fois était compris dans le prix du billet. Jusque-là, ça sonne pourtant pas mal. Il est 19h, il fait nuit, le bus s’arrête dans ce qui ressemble  à une belle station d’autoroute. Comme les autres passagers nous descendons du bus et nous dirigeons vers la petite cafeteria. Evidement notre gros sac est en soute, mais nous avons gardé avec nous nos petites sacoches contenant nos passeports, cartes bancaires

et papiers importants. Lorsque nous terminons de manger (en moins d’une de dizaines de minutes), d’autres passagers sont encore à table, nous décidons donc d’aller dans le petit magasin accolé pour trouver quelque chose à amener à nos prochains hôtes. C’est alors qu’une employée de la station déboule en courant et en nous faisant de grands signes. Comprenant que quelque chose ne va pas nous faisons demi-tour et revenons sur nos pas. Le bus vient de partir sans nous et avec nos sacs…   ça devient beaucoup moins rigolo d’un coup. Heureusement l’histoire se termine bien, une des employée part chercher une grosse torche et nous guide pour traverser une deux fois deux voies du genre autoroute...  Nous voilà en bord de route, plusieurs voitures passent, puis un soudain un gros bus. La femme agite vigoureusement le projecteur, le bus nous dépasse pour s’arrêter une centaine de mètres plus loin. Après avoir vérifié que c’est bien le nôtre, nous remercions les employés et commençons à courir en direction du bus. Le chauffeur sort, s’excuse, puis nous reprenons notre chemin comme-ci de rien n’était. A 21 h nous arrivons dans la jolie petite ville de Phrae. Située au nord de la Thaïlande, ce coin ne fait pas partie des circuits touristiques classiques, et pourtant un charme fou se dégage de ces collines verdoyantes qui cachent de superbes cascades d’eau et tout une foule de temples bouddhistes.

C’est aussi ici que vie Bella, une couchsurfeuse Thaïlandaise que j’avais reçue à bordeaux il y a 3 ou 4 ans de ça. Elle et sa famille nous accueillent pour les quelques jours à venir, et question hospitalité, on peut dire que les Thaïlandais ne sont pas en reste. Le timing est parfait : Bella vient juste de terminer ces études et est en recherche d’emplois, elle et sa mère nous consacrent beaucoup de temps. Elles nous trimbalent partout : à l’arrière du pick-up nous traversons tout son village de long en large et faisons le tour d’une multitude de temples dans les alentours de Phrae.

Le 21 au matin, nous nous levons tranquillement avec le chant du coq. La mère de Bella est levée depuis longtemps, elle a préparé un petit déjeuner thaïlandais pour nous. C’est un vrai cordon bleu, qui lui a valu son surnom de «big mama ». Au menu : riz collant et plat mijoté de porc et de légumes avec un verre de thé. Yann est content : un gros petit déjeuner salé, on est d’attaque pour la journée et les temples de Phrae.

                Lors de notre visite du Wat Phrathat Com Chaeng, du Wat Phrathat Cho Hae et de bien d’autres temples de Phrae, nous sommes initiés aux rites bouddhistes thaïlandais, bien différents de ceux du Népal. Autour des temples, pas de rouleaux de prières, mais des cloches. Les fidèles réalisent trois tours du stupa en récitant leurs vœux et leurs prières. Pour être sûrs que leurs souhaits soient entendus, ils font sonner les cloches qui avertissent voire même réveillent les dieux ! Ensuite, nous nous dirigeons vers l’autel où se trouve une statue du Bouddha. Nous joignons nos mains, paumes contre paumes, tout en coinçant entre index et majeur une fleur, un bâtonnet d’encens et une bougie. Après une prière à genou, nous offrons alors la fleur à Bouddha, puis le bâtonnet d’encens et enfin la bougie. Nous allumons cette flamme symbole d’espoir qui est censée nous guider vers le bon chemin. Ensuite, nous tentons de coller notre petite feuille d’or sur la statue du bouddha… raté, les deux se sont envolées ! Il nous faudra un autre stage pour valider notre niveau 1 en rites bouddhiques.

                A l’intérieur des temples, des fresques racontent la vie de Bouddha, mais ceci est une autre histoire. Une ficelle accrochée au doigt de bouddha, traverse la pièce et relie d’autres statues, d’autres objets sacrés,  avant de passer par la fenêtre vers d’autres bâtiments du temple … de quoi rester connectés, étant donné que le wifi n’avait pas encore été inventé.

           Comme pour marquer notre passage, nous avons décidé d’écrire nos noms sur un rouleau de tissu sacré qui sera placé tout autour du temple. Bella tirera un numéro au sort dans une urne, il lui indique le tiroir à ouvrir dans une commode située plus loin où elle pioche un feuillet lui disant… la bonne aventure !

Nous passons enfin à l’arrière du temple où se trouve une représentation de l’enfer pour les bouddhistes : chaque péché (infidélité, vol, mensonge…) étant puni par une sorte de torture différente, de quoi dissuader bien des gens !

C’est plutôt bizarre tout ça non ? Des bouddhistes qui prient des dieux, un enfer bouddhiste, plutôt étrange !?! Ajoutez à tout ça des croyances populaires, à la fin on ne sait plus bien ce qui est hindouiste, bouddhiste, animisme, ou superstitions…

Entre chaque temple, nous ressautons à l’arrière du pick-up, et à chaque arrêt soit un nouveau temple, soit un nouveau truc à manger ! Eh oui, les Thaïlandais sont très gourmands et plutôt fiers de leur cuisine, en même temps ils ont raison, on mange super bien dans ce pays. Ici, on dit même que les Thaïlandais sont soit en train de manger, soit projettent d’y aller : on l’a expérimenté, c’est la vérité vrai !