Le lendemain matin nous  partons en voiture avec Sandy au petit village de Kuranda. Ce dernier est  le point de départ de plusieurs petits treks au milieu de la forêt tropicale dont le plus connu mène aux chutes de Barron. Pour la petite histoire du lieu : avant 1876, les européens n’avaient pas encore exploré cette zone mais tout changea lorsque de l’or fut découvert dans le plateau. Deux routes furent alors tracées au travers des gorges de Baron (aujourd’hui ce sont des chemins de randonnées) jusqu’à ce qu’un chemin de fer soit ouvert et accroisse l’activité de la zone par l’exploitation minière, forestière et agricole. Les chutes de Barron font plus de 200 m de haut. Après d’importantes pluies le débit est impressionnant, mais il n’a pas plu depuis quelques jours, et il fait très chaud. Aujourd’hui, le filet d’eau est bien plus modeste ce qui nous permet de voir les différents bassins d’eau étageant la cascade et la roche creusée par la puissance des flots. La descente reste vertigineuse. En chemin, nous testons la résistance des infrastructures… c’est du solide ! 

         Sandy nous laisse pour la journée et part travailler. Nous prévoyons de flâner un peu plus sur le village en faisant le tour des quelques boutiques vendant des œuvres d’art aborigène et décidons de rentrer en stop. Le midi, nous rencontrons un couple de sexagénaires au restaurant « Die et Geoff » et déjeunons avec eux. Ils nous posent beaucoup de questions sur notre voyage et nous écoutent avec beaucoup d’attention. Ils vivent un peu au nord de Brisbane, à 1500 km au sud d’ici. Leur village est sur notre trajet, ils nous proposent de nous héberger quelques jours vers la fin de notre voyage en Australie. Nous acceptons l’invitation, les remercions et échangeons nos coordonnées. C’était une belle rencontre.

         La veille de notre départ pour Townsville, nous allons nous promener sur une plage appelée Trinity beach située à une vingtaine de kilomètre au nord de Cairns. Là encore, un panneau nous prévient que la baignade n’est pas de rigueur… Yann voudrait apercevoir un de ces crocodiles. Equipé de son chapeau d’aventurier, Yann, talonné par moi-même s’élance vers la plage. Nous marchons d’un pas léger en scrutant bien les environs : courageux, mais pas téméraires ! Nous restons à distance de l’eau, des pêcheurs étant sur le bord, c’est eux qui se feront croquer en premier, ah,ah ! Apparemment, ils n’ont pas vu l’objet de notre quête (note à moi-même : tant mieux !). La plage est magnifique, nous profitons donc des derniers rayons de soleil avant de rentrer au QG de Sandy… en stop pour pas changer !