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El Chalten: la montagne fumante
Après un trajet interminable, nous finissons par rejoindre la petite, toute petite ville d’El Chalten. Ce village minuscule est devenu un haut lieu de trekking du sud de la Patagonie Argentine. Son nom Chalten signifierait « montagne fumante » en tehuelche (langue des indiens natifs de cette zone géographique). Ceci fait allusion aux nuages qui fréquemment recouvrent ce sommet mythique de la Patagonie : le Chalten, au pied duquel la ville a été bâtie. Longtemps pris pour un volcan en éruption par les autochtones, cette erreur d’interprétation lui valut son nom, plus tard corrigée, le sommet étant rebaptisé mont Fitz Roy en l’honneur du navigateur qui parcouru le rio santa cruz à bord de l’HMS Beagle.
Mais revenons à nos blanc moutons, nous n’en sommes pas encore là ! Nous avons réservé notre première nuit dans un petit hôtel de Backpakers. Bonne nouvelle : pour une fois, il n’est qu’à quelques centaines de mètres du terminal de bus. Accompagné de David et Vincent nous partons en direction du petit refuge que nous atteignons aux alentours de 21 h.
Le jour suivant nous partons en reconnaissance récupérer des informations sur les randonnées du coin, et des pâtisseries pour David. Nous empruntons en fin d’après-midi un petit sentier qui nous fait monter d’une centaine de mètre au-dessus du village pour observer le soleil disparaitre derrière le Fitz Roy.
Nous n’avions pas calculé qu’ici nous nous rapprochons des pôles, et le soleil se couche beaucoup plus tard. Les vents sont forts et glaciaux ici et vers 18h30 le soleil est encore haut, nous abdiquons donc et retournons trouver la chaleur réconfortante de l’auberge. Perrine et Vincent repartent voir le coucher de soleil 2 heures plus tard pendant que David et moi préparons le repas. Ils reviennent bien déçus, et je ne devrais pas le dire ici, mais ça fera plaisir à quelqu’un qui se reconnaitra, ils nous disent « les photos n’ont rien données, il n’y avait pas suffisamment de nuage dans le ciel… ». A bon entendeur …
Le soir après un bon petit repas à l’hôtel nous nous apprêtons à faire une « ronde du maté ». En Argentine, comme au Paraguay, les amis et la famille ont l’habitude de se retrouver pour partager le maté dans un même maté (le terme défini à la fois le mélange d’herbe et le pot dans lequel l’eau chaude est versée). C’est alors que nous réalisons qu’un couple d’Argentin, nous observe avec un petit sourire en coin. Ils semblent plutôt étonnés de voir des étrangers adopter leur coutume. Nous leur proposons aussitôt de se joindre à nous. Ils acceptent l’offre et viennent partager ce moment avec nous. Nous comprenons alors la raison de leur regard insistant : on avait mis la bombilla à l’envers dans le maté, ah, ah ! Ils nous apprendrons donc les règles pour préparer un bon maté selon la tradition avec un sourire bienveillant.
Ils s’appellent Luciana et German, c’est un couple d’Argentin adeptes de trekking. Venu de Buenos Aires, ils passent ici une dizaine de jours en vacances. On sent tout de suite qu’on va bien s’entendre. Nous échangeons quelques informations sur des circuits qu’ils ont déjà effectués, et très vite ils nous proposent de les rejoindre pour une boucle de 22 km à l’assaut du Fitz Roy le lendemain. Nous nous joignons donc à eux avec plaisir.
Le petit frère du pic du midi d’ossau :
C’est donc équipé de nos chaussures de randonnées et de quelques provisions que nous partons tôt le matin du 9 septembre pour le départ de la randonnée. Un bus nous amène à une vingtaine de km au nord de la ville. Julie, une française commençant juste son tour du monde a rejoint notre belle équipe pour la journée. L’objectif : rentrer à pied en coupant par le superbe parc national de los glacieros. C’est un festival de superbes paysages sauvages qui nous attend. Nous commençons par un petit sous-bois, et sommes accompagné d’étranges bruits sourds. « Craaaaaaaaac » Julie a arraché la toile d’une de ses chaussures dans les racines d’arbres… il lui faudra faire avec pour le reste de la journée.
Mais voilà que le bruit recommence… « craaaaaac ». Quelques kilomètres plus loin, nous en apercevons l’origine : en fait nous longeons un petit glacier à flanc de montagne. Il s’appelle « Piedra Blanca », et le bruit que nous entendons n’est autre que des avalanches qui se déclenchent au grès du hasard et des vents. Des blocs de glace se détachent du socle et dévalent la pente dans un grand fracas. Heureusement nous marchons à une distance raisonnable mais le son sourd qui nous parvient est tout de même impressionnant.
Julie, un peu pressée par le temps (elle doit attraper un bus cette après-midi au village) a pris les devants, elle rejoint un espagnol et une argentine pour la suite du parcours. Après 8 ou 9 km, les choses sérieuses démarrent. Nous devons prendre pas loin de 700m de dénivelé sur 1,5km. Autant dire que la pente est raide !!! En haut c’est un tapis de neige qui nous attend et nous guide jusqu’à une vue imprenable sur le Fitz Roy et sa lagune congelée. Là, après avoir contemplé la vue un petit moment, nous sortons les appareils photos et les drapeaux. En effet, nos amis argentins quelque peu chauvins hissent la bannière pour immortaliser le moment « Argentinaaaaa !».
Alors que nous entamons notre pique-nique, assis sur un rocher devant une des plus belles vues de la Patagonie, « zorro » est arrivé, sans se presser... le zorro qui nous fait l’honneur de nous montrer le bout de son nez est en fait un petit renard roux à la fourrure épaisse endémique de la région. Une dernière photo de famille (sans Julie qui semble avoir changé d’itinéraire) puis aux alentours de 14h nous amorçons la descente. Nous suivons la rivière qui mène à la « Laguna Capri » et au village. Nous nous retournons souvent pour admirer le cours d’eau serpenter dans les collines avec le célèbre pic nous rappelant le « Jean-Pierre » de la vallée d’Ossau en toile de fond.
Arrivés à 2 km du village, Luciana décide de nous initier à l’un de ses passe-temps favoris : la course en montagne. Voilà qu’elle dévale les pentes de la vallée en courant. « C’est elle qui a les pâtisseries ! » crie Perrine qui la suit de près. David leur emboite ainsi le pas, et tout le reste de la troupe en fait autant… L’aubaine pour moi, j’adore ça. Des cris d’encouragement font écho dans la vallée : « factura !», « dulce de leche »… Alors que Luciana mène la troupe à bon rythme, nous décidons avec German de prendre les devant et de partir sur un rythme effréné en dévalant la montagne aussi vite que nos jambes nous le permettent. Les rochers défilent sous nos pieds alors que nous suivons ce petit chemin de montagne en évitant racines et branches. C’est le cœur battant à toute pompe que nous atteignons plus heureux que jamais le petit village d’El Chalten. Alors que nous repartons vers le petit chalet qui nous sert d’hôtel, Luciana et German nous signalent qu’ils nous rejoindront là-bas dans quelques instants. Le temps que nous prenions une douche et préparions l’eau pour le traditionnel maté, ils arrivent avec une pleine poche de viennoiseries. David et Perrine ont de grands yeux d’enfants en observant toutes ces petites futures victimes. Nous passons un de ces moments magiques de convivialité et d’amitié à partager ces instants avec ceux qui 2 jours avants étaient encore de parfaits inconnus. Nos 2 amis argentins repartent à contre cœur sur Buenos Aires le lendemain matin. Après une chaleureuse accolade nous nous promettons de nous revoir à Buenos Aires ou en France. Ils nous offrent juste avant leur départ notre premier maté ! C’est sûr, la ronde du maté continuera outre atlantique…
La laguna torre:
Le jour qui suit nous repartons accompagnés de David et Vincent pour 22 km de randonnée en direction du « Cerro Torre ». Encore une fois, la vue vaut largement le déplacement. Le chemin traverse des zones marécageuses où les lagunes reflètent les pics andins situés plus loin.
Nous arrivons après quelques heures de marche sur un petit lac où flottent quelques icebergs avec au loin toujours une vue sur les Andes couvertes de neige et un glacier. Un bain de pied plus tard et c’est un aigle qui vient nous rendre visite. Il s’approche tout près et nous en profitons pour prendre quelques photos. El Chalten nous laissera décidément que de bons souvenirs.
Le 11 octobre au matin, nous prenons un bus qui nous pose 3 heures plus tard à El Calafate ou Simon doit arriver le soir même.
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Commentaires
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Estoy muy feliz por este regalo! Gracias por dejarnos ser parte de su viaje, de sus anécdotas, de tan hermosos momentos y por compartirlo con nosotros. Nos divertimos mucho esos tres días en El Chalten, nos llevamos los mejores recuerdos, no vamos a borrar nunca de nuestra memoria lo que vivimos con Perrine, Yann, David y Vincent.
No dudo que nos vamos a volver a ver!! Por más rondas de mates y risas, de trekking y facturas con nuestros amigos Franceses! Nos encontraremos nuevamente en Argentina o en Francia!!!
Les envío un fuerte abrazo, como el de la despedida, a la distancia!!!
Luciana.
muchas gracias por este cariño mensaje, y por hacer parte de nuestro viaje y de nuestra vida... Son un buen ejemplo de la generositad, de la amabilidad y de la bondad que encontramos en toda parte en argentina.
le avisamos de nuestra llegada en buenos aires,deberia ser lunes o martes. Intentamos verle de nuevo. Tengo que mejorar mi tecnica para cebar
Hola amigos! Ya llegaron a Buenos Aires? recién hoy veo el mensaje. Avisen que nos encontramos!!!