Sur notre route, nous traversons le marché aux fleurs où pleins de petites mains habiles s’affairent à préparer les différentes décorations fleuries nécessaires pour les temples et les fêtes. C’est la saison des mariages, mais aussi des enterrements… on n’en voit presque tous les jours ! Ce marché couvre une surface assez impressionnante : roses, chrysanthèmes, orchidées, jasmin… Une halte plutôt colorée et parfumée qui nous rapproche de notre destination : les quartiers indiens et chinois de Bangkok.

Nous réalisons donc ce voyage dans le temps, et revenons quelques mois auparavant en nous promenant dans Chinatown. Un quartier vraiment typique s’ouvre devant nos yeux avec ces lanternes rouges et ces décorations multicolores.

Et oui, le nouvel an chinois approche à grand pas, les petits et grands enfants de Bangkok sont venus s’approvisionner en pétard et feu d’artifices, pour l’occasion. Des marchands ambulants, des magasins de porcelaine, des stands de street food tout y est. Nous retrouvons même ces odeurs d’épices et d’aliments séchés qui font retrousser nos narines. Les commerçants ne parlent plus l’anglais : en un instant l’illusion est parfaite on se croirait vraiment dans l’Empire du milieu ! La nuit commence à tomber, les néons et enseignes lumineuses s’allument et concurrencent les lanternes rouges, un sacré mélange entre tradition et modernité !

          La nuit s’installe enfin et le grand palais, construit en 1867 par Râma IV pour célébrer le centième anniversaire de la dynastie Chakri, illumine notre route. Bangkok est une ville effervescente qui montre un tout autre visage lorsque le marchand de sable est passé, et a déposé les plus jeunes dans les bras de Morphée.

           Michel nous avait demandé de nouvelles énigmes : les idées ont fusées tant nous avons croisé de noctambules de sexe indéterminé, sans toutefois oser prendre ne serait-ce qu’un cliché ! Parmi les petites gargotes mitonnant des plats typiques thaï, des stands aux pilules de toutes les couleurs, promettant des effets miraculeux à quiconque les prendrait.

Vous l’avez surement déjà compris : la prostitution dans Bangkok n’est pas cachée (ou alors c’est raté !), le rapport au sexe et au corps en Thaïlande étant vécu différemment de nos tabous judéo-chrétiens. On est à mille lieux du concept de plaisir coupable, du coup ici la prostitution choque beaucoup moins qu’en occident et n’est ni vécue comme honteuse, ni scandaleuse.  Certains parlent de tourisme sexuel ou encore d’industrie du sexe, une chose est sûre c’est que la Thaïlande est montré du doigt, moins pour des questions évidentes de morale qu’à cause de la dégradation de l’image du pays à l’étranger. En tout cas l’Etat aurait mis son nez dans tout ça en prenant des mesures draconiennes contre l’exploitation sexuelle des enfants notamment, afin de mieux combattre les abus sexuels. Bref nous passons notre chemin et retournons dans notre guesthouse. Ce soir-là, nous vérifions nos mails, et nous avons le plaisir de recevoir quelques nouvelles de Stéphane et Virginie, (le couple que nous avions rencontré Shanghaï). Drôle de coïncidence, ils sont en ce moment à Bangkok et nous demandent comment se passe la suite de notre voyage. Nous leur proposons donc de se rencontrer le lendemain matin en ville juste un peu avant notre départ pour Phrae. Le 20 au matin, nous sommes contents de quitter cette guesthouse qui sert également de point de rendez-vous à la moitié des junkies de la ville. A 9h nous retrouvons pour une petite heure Stéphane et Virginie qui nous font part de leur expérience de voyage en Thaïlande. Malheureusement, nous avons un bus à prendre peu de temps après, nous ne pourrons donc rester très longtemps avec eux cette fois-ci, mais recroiser leur chemin a été un vrai plaisir !