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Fiche pays: LE PARAGUAY
Capitale : Asunción
Langue officielle : le guarani et le castillan (espagnol). Le Paraguay est l’un des rares pays d’Amérique latine où la langue indienne est reconnue depuis longtemps : elle est la langue nationale depuis 1967, et la langue co-officielle depuis 1992. Depuis 1994, un plan national d’éducation vise à enseigner les deux langues à tous les Paraguayens.
Monnaie : le Guaraní paraguayen
Politique : république présidentielle. Pays membre du Mercosur avec l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay.
Drapeau :
Il existe de nombreux récits concernant l'origine du drapeau du Paraguay, mais la plus répandue affirme que ses couleurs correspondent aux couleurs des uniformes des soldats paraguayens qui aidèrent à la défense de Buenos Aires face aux invasions britanniques. Le drapeau avec les trois bandes horizontales adopté en 1812 ne fait pas immédiatement l'unanimité, il sera changé, puis repris 30 ans plus tard. Le 25 novembre 1842 la disposition horizontale des trois bandes est définitivement adoptée, puis plus tard est ajouté le blason qui caractérise aujourd'hui le drapeau du Paraguay.
Le drapeau du Paraguay a la particularité d'avoir deux faces différentes :
- sur l'endroit, on peut observer les armoiries du pays
- sur l'envers on trouve un lion, assis devant une pique surmonté du bonnet phrygien le tout entouré par la devise nationale Paz y Justicia ("Paix et justice").
Quelques chiffres :
PARAGUAY
France
Superficie du pays 406 750 km2 547 030 km2 Population 6 703 860 hab 66 259 012 hab Densité de population 16,3 hab/km2 120hab/km2 Espérance de vie à la naissance 76,8 ans 81,5 ans Mortalité infantile 20,75 ‰ 3,34 ‰ Dépense de santé par habitant et par an 392 $ 4690 $ PIB par habitants 6800 $ 37 500 $ Population en surpoids ou obèse Population sous-alimentée
24,5 % 26 %
30 % Pourcentage d’habitants de bidonvilles dans la population urbaine 17,6 % Géographie :
État souverain enclavé dans la partie centrale de l'Amérique du Sud, le Paraguay est entouré par l'Argentine, le Brésil et la Bolivie. Son territoire compte deux régions différentes séparées par le fleuve río Paraguay : la partie orientale, qui est la plus peuplée, et l'occidentale, qui intègre le Chaco Boreal.
Le point culminant est le Cerro San Rafael, de 850 mètres d'altitude.
Le Paraguay ne posséde pas d'accès à la mer
Environnement :
Le pays était couvert de forêts denses. Plus de 8000 espèces de plantes ont été recensées au Paraguay, parmi lesquelles environ 15% sont utilisées comme plantes médicinales. Un eldorado végétal qui est toutefois gravement menacé par la déforestation. En dix ans, le Paraguay est devenu le quatrième exportateur mondial de soja et un important producteur de bétail, une croissance exceptionnelle mais au prix du saccage d’une grande partie de l’habitat des plantes et de la biodiversité. Seulement 13% de la forêt originale de la partie orientale du pays subsiste encore.
Histoire :
Avant la colonisation espagnole, les territoires qui constituent actuellement le Paraguay étaient peuplés d'Amérindiens semi-nomades parlant des langues proches du guarani. Ces hommes étaient de farouches guerriers, qui pratiquaient un culte polythéiste.
Epoque coloniale :
L'Espagnol Juan de Salazar fonde la ville d'Asuncion le jour de l'Assomption, le 15 août 1537. La ville est ensuite devenue la capitale de la nouvelle colonie espagnole le gouvernement du Rio de la Plata, devenu par la suite une vice-royauté, puis État indépendant du Paraguay en 1811.
La domination jésuite :
Les années 1610-1767 furent celles de la domination jésuite sur les Indiens Guaraní de la province jésuite au Paraguay, qui comprenait une partie du Paraguay actuel, mais aussi une partie du Brésil et de l'Argentine (actuel État argentin des Misiones). La présence jésuite se manifesta notamment par la création, à partir de 1609, de réductions, villages composés de plusieurs centaines ou milliers d'Indiens sédentarisés et encadrés seulement par deux jésuites. On a pu à cet égard parler de "communisme chrétien", dans la mesure où la vie des Guaraní était communautaire (jusqu'à la distribution chaque matin des outils pour aller travailler aux champs) et fortement encadrée par la religion et rythmée par les célébrations religieuses quotidiennes. La province du Paraguay appartenait à la Vice-royauté du Haut-Pérou et se situait dans une région stratégique, lieu de passage entre les mines péruviennes (notamment les mines d'argent du Potosi) et le port de Buenos Aires, par lequel les métaux gagnaient l'Espagne. Par conséquent, l'économie des réductions était liée à l'activité minière : les Guaranis élevaient du bétail pour la viande et le cuir (qui servait notamment à fabriquer des sacs pour les mineurs) et des mules destinées à transporter le matériel dans les régions minières escarpées.
En 1611, la monarchie espagnole fournit à cette institution une base législative claire : les réductions sont interdites et les Indiens sont exemptés du système de l'encomienda, selon lequel des Indiens, confiés à un colon, devaient recevoir de lui protection et instruction chrétienne en échange de travail sur son exploitation.
Des raids de colons désireux de rafler des esclaves furent organisés, et ce d'autant plus facilement que les réductions réunissaient une quantité importante d'Indiens en un même lieu. Ce fut notamment le cas dans les années 1630, avec les rafles des bandeirantes, colons portugais de la ville de São Paulo toute proche. En conséquence, le roi d'Espagne autorisa les Guaranis à s'armer et à constituer des milices.
En 1641 se tint la bataille du rio Mbororé, victoire des Guaranis et de leurs Jésuites contre les Paulistes. Ces affrontements étaient bien sûr liés également à la rivalité des deux grands empires espagnol et portugais.
En 1750 fut signé le traité de Madrid pour fixer les limites entre les monarchies espagnole et portugaise. En échange de l'évacuation par les Portugais de la place de Colônia (espace de contrebande et de menace portugaise sur Buenos Aires), le roi d'Espagne, qui avait pourtant accordé aux Jésuites l'administration de la zone, devait faire évacuer sept réductions situées à l'est du rio Uruguay et céder ce territoire aux Portugais. Le refus des Guaranis se manifesta par la Guerre des 7 réductions, de 1754 à 1756, sous l'égide du cacique (chef coutumier) et corregidor ("président" du "conseil municipal" d'une réduction) Nicolas Neengiru.
Cet épisode conforta les rumeurs qui circulaient alors en Europe, faisant de ces réductions un véritable État dans l'État aux mains des Jésuites, exploitant les Guaranis pour parvenir à ultimement combattre à la fois les Espagnols et les Portugais. En 1759, la monarchie portugaise prend la décision d’expulser les Jésuites des empires américains suivie en 1767 par la monarchie espagnole. En tout état de cause, il convient de souligner l'originalité de cette forme de colonisation, notamment dans le contexte de la colonisation souvent brutale des conquistadors. La province du Paraguay fut la région où la chute démographique des Indiens fut la moins sensible.
La déclaration de d’indépendance du pays :
L’occupation du Quartier Général militaire à Asuncion dans la nuit du 14 au 15 mai 1811 par quelques dizaines d'hommes, est retenue comme date officielle de la proclamation de l'indépendance. Cependant, il faudra attendre le 12 octobre 1811 pour que soit signé avec Buenos Aires un traité de commerce, sur les frontières et d'amitié qui consacra la reconnaissance par Buenos Aires de l'indépendance du Paraguay.
Les premières années d'indépendance du Paraguay sont marquées par la montée en puissance dès 1810, de José Gaspar Rodríguez de Francia (principal négociateur du traité d’indépendance) élu pour cinq ans (1814), puis désigné comme Dictateur à vie. Son obsession sera d'abord l'élimination de toute trace de la Couronne d'Espagne, puis des prétentions de Buenos Aires. Il sera soucieux de l'indépendance du pays jusqu'à l'obsession et le protégera des tentatives d'ingérence luso-brésiliennes, puis argentine, anglaises, brésiliennes et nord-américaines. Très controversé, son « règne », isolant presque complètement le pays du monde extérieur, a permis d'épargner au Paraguay les troubles constants qui ont agité les autres ex-colonies espagnoles.
Il encouragera le développement de l’agriculture et de l’élevage, notamment la production de la yerba maté réduisant au strict minimum les importations. Il interdira toute forme d’éducation au-delà du l’école élémentaire ce qui permit à la grande majorité du peuple de savoir lire, écrire et compter. Le Paraguay est dans les 3 premiers pays d’Amérique latine à se sortir du problème d’analphabétisme. S'il est fait grand cas de sa tyrannie et de ses méthodes expéditives, elles concernaient essentiellement ceux qui représentaient un danger pour son pouvoir, donc aussi pour l'indépendance du pays. Le peuple, lui, y trouvait son compte : il se nourrissait, bénéficiait de l'instruction qui lui était nécessaire, et, de plus, connaissait la paix qu'il savait être refusée aux voisins argentins, constamment affectés par les conflits entre "caudillos".
Remplacé après sa mort par Carlos Antonio López, le pays continua de se développer. Il ouvrit précautionneusement les frontières, important des savoir-faire et des équipements modernes (chemin de fer, chantiers navals, etc.) et donna au pays une puissance économique sans comparaison avec celle de ses voisins. L'un de ses fils, Francisco Solano Lopez alors nommé à la tête des armées y succéda. Fort des moyens économiques laissés par son père, il se prépara à la guerre qui devait éclater en 1865, le poids du Paraguay et son refus de plier devant les exigences du libre commerce proné par la Grande-Bretagne, relayée par l'Argentine et le Brésil, le grignotage par le Brésil des territoires à la frontière indéfinie du Nord-Est, la volonté de l'Argentine d'en finir avec les prétentions paraguayennes sur son actuelle province de Misiones, semblaient en effet conduire à une confrontation inéluctable.
La guerre de la Triple Alliance :
Le Paraguay s'engagea dans la « Guerre de la Triple Alliance » contre ses trois ennemis coalisés, l'Argentine, le Brésil et l'Uruguay (1865-1870). Conduite imprudemment sur le plan stratégique dès le début de la guerre, quatre années ne furent que celles d'un lent repli avant la quasi-extermination de son peuple. Défait, l'acharnement principalement des armées brésiliennes et la résistance obstinée de Francisco Solano Lopez aboutit à sa mort au combat et à la dévastation complète de la partie peuplée du pays. A l’issu de la guerre il ne restait probablement qu’entre 1/3 et la moitié de la population du pays, les enfants d'environ quatorze ans ayant également été enrôlés, un déséquilibre démographique inouï entre les sexes (un homme pour deux à quatre femmes) en a découlé et mettra plus de 60 années à se résoudre grâce à la polygamie !
Comme l'Uruguay, le pays devint "pays tampon" entre Argentine et Brésil et connaîtra, désormais, une existence alignée sur celle des autres pays de la région : instabilité politique, exploitation du territoire par des intérêts d'abord anglo-argentins, puis aussi anglo-brésiliens. Ainsi exploitée, l'économie ne se rétablit au niveau antérieur à la guerre qu'une cinquantaine d'année plus tard. Le Paraguay dut affronter une deuxième guerre contre la Bolivie, la guerre du Chaco-1932-1935 à l’issu de laquelle il remporte des territoires.
Instabilité politique et dictature :
C'est après la fin de la guerre de la triple alliance que les forces politiques sous l'influence de l'Argentine puis, à moindre titre, du Brésil, durent céder le pouvoir à des régimes militaires sous la pression notamment des anciens combattants du Chaco et du Colonel Franco. En 1936 un Gouvernement provisoire à la tête duquel est placé le colonel Franco dirige l’état et ses idées s’inspirent d’un courant nationaliste influencé des idées fascistes de l’époque. Cela débouchera sur une période de guerres civiles (1947), coups d'État et de troubles dont sortira finalement vainqueur le général Alfredo Stroessner en 1954 renversant l'influence des deux grands voisins au profit du Brésil.
La dictature d'Alfredo Stroessner, qui a duré 35 ans, fut renversée en 1989 sous la pression des États-Unis. Bien que les élections présidentielles soient désormais libres et, en principe, sans manipulation, la portée démocratique reste douteuse compte tenu de la corruption sous-jacente présente à tous les niveaux administratifs de l'état. Le général Stroessner sera réélu sept fois, maintenant l'état de siège en permanence. La Constitution sera suspendue, grâce au soutien de l'armée et du parti Colorado. Durant les 34 années du règne de Stroessner, les droits civiques ont été sérieusement restreints, et les opposants systématiquement poursuivis et emprisonnés, au nom de la lutte contre le communisme et de la sécurité nationale. La nouvelle Constitution de 1967 qui légitime le pouvoir de Stroessner provoque l'isolement progressif du Paraguay du reste du monde.
Le 3 février 1989, Stroessner est renversé par un coup d'État militaire du général Andres Rodriguez, qui remporte ensuite aisément l’élection présidentielle. Son parti, le parti Colorado, remporte la majorité des sièges au Congrès. Rodriguez lance plusieurs réformes politiques, législatives et économiques, et ouvre le Paraguay à l'extérieur.
La constitution de juin 1992 établit un système démocratique et renforce radicalement la protection des droits fondamentaux. Des élections impartiales et libres revoient le jour.
En avril 1996, une tentative de coup d'État militaire du chef d'état-major des armées Lino Oviedo échoue grâce à la mobilisation populaire, le soutien de l'Organisation des États américains et des États-Unis.
Le Paraguay au XXI siècle :
Des élections pour renouveler le président et les deux chambres ont eu lieu en 2003. Nicanor Duarte Frutos, du parti Colorado, a été élu président.
Le 20 avril 2008, le parti Colorado voyait son règne de plus de 60 ans s'achever avec l'élection de Fernando Lugo, ancien évêque de gauche de l'Alliance Patriotique pour le Changement (APC), à la présidence du pays. Celui-ci a été déchu de la présidence par le Sénat le 22 juin 2012 et remplacé par son vice-président, Federico Franco. Cette destitution, très controversée, fut notamment qualifiée par la présidente argentine Cristina Kirchner de « coup d'État », et valu au Paraguay une exclusion du Marché commun du Sud (Mercosur), de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et de la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (Celac), qui ne reconnurent pas la légitimité du nouveau gouvernement
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