• De la Bolivie au Paraguay

     

    passage de la frontière bolivie argentine, à Bermejo

     

     

     

    On nous avait prévenu : depuis Tarija, aller au Paraguay en passant par Bermejo en Argentine, c’est plus cher et beaucoup plus long que par Villamontes, mais c’est moins dangereux… et en effet c’est vrai. Voilà comment ça s’est passé.

     

     

                 Le 11 Août au matin, nous nous décidons enfin à quitter l’hôtel Casa Blanca. Nous avons opté pour le plan B et réservé un bus pour Bermejo, la ville frontalière avec l’Argentine. Le départ est annoncé à 9h, nous arrivons 20 minutes à l’avance au terminal de bus, mais il semble qu’il y ait un problème avec le bus pour Bermejo. Nous allons questionner la dame qui nous a vendu les tickets. Avant que nous n’ayons eu le temps de dire quoi que soit, elle nous dit que le bus n’a pas démarré de Santa Cruz et propose de nous rembourser les billets. Puis elle se ravise en nous disant que le bus à juste un peu de retard...  ???  Il est vrai que les boliviens ne sont pas vraiment à cheval sur les horaires… A 9h30 nous repartons la voir, elle nous dit que le bus et peut être en panne… Elle nous rend notre argent spontanément. Bienvenu en Bolivie où on vous vend des tickets de bus pour des départs qui n’existent pas. Nous attendrons 11h pour prendre le bus de 10h  d’une autre compagnie J.

                     Aux alentours de 14h nous sommes proche de Bermejo (frontière avec l’Argentine). Nous passons devant quelque chose qui ressemble à un bureau de l’immigration. Perrine se lève et demande au chauffeur s’il s’agit du poste frontière. Le chauffeur répond que non, nous sommes toujours en Bolivie, mais il ne sait pas vraiment où nous devons faire nos démarches pour l’Argentine. Elle lui demande s’il peut s’arrêter là et s’il nous attend le temps de faire tamponner les passeports pour la sortie de Bolivie. Il lui répond que non, et qu’il ne compte de toute façon pas s’y arrêter. Quelques minutes plus tard, le bus fait un autre arrêt. Il nous fait signe de descendre ici.

    vue sur Bermejo, depuis notre embarcation vers l'argentine

                     Ici il n’y a rien (même pas d’abris bus) et il pleut comme vache qui pisse. Nous  sommes dans une ruelle de terre au milieu d’un marché local. Nous demandons alors au bagagiste où est le poste de frontière. Il nous montre la rivière derrière des stands de marchés version bâche de plastique et palettes en bois. Avec ça on n’est pas fauché pensons-nous… et nous nous retrouvons dehors sous la pluie au milieu d’un vieux marché et de ces chiens errants. Il n’y a pas grand monde, mais nous rencontrons tout de même quelques personnes sympathiques qui nous expliquent que le poste de frontière de sortie de Bolivie et celui d’entrée en Argentine se trouvent tous les deux de l’autre côté de la rivière, du côté Argentin. Cependant il nous faut changer nos bolivianos en pesos Argentins, et apparemment on ne peut le faire qu’avant de traverser. Dans le coin, pas de banque… mais il semblerait que tous les commerçants du coin soient prêts à faire le change. Nous troquons donc notre pécule puis nous trouvons des petites barques en bois motorisées pour nous faire traverser.    

     

      

    ça flotte aujourd'hui...

    Quelques minutes plus tard nous pataugeons toujours dans la boue, mais ce coup-ci du côté Argentin. C’est un peu étrange, on a l’impression d’arriver dans la jungle.  Nous suivons le troupeau de gens qui débarquent de la barque et quelques centaines de mètres plus loin effectivement nous sommes à Agua-Blanca, la ville frontalière Argentine avec son poste de frontière. Ici ça ne rigole pas. On ne nous refera pas le coup de la Nouvelle-Zélande : avant le contrôle de douane, nous dévorons fruits et sandwich… ah, ah, ils ne les auront pas cette fois-ci ! Les passages de drogues étant fréquent, les sacs sont fouillés sous toutes les coutures. Particulièrement celui de Perrine qui fait les frais d’une officière de police zélée. De mon côté, le douanier trouve intéressant le nombre de tampons sur mon passeport et commence à me poser des questions  sur les pays traversés. Il rêverait de voir le Taj-Mahal et les temples d’Angkor… Lorsque Perrine fini de s’amuser à remettre toutes ses affaires avec la policière nous reprenons la route en direction de Oran. C’est la plus grande ville du coin et nous espérons y trouver un bus de nuit pour Asunción.

      

                    Pas de bol, quand nous y arrivons enfin, le dernier bus de la journée vient juste de partir… nous avions oublié un détail : il y a une heure de différence avec l’argentine. Nous allons devoir passer la nuit ici. Nous trouvons un hôtel miteux pas trop cher et pas trop  loin de la gare. La déco de notre petite chambre rappelle celle d’une cellule de dégrisement, à la seule différence qu’il n’existe pas de clef pour en fermer la porte. Nous avons été prévenu que le personnel des hôtels du coin a l’habitude de fouiller les sacs de leurs clients après leur départ… super on est bloqué ici, mais au moins il y a internet. Je partirai donc chercher un repas à emporter pendant que Perrine gardera les sacs dans la chambre. On se rend vite à l’évidence : cet hôtel est l’un des plus cher que l’on s’offre depuis notre départ et certainement aussi l’un des plus vilain, aussi une fois de plus, il s’agit d’un hôtel de passe… mais bon on relativise, on est certainement mieux ici qu’à attendre dehors en pleine rue de Villamontes comme c’était prévu dans notre plan A.

     

    Le lendemain nous repartons à la gare. Ils n’ont aucun bus direct vers Asunción. Nous devons d’abord prendre un taxi pour Salta, et de là-bas trouver un bus pour le Paraguay qui devrait partir vers 16h45. Salta est à 4 heures de route au sud d’ici. Nous montons dans un taxi vers 11h et… devons attendre qu’il soit rempli avant que le chauffeur ne veuille bien démarrer.  Les minutes défilent, nous commençons à nous inquiéter. Le chauffeur nous dit que de toute façon, il ne lui faut que 3h pour arriver à Salta, et nous confirme que nous ne raterons pas notre bus. 12h30, nous partons enfin. Et là c’est comme dans taxi, notre chauffeur roule à plus de 140km.h sur la route nationale, les passagers ne portent pas leur ceinture de sécurité (même après que la police leur ait gentiment demandé de la mettre), nous passons notre temps à couper les lignes continues pour doubler des véhicules, on nous demande de descendre du taxi dans la station-service le temps que le plein soit effectué, et les distances de sécurités se résument à ne pas toucher le véhicule de devant. Parmi toutes ces propositions, toutes se sont réellement passées, mais une seule est réellement autorisée par la loi : devinerez-vous laquelle ?

     

                    Nous arrivons à Salta en avance, et notre bus ne partira de toute façon qu’avec une petite heure de retard pour Clorinda, la ville frontalière  avec Asunción la capitale du Paraguay. Deux heures plus tard un conteneur d’eau explose dans le bus, tout l’étage se retrouve inondé. Quand vous prenez la compagnie tigre d’Iguazu, un avant-goût des chutes d’Iguazu vous est offert, ah,ah ! Ensuite, un pneu du bus a crevé, mais finalement en environ 19h nous arrivons à Clorinda. De là nous demandons à quel distance nous sommes de la frontière. Les réponses varient de 40 à 12km… Nous  décidons de prendre un taxi, et 2km plus loin il nous lâche dans un grand marché local et nous dit que la frontière se traverse tout au fond du marché après les choux et les carottes… C’est un peu louche, et nous avançons tout de même prudemment entre les différents étalages de fruit et légumes. Tout au fond le poste de frontière, un petit bâtiment blanc en dur se démarque à peine au milieu des stands du marché. Quelques démarches administratives plus tard, nous entrons sur le territoire Paraguayens et découvrons la suite de ce marché gigantesque. Nous trouvons alors un bus de ville qui 45 minutes plus tard nous dépose en centre-ville d’Asunción, pas très loin de la maison de Marcello, le prochain couchsurfer qui nous reçoit pour nos 2 premières nuits dans la ville.

     

                    Comme Marcello ne sort du travail que vers 19h aujourd’hui et que nous avons nos sacs à trainer avec nous, nous décidons de trouver une petit snack pas trop loin de chez lui pour occuper le temps. Nous tombons sur une boulangerie et décidons d’améliorer nos connaissances gastronomiques en goûtant toutes les empenadas qui ont le malheur de croiser notre route, juste histoire de comparer avec celles dégustées en argentine en attendant notre bus de Salta, bien sûr la culture avant tout ! C’est un peu gras, mais c’est vachement bon ces petits machins là …

                               fabrication des empenadas à la gare routière de salta (argentine)   les empenadas, une affaire de famille qui tourne (salta, argentine)

      

    A 19h nous retrouvons devant chez lui Marcello. En fait il vient juste d’emménager ici pour se rapprocher de sa mère malade. Avant ça il vivait à Buenos Aires.

    coucher de soleil à asuncion (paraguay)

      

    Son appartement est plutôt classe, mais il n’y a pas de canapé ou de lit supplémentaire. Il nous avait prévenus : nous allons devoir dormir par terre. Après une nuit à la dure, nous voilà en plein dilemme… il est 8h du matin, l’heure à laquelle Marcello quitte habituellement son appartement pour aller au travail. On était sensés quitter le lieu en même temps que lui, mais voilà que notre hôte est toujours au lit, et au bruit qui sort de sa chambre on en déduit qu’il dort encore. Que faire ? On attend un peu plus : 8h15, puis on se décide à taper à la porte. Pas de doute on l’a bien réveillé, mais ce dernier n’a pas l’air stressé et prend son temps pour se préparer. Le concept de l’heure en Amérique latine est décidemment bien différent  de celui de la France, même avec notre quart d’heure béarnais on ne peut rivaliser... Forts de ses conseils, nous partons donc découvrir le centre-ville historique de la ville. C’est au cours de nos rencontres que l’on se rendra compte qu’on a oublié de changer l’heure lors de notre passage de l’Argentine au Paraguay… on a 1h d’avance sur le pays… oups ! Va falloir s’excuser d’avoir sorti du lit Marcello.

     

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