• L'Argentine : fiche pays

    Drapeau d'Argentine              

     

     

                  Le terme Argentina remonte à l'italien argentina « d'argent », nom probablement donné par les navigateurs vénitiens ou génois. Sa désignation exacte pourrait trouver son origine dans les cadeaux en argent faits par les peuples voisins aux explorateurs européens. Une autre explication pourrait être la légende de la Sierra de la Plata, trésor légendaire où le Río de la Plata était censé conduire.

     

     

     

     

     

     

     Capitale : Buenos Aires

     Langue officielle : le castillan (espagnol) est la seule langue officielle au niveau fédéral, cependant quelques centaines d’indigènes parlent encore des langues amérindiennes : le quechua dans les régions andines du Nord-Ouest et le guarani dans les provinces du nord de l’argentine.

     Monnaie : le peso argentin

     Politique : république démocratique avec à sa tête la présidente Cristina Kichner élue en 2007 puis pour un second mandat en 2011. Pays membre du Mercosur avec le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et le Vénézuela. Peine de mort abolie pour tous les crimes en 2008.

                   En Argentine, les provinces ont de fait tous les pouvoirs qui n’ont pas été délégués expressément au gouvernement fédéral : elles sont chargées d’administrer la justice et l’éducation primaire et organisent-elles même leurs pouvoirs exécutif et législatif. Les provinces peuvent régler entre elles toutes sortes d’accords de type judiciaire, économique ou social. Le pouvoir exécutif national a seulement le pouvoir d’intervenir afin d’assurer la forme républicaine du gouvernement et de repousser les invasions étrangères.

     

    Drapeau :

    Il est constitué de deux bandes bleues ciel horizontales séparées par une bande blanche. Les couleurs de ces bandes bleues et blanches font référence aux cocardes de la même couleur distribuées le 25 mai 1810 lors du début de la guerre d'indépendance. En son centre est placé un soleil doré à visage humain : le « sol de Mayo » rappelant le Dieu Inca solaire « Inti ». On peut d'ailleurs noter qu'un rayon du soleil sur deux est rectiligne, faisant référence à sa représentation européenne, alors que les autres rayons de l'astre sont ondulés, faisant référence à sa représentation traditionnelle Inca. Le sol de mayo fait référence à la Revolución de Mayo, qui eut lieu dans la semaine du 18 au 25 mai 1810, et qui marqua le début du processus d'indépendance vis-à-vis de l'Espagne des pays actuels, qui formaient alors la vice royauté del Río de La Plata.

     

    Quelques chiffres :

                                                                 

     

     

     
     

    ARGENTINE

     
     

    France

     
     Superficie du pays 2 780 400 km2  547 030 km2 
     Population 43 431 886 hab  66 259 012 hab
         
     Densité de population   5,4 hab/km2  120hab/km2
     

    Espérance de vie à la naissance

     

    77,7 ans

     

    81,5 ans

     

    Mortalité infantile 

     

     9,96 ‰

     

    3,34 ‰

     Dépense de santé par habitant et par an   

     995 $

    4690 $
     PIB par habitants    18 600 $  37 500 $
     Population en surpoids ou obèse  20,8 %  30 % 
     Pourcentage d’habitants de bidonvilles dans la population urbaine  20,8 %  
     Pourcentage de la population vivant avec moins de 2$ par jour  14 %  

     

    Géographie :

                   L’argentine partage ses frontières avec le Chili à l’ouest, la Bolivie au nord-ouest, le Paraguay au nord, le Brésil et l’Uruguay au nord-est et à l'est, et l’océan Atlantique à l'est et à l'extrême sud. L'Argentine est longue de 3 700 kilomètres du nord au sud et de 1 400 kilomètres de l'est à l'ouest. Le territoire peut être divisé en quatre zones distinctes : 

    • les plaines fertiles de la Pampa dominent au centre du pays (dont Buenos Aires et Cordoba),

    • le plat pays de la Patagonie au sud avec ses steppes (s'étendant sur un gros quart sud du pays (28 %), jusqu'à la Terre de Feu). Le territoire est semi-aride au nord, froid et aride au sud, mais est constitué à l'ouest de plusieurs grands lacs et de forêts. La terre de feu quand à elle est froide et humide, modéré par l'influence océanique (bref, va falloir sortir les bonnets !).

    • les plaines sèches du Gran Chaco au nord, avec des saisons humides et sèches cette zone comprend des forêts subtropicales et permet l’élevage d’animaux et l’agriculture.

    • et enfin la région très élevée de la cordillère des Andes dont le mont Aconcagua culmine à 6 960 mètres (point culminant des Amériques, 2ème plus haut sommet au monde après l’Himalaya). A l’ouest de la cordillère se situe le chili, à l'est se trouve une région aride appelée Cuyo. L'eau descendant des montagnes permet la viticulture et l'agriculture grâce à son irrigation, bien que le relief y soit accidenté.

    carte de l'Argentine

      

    Environnement :

               L'Argentine, serait le premier des hot-spot d'émission de méthane (gaz à effet de serre) de l'hémisphère sud

               La forêt a souvent fortement régressé au profit de boisements industriels (monocultures parfois) et de l'élevage bovin et d'une agriculture souvent industrielle qui contribue à dégrader les sols. Le sud du pays est exposé à une augmentation des UV solaires (cancérigènes, mutagènes), induite par le trou de la couche d'ozone, plus grande au-dessus de l'Antarctique qu'au-dessus de l'Arctique.

     

    émission de méthane en argentine

    Economie : 

    Parmi les pays d'Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée. L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est également la troisième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique. 

    L'Argentine est membre permanent du Mercosur (communauté économique des pays de l'Amérique du Sud) avec le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela. Elle fait partie du G20. 

    L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié. Pourtant, le pays et marqué par le chômage et de grandes inégalités sociales (bas niveau de vie de la population et persistance de bidonvilles en périphéries des grandes villes), pourtant largement plus développé que les autres nations du tiers monde. 

    L'Argentine est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si certains organismes ne reconnaissent pas cette définition, le pays ayant été un des plus riches de la planète jusqu'au début du XXe siècle mais étant souvent frappé par des crises économiques. Souffrant d'inflation et de difficultés financières, le pays doit souvent faire appel aux organisations économiques internationales comme le FMI. 

    Crise après crise: Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe (dette qu'elle ne compte rembourser qu'en partie, « 10 % »), l'inflation atteignait 100 %. Pour lutter contre cette crise économique, le gouvernement de Menem a lancé une politique de libéralisation du commerce, de déréglementation et de privatisation. En 1991, le gouvernement décida d'ancrer le peso argentin au dollar américain. L'instabilité politique et économique ont plongé l'économie argentine dans une crise sans précédents (2002). Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Au cours du second trimestre 2008, la croissance économique connaît un certain ralentissement. Au total le revenu par habitant de l’Argentine reste le plus élevé d’Amérique latine, mais sa croissance sur les vingt dernières années est faible et surtout particulièrement volatile. 

     

    Géopolitique: 

               Dans un contexte d'opposition aux USA, Douze pays d'Amérique du Sud ont signé en 2004 la Déclaration de Cuzco visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine et du Chili, de la Guyana et du Suriname en une seule communauté supranationale, sur le modèle de l'Union européenne. Cela est devenu UNASUR (Union des Nations sud-américaines) lors du premier sommet énergétique sud-américain organisé au Venezuela en 2007. 

    Outre une communauté économique, le projet inclut à terme : 

    • une monnaie commune ;
    • une citoyenneté et un passeport commun ;
    • un parlement commun. 

     

    Relations internationales : 

    Depuis 2004, les relations habituellement cordiales entre l'Argentine et l'Uruguay se sont progressivement dégradées à cause de la construction en Uruguay de deux grandes usines de fabrication de cellulose, sur les rives du rio Uruguay qui marque la frontière entre les deux pays. Ce contentieux est surnommé en France la « guerre du papier ». L'Argentine met en avant les dégâts écologiques que subirait le fleuve. Après des blocus routiers vers l’usine, les relations économiques et sociales entre les deux pays se sont améliorées en 2007. 

    En contentieux avec le Royaume-Uni, l'Argentine réclame la souveraineté des îles Malouines de la Géorgie du Sud, des îles Sandwich du Sud et des îles Shetland du Sud et d'environ 1 million de kilomètres carrés du continent Antarctique. Un autre sujet de discorde est la frontière avec le Chili, en particulier au sujet du tracé de la frontière extrême sud en Terre de Feu, malgré un traité signé en 1984.

     

    Religion :  

    La société, la culture et l'histoire de l'Argentine sont profondément imprégnées par le catholicisme. La présence de l'Église catholique en Amérique latine remonte à la fin du XVe siècle, avant même la naissance de la nation argentine, au moment ou les conquistadors espagnols débarquèrent dans le Nouveau Monde, amenant avec eux leur culture et leur racine chrétienne. 

    L'Église tient une place importante dans la société argentine, 77% de la population se déclare catholique et jusqu’en 1994 les candidats à la présidentielle devaient être catholiques pour pouvoir se présenter.  

    Le 13 mars 2013, l'Argentine offre au monde le premier pape issu du continent américain, Mgr Jorge Mario Bergoglio, couronné sous le nom de François. 

     

    le pape françois, premier pape originaire d'amérique latine

    Histoire : 

    Les premiers êtres humains à pénétrer en Argentine semblent y être parvenus par l'extrême sud de la Patagonie chilienne. Ces premiers habitants chassaient les milodons[ ](animaux semblables à de grands ours, mais avec une tête ressemblant à celle d'un camélidé, aujourd'hui disparus) et les hippidions [](chevaux sud-américains disparus eux aussi, il y a 10 000 ans), en plus des guanacos, lamas et nandous. On pense que le peuplement de la Pampa avait déjà débuté dès le IXe millénaire av. J.‑C., tandis que le nord-ouest argentin reçut ses premiers habitants vers le début du VIIe millénaire av. J.‑C.

     

    Civilisations et cultures précolombiennes 

    Les peuples aborigènes argentins se sont divisés en deux grands groupes, d'une part les chasseurs-cueilleurs nomades qui habitèrent la Patagonie, la Pampa et le Chaco, et d'autre part les agriculteurs sédentaires, installés dans le nord-ouest, le Cuyo, les Sierras de Córdoba et plus tardivement, en Mésopotamie argentine. 

    L'invasion inca (1400-1520) : un siècle avant l'arrivée des espagnols, le nord-ouest argentin comptait une grande variété de peuples sédentaires avec leurs caractéristiques propres. Au XVe siècle ce territoire fut envahi et annexé par les Quechuas à la zone méridionale du Kollasuyu. 

    Sur un territoire aussi grand que celui de l’argentine se développèrent différentes cultures : les guarani dans la mésopotamie argentine, la culture du grand chaco et les cultures de la pampa et de la patagonie.

     

    Arrivée des Européens et colonisation : 

    1516, Juan Diaz de Solís, un navigateur espagnol visita le territoire qui deviendra l'Argentine. L'Espagne inclura l'Argentine dans la vice-royauté du Pérou. 

    À l'inverse de ce qu'ils firent au Pérou et en Bolivie, les Espagnols ne soumirent jamais totalement les principaux peuples amérindiens qui occupaient le territoire actuel de l'Argentine. La présence espagnole se limitait d'ailleurs au départ à de petits noyaux, essentiellement le long de la route importante dite Camino Real, destinée au début à drainer les richesses minières du Haut-Pérou (Bolivie actuelle) vers le Río de la Plata. Là fut construite, en 1536 une colonie appelée Buenos Aires. Abandonnée à cause d'un blocus et de raids sanglants des Indiens Didiuhet, elle fut fondée à nouveau en 1580. Quelques régions furent cependant facilement conquises et rapidement assimilées (région du Cuyo et le long du fleuve Paraná), ce qui assura une domination aux espagnols sans problème. La colonisation se poursuivit de manière très progressive jusqu’en 1683.

     

    Contre-attaques calchaquíes 

    Mais les conquérants n'avaient pas réussi à pénétrer les vallées calchaquíes, où s'étaient réfugiés plusieurs peuples qui menèrent la vie dure aux envahisseurs. La population espagnole restait faible au sein de ces provinces et de graves contre-attaques et révoltes indiennes firent de terribles dégâts. Les Espagnols dirigés par Mercado et Villacorta défirent l'Andalou puis décimèrent les tribus. La dernière, celle des Quilmes, fut battue en 1665. Les survivants furent déportés près de Buenos Aires, là où se dresse aujourd'hui la grande cité de Quilmes.

     

    Les Guaranís et les missions jésuites 

    Au XVe siècle les karaí, prophètes guaranís acceptés dans toutes les communautés guaraníes, parcouraient les villages prêchant le message de l'arrivée de profonds changements. Or ces villages s'affrontaient entre eux dans une permanente recherche de l'État de Aguyé, et pratiquaient le cannibalisme entre eux. Ces karaí ne faisaient partie d'aucun village en particulier, mais étaient panguaranís, leur message était donc unificateur. 

    Cent ans plus tard, avec l'invasion espagnole, arrivent les jésuites dont le message chrétien rivalise directement avec celui des karaí. En effet, en 1556 les Espagnols avaient introduit dans ces régions le système de l'encomienda, par lequel chaque encomandero s'engageait à évangéliser et à sortir de la barbarie un certain nombre d'Indiens qui en retour devaient se mettre à son service. C'était un système d'asservissement impitoyable. De ce fait les rapports d'abord amicaux entre les Européens et les Indiens se modifièrent. Les révoltes se multiplièrent et atteignirent une grande violence en 1580, rendant la région ingouvernable. Pour sortir de ce bourbier, les Espagnols firent appel en 1585 aux Jésuites. Ceux-ci proposèrent de payer directement au roi un tribut proportionnel au nombre d'Indiens mâles, retirant ainsi les Indiens du contrôle de l'empire pour les placer directement sous le leur.  

    Simultanément, l'expansion constante du front hispano-portugais, et la menace réelle d'esclavage que cela représentait, amena un grand débat interne chez les chefs guaranís entre les partisans de l'alliance jésuitique (de façon à obtenir la protection de la couronne) et les « durs » qui préféraient l'affrontement. Les guaranís se trouvant pris entre les gros propriétaires espagnols désireux de se fournir de la main d'œuvre gratuite d'un côté et les bandeirantes portugais pillards et marchands d'esclaves de l'autre, la politique d'alliance des dirigeants politiques guaranís avec les jésuites devint bientôt consensuelle et généralisée. Ce sont donc les jésuites qui furent en réalité utilisés par les Guaranís, afin de maintenir leur modèle ou mode de vie. Ainsi s'explique la rapide conclusion de cette alliance et le développement des « Misiones ». Les Réductions jésuites n'étaient rien d'autre que des tekuas ou villages traditionnels qui avaient obtenu la protection de la couronne, pénétrant ainsi non seulement dans le domaine légal espagnol, mais aussi dans une série d'échanges économiques et culturels qui se maintinrent pendant deux siècles.

     

    Des indigènes restés non soumis  

    La Pampa et la Patagonie, constituaient une vaste zone peuplée d'aborigènes totalement libres, qui ne put jamais être conquise par les Espagnols et qui depuis le XVIIe siècle s'unifia progressivement sous la culture mapuche. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, plus de 300 ans après la conquête espagnole du Pérou, que l'Argentine (comme le Chili d'ailleurs), arriva à occuper la région grâce à une guerre contre les Mapuches. 

     

    Vice-royauté du Río de la Plata 

    En 1776 le roi Charles III prit la décision d'instituer la vice-royauté du Río de la Plata pour protéger ses intérêts de Buenos Aires face à la menace grandissante du royaume portugais installé juste en face au Brésil. Il organisa une puissante armée à laquelle s’étaient alliés des contingents de Guaranís et la mena contre les Portugais. La création de la vice-royauté du Río de la Plata apporta beaucoup à Buenos Aires sur les plans économique, social, politique et militaire.

     

    Les invasions britanniques 

    Avec l'entrée en guerre de l'Espagne du côté napoléonien, le Royaume-Uni commença à faire des plans pour améliorer son influence dans les colonies espagnoles. En 1806, après avoir pris la colonie hollandaise du cap de Bonne Espérance, la flotte britannique cingla vers le Río de la Plata, apparemment sur initiative propre. La flotte ne tarda pas à prendre Montevideo, puis se dirigea vers Buenos Aires. 

    En juin 1806 les Britanniques prirent Buenos Aires, bien reçus par les partisans de l'indépendance. Mais ceux-ci durent vite déchanter en comprenant que les envahisseurs désiraient convertir la région de la Plata en une colonie britannique, et s'unirent à ceux qui voulaient résister. Une armée s’organisa à destination de Buenos Aires. En chemin des milliers de volontaires enthousiastes se joignirent aux troupes. Une bataille de rue s'engagea et les Britanniques, bientôt encerclés dans la citadelle de la ville durent capituler. 

    En 1807 les Britanniques revinrent envahir le pays, mais cette fois officiellement et avec une puissante armée de 11.000 soldats. Très vite ils se heurtèrent à une résistance acharnée des habitants qui les arrosaient d'eau et d'huile bouillante et les mirent finalement en déroute.  

     

    Naissance de la Nation 

    Les Invasions anglaises sont très importantes dans l'histoire de l'Argentine, car elles sont le prélude à l'indépendance. Elles ont démontré la capacité du peuple à l'autodéfense, grâce à des milices civiles, et révélé que les Argentins étaient désormais en mesure de déterminer seuls leur propre destin. 

     

    Révolution de mai et indépendance  

    Les nouvelles de la Révolution française avaient fait germer les idées libérales en Amérique latine. Le pays engagea son processus d'affranchissement de l'Espagne le 25 mai 1810, lors de l'épisode appelé « Revolución de Mayo ». En s'engageant dans des hostilités contre les Espagnols, les Argentins deviennent indépendants de fait; mais certaines régions du Río de la Plata, craignant la domination de la riche et puissante Buenos Aires, étaient autant intéressées par leur indépendance face à la capitale que par leur affranchissement de l'Espagne. En 1813 le gouvernement brûle en place publique les instruments de torture et le 1er mai 1853 l'abolition de l'esclavage est déclarée. Les campagnes militaires conduites par José de San Martín et Simón Bolívar entre 1814 et 1817 augmentèrent les espoirs d'indépendance face à l'Espagne, qui fut finalement proclamée à Tucumán le 9 juillet 1816 venant entériner ce qui était déjà une réalité. Juan Martín de Pueyrredón est alors élu pour maintenir l'ordre et d'établir l'autorité centrale au sein des provinces nouvellement indépendantes.  

    L'objectif principal du Directeur suprême Pueyrredón fut la réalisation de l'expédition libératrice au Chili et au Pérou, en accord avec San Martín, afin de terminer la Guerre d'Indépendance. Il mit au point l'Armée des Andes, nomma San Martín général en chef et ordonna l'exécution de la campagne libératrice. Mais le financement de la campagne du Pérou nécessita une hausse des impôts douaniers. Il fut durement critiqué par les fédéralistes qui l'accusaient de complicité avec les Portugais en tolérant l'invasion de la Banda Oriental (actuel Uruguay). La Bolivie se déclara indépendante en 1825, de même que l'Uruguay en 1828.

     

     

    Rosas et le rosisme (1829-1852) 

    La figure dominante à cette époque devint Juan Manuel de Rosas, vu par beaucoup comme un tyran. Rosas gouverna la province de Buenos Aires et représenta les intérêts de l'Argentine à l'étranger de 1829 à 1852, sans qu'il n'y ait eu de gouvernement central pour l'ensemble du pays. Durant son long gouvernement, Rosas avait réussi à se faire beaucoup d'ennemis à l'intérieur : les caudillos voyant l’avantage de la position stratégique de Buenos Aires pour le contrôle du commerce extérieur. Il se forma dès lors un clan anti-rosiste qui donna lieu à la création de la Grande Armée, qui battit Rosas à la bataille de Caseros (le 3 février 1852). Le gouvernement rosiste fut renversé, et l'unité argentine fut atteinte, du moins théoriquement.  

     

    Proclamation de la constitution : 

    Après la fin de la dictature de Juan Manuel de Rosas, la constitution sera proclamée en 1853. Cependant, la province de Buenos Aires rejeta cette Constitution et à se sépara de la Confédération Argentine, qui établit dès lors sa capitale dans la ville de Paraná. En 1861, les armées de Buenos Aires mirent celles de la Confédération en déroute à la bataille de Pavón et lancèrent une campagne pour soumettre les provinces. Cela fut fait, et le pays resta définitivement unifié. 

               En 1865, l'Argentine se voit impliquée dans le conflit qui opposait le Paraguay au Brésil. La fin victorieuse de la guerre contre le Paraguay avait créé une frontière sûre au nord-est du pays et assuré à celui-ci la possession des territoires de Misiones et de Formosa. Durant la décennie suivante, lors de la Conquête du Désert, le général Julio Argentino Roca établit le contrôle du gouvernement national sur les vastes régions de Patagonie et du Chaco en annihilant les peuples indigènes qui les peuplaient depuis toujours.  

    Le 20 septembre 1880, le Congrès national déclara Buenos Aires capitale fédérale de la République.

     

    Prospérité économique - la République conservatrice (1880-1916) 

    Roca fut élu en 1880, car il bénéficiait d'une grande popularité à la suite de ses succès lors de la « Campagne du Désert ». Pendant toute cette période, l'économie se développa fortement et ce fut en moyenne une époque de grande prospérité, l'Argentine devenant une des dix premières puissances mondiales, en termes de PNB, au début du XXe siècle. Trois facteurs sont la cause de cet important essor : d'abord, la fin des guerres indiennes et donc la conquête de vastes nouveaux territoires agricoles ; ensuite, la modernisation de l'économie et l'adoption de techniques modernes et l'intégration du pays dans l'économie mondiale (essor du commerce et des investissements étrangers) ; enfin, l'arrivée massive d'immigrants européens dans une démocratie relativement stable. 

    De 1880 à la crise de 1929, l'Argentine fut donc économiquement prospère, mais l'économie fut de plus en plus orientée vers l'exportation de matières premières et de produits agricoles, et l'importation de produits industriels manufacturés : l'industrialisation ne se faisait pas, le modèle d'agro-exportation, au profit du Royaume-Uni, favorisant au sein du pays l'oligarchie des propriétaires terriens, tenant de gigantesques domaines latifundiaires. 

    Alors que les ressources naturelles forestières les plus faciles à exploiter s'épuisaient, la situation devenait politiquement et socialement moins brillante. Les gouvernements de Roca et de ses successeurs étaient alignés sur les intérêts de l'oligarchie argentine. Les élections étaient entachées de fraude et de clientélisme électoral, le vote se faisant à main levée.  

     

    L’argentine du XXème siècle : 

    Les présidences se succèdent entre 1930 et 1983, mais sur seize présidents, onze sont des militaires et plusieurs sont « présidents de facto »  (présidents non élus). 

    Perón fait alors son début dans la haute politique: lieutenant-colonel titulaire de quelques sécretariats d'État du gouvernement militaire établi en juin 1943, il est élu président après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant entraîné l’affaiblissement de l’Occident, l'Argentine devient, vers 1950, la neuvième puissance économique mondiale. Après la guerre, de très nombreux nazis fuirent en Argentine. 

    Le péronisme est un mouvement national-populaire ; il encadre la population argentine (syndicats, femmes, jeunes, ouvriers…) en leur octroyant des droits et un statut. Le partage des richesses est désormais moins déséquilibré et la classe ouvrière argentine, qui ne s'est jamais tournée vers le marxisme ou le communisme, s'identifie au mouvement péroniste. Cependant, l'opposition de la bourgeoisie est pour le moins active ; dès le retournement de la conjoncture économique, au début des années 1950, le dirigeant populiste va être amené à pratiquer l'autoritarisme pour continuer à contrôler l'État et le pays. 

    En 1955, un coup d'État le chasse du pouvoir (l'armée bombardera la place de Mai, tuant de nombreux civils). Désormais, l'Argentine entre dans une période d'instabilité à la fois économique et politique. Le puissant mouvement péroniste est décapité mais va renaître sous la forme clandestine (sabotage, grèves…). Les élites du pays, revenues au pouvoir, cherchent alors une impossible formule de démocratie sans péronisme. Les militaires organisent des élections, puis reprennent le pouvoir à deux reprises. 

    Après le retour du général Peron en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (affrontements entre la gauche et la droite péroniste), le pays s'enfonce dans une « guerre sale ». En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse Isabel Martínez de Perón. La junte est impliquée dans une lutte contre la guérilla : l'enlèvement de partisans armés de la "révolution" et leur séjours dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés devient systématique. La junte militaire gouverne alors l'Argentine jusqu'au 10 décembre 1983, généralisant les disparitions forcées (desaparecidos), l'internement arbitraire et la torture contre les opposants politiques, leurs familles, les amis, les voisins, etc., dans les 500 centres clandestins de détention. 

    Étant donné que l'appui aux mouvements de guérilla dans tout le continent est soutenu, coordiné et dirigé depuis Cuba, Buenos Aires participe avec d'autres pays à l’opération Condor (de coordination contre la subversion). Les services secrets argentins, conjointement à ceux du Chili, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, instituent une répression violente, nommée Opération Condor, au cours de laquelle ils systématisent les arrestations, assassinats, tortures et enlèvements politiques. Les militaires prennent des mesures sévères contre les « terroristes » et les personnes qu'ils soupçonnent de soutenir les terroristes. Ces « terroristes » appartiennent pour la plupart à la jeunesse militante de gauche. 30 000 personnes auraient disparu entre 1973 et 1983, sans compter les centaines d'enfants et de bébés (nés dans les centres clandestins de détention) de ces personnes qui ont été soustraits à leur famille naturelle et adoptés sous de faux noms par des militaires et ceux qui les appuyaient. La plupart de ces enfants sont toujours recherchés par leurs grands-parents. Dès 1977, le Mouvement des mères de la place de Mai, infiltré par l'agent Alfredo Astiz, dénoncent les disparitions et les assassinats

     

    Retour à la démocratie et crise économique 

    Afin de relancer sa popularité, la junte de Buenos Aires, décide d’envahir les îles Malouines en 1982, provoquant ainsi la guerre contre le Royaume-Uni, alors dirigé par Margaret Thatcher. La défaite lors de la guerre des Malouines précipite la chute du régime et une lente transition démocratique. 

    Raúl Alfonsín (1983-1989) fut le symbole même du retour à la démocratie en République argentine. Dans les premiers jours de son mandat, en 1983, il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes et en choisit les membres : dix citoyens de premier plan, connus pour leur rôle dans la défense des droits de l’Homme. Aux yeux du monde éclate la cruauté des crimes de la junte militaire argentine : quelque 10 000 personnes torturées puis exécutées clandestinement. Mais si les principaux responsables de violations des droits de l'Homme durant le régime militaire seront jugés et condamnés, la pression de l'establishment militaire va forcer Alfonsin à céder aux revendications des militaires. Trois ans plus tard, son gouvernement empêche le jugement de nombreux autres responsables, en instaurant les lois de pardon. 

    Depuis lors, plusieurs présidents se sont succédé Carlos Menem (1989-1999), Fernando de la Rúa (1999-2001). La décennie Menem est marquée par une libéralisation de l'économie, menant à la modernisation de la plus grande partie du pays, à l'enrichissement d'une part importante de la population, mais aussi à l'apparition de groupes contestataires, les piqueteros, qui deviendront célèbres après la crise économique de la fin des années 1990. En effet, de 1990 à 1998 se produit le miracle argentin, caractérisé par un libéralisme radical (alignement du peso sur le dollar, privatisations, réformes économiques et sociales) qui eut pour effet une croissance économique exponentielle, se traduisant par un enrichissement et une modernisation jamais vus dans le pays. Cependant, ce libéralisme ne profita pas à toute la population. Les laissés-pour-compte du miracle économique représentaient une part non négligeable dans l'Argentine des années 1990.

     

    La crise de 2001 : 

    Le choix de créer dans les années 1990 une caisse d'émission monétaire liée strictement au dollar, avait eu pour conséquence, lors de la hausse massive de celui-ci à la fin des années 1990, de provoquer un arrêt brusque des exportations argentines. Le Brésil avait dévalué fortement sa monnaie et l'Argentine, son principal partenaire commercial, s'était retrouvée à sec de devises. La crise est partiellement jugulée par un contrôle draconien des dépôts bancaires, appelé Corralito, basé sur l'obligation d'effectuer toutes les opérations financières à travers les banques et la restriction des retraits d'argent en numéraire. Le gros de la population n'étant pas bancarisé, la perception des rémunérations et salaires devient un véritable casse-tête, ce qui provoque une aggravation radicale de la crise en décembre 2001, provoquant un véritable chaos social, et des émeutes des classes sociales les plus appauvries par la crise. La répression cause 31 morts, le ministre des Finances est relevé de ses fonctions, mais cela ne suffit pas et le président signifie sa démission en s'enfuyant du palais du Gouvernement en hélicoptère.  

    En dix jours, quatre présidents se succèdent (Camaño, Rodriguez Saa, Puerta, Duhalde), le gouvernement argentin se déclare en état de cessation de paiement, abroge la loi consacrant l'intangibilité des dépôts bancaires (ce qui provoque l’évaporation des dépôts des classes moyennes qui en avaient mais ne les avaient pas transférés) et, donc, par un approfondissement de la crise économique. Emeutes, barrages, pillages de magasins, caractérise la révolte. Le mois de décembre 2001 représente plutôt le point le plus critique d'un processus de mobilisation populaire datant environ d'une dizaine d'années.  Le 6 janvier 2002, le nouveau gouvernement procède à un gel total des avoirs bancaires, appelé Corralón, et une dévaluation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar.  

    Eduardo Duhalde demeure président de l'Argentine entre janvier 2002 et mai 2003 où il met fin à la parité entre le peso argentin et le dollar américain et met en place un plan économique productiviste. Il appelle à des élections présidentielles anticipées en avril 2003 où il soutient le candidat péroniste de centre gauche Néstor Kirchner. Ce dernier est élu par défaut à la suite du retrait de Carlos Menem au second tour. Néstor Kirchner exerce la fonction de président de la République argentine de 2003 à 2007. Il renégocie la dette du pays en 2005 (en fait, il refuse le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure). Il gèle les tarifs énergétiques et du transport, et taxe très fortement les importations, il relance l’activité économique (+ 50 % en cinq ans) soutenue par les dépenses publiques, et double la masse salariale. Son épouse, Cristina Fernández de Kirchner, élue au premier tour le 28 octobre 2007 lui succède le 10 décembre 2007 pour deux mandats.

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