• L’homme oiseau s’est brulé les ailes sur les pentes du volcan Rano Kau

    photo romantique pour article poétique

     

     

                 Aujourd’hui, nous décidons de visiter à pied la partie sud de l’île de pâque, avec son volcan Rano Kau et Orongo son ancien village. A peine sorti de l’unique ville de l’île, deux chiens décident de faire la promenade avec nous. Accompagnés de notre escorte, nous nous lançons donc vers cet énorme volcan sorti de terre il y a 2,5 millions d’années. Voilà qu’un autre chien s’ajoute à notre petit groupe, puis encore un autre… Au final, nous ferons cette balade à 7 !

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’histoire aurait pu commencer ainsi :

     

    Il était une fois deux frères, une petite reporter, et quatre chiens partis explorer la partie sud d’un ilôt lointain. Parmi leur escorte canine on différenciait : un gros chien que sa sagesse caractérisait, un toutou tout roux plutôt foufou, une petite chienne noire aussi jeune que craintive surement dans sa première fugue hâtive, et leur fidèle compagnon mi noir mi marron toujours prêt à leur gratter le troufignon… Ensemble, ils gravirent les flancs d’une montagne de feu endormie depuis peu. Mais la tâche ne fût pas aussi aisée qu’elle le semblait : de graves dangers les attendaient sur leurs sentiers. Des troupeaux de vaches et de chevaux sauvages avaient décidés de les empêcher d’arriver au sommet. Par chance, les quatre gardes du corps s’étaient chargés de cette d’obtenir un laisser-passer. Leur technique était bien rodée : bonds dans les fourrés, aboiement pour s’annoncer, mordillage des mollets. Une recette qui à 100% fonctionnait, pour faire fuir leur agresseur apeuré. La randonnée fut ainsi facilitée, et nos 3 touristes purent sans se soucier profiter de cette belle journée ensoleillée. Les 4 compères furent récompensés de caresses bien mérités, mais pas moyen de récupérer un bout de sandwich, faut pas rêver ! Au sommet, tous arrivèrent et sur toutes les photos les chiens posèrent. Malédiction, n’est-il pas possible d’obtenir un souvenir sans cet escadron ? Il faudra se faire une raison…

    le village d'Orongo sur le volcan rano kau et ses gardiens canins

                   Le cratère du volcan les attendait, en forme de cercle parfait qu’une seule ouverture vers l’océan perforait. Les vagues en grands fracas, dans un ballet perpétuel, venaient avec force battre sa paroi. Amincie par le vent et le poids des ans, c’est la preuve que rien est éternel, pas même ces géants. 200m tout au fond, ils aperçurent un tapis de jonc, et une multitude de petits lacs, parfois pas plus grand qu’une flaque, reflétant le ciel, une vrai merveille ! Si aujourd’hui y descendre n’est plus autorisé, dans le passé, de l’eau douce les habitants d’Hanga Roa venaient puiser.

    guerre entre les différents clan de l'île

     

     

     

     

                  La suite de cette jolie histoire, nous mène dans le village d’Orongo. Même s’il est interdit à tous les animaux, nos amis trouvèrent un échappatoire. En raison d’un conflit entre le Chili et les Rapa Nui, aujourd’hui c’est gratuit, quelle aubaine, on a vraiment de la veine. S’ouvre alors devant nous les portes d’un site fascinant, témoin des croyances et rites de l’ancien temps. Cette ville n’est autre qu’un lieu cérémoniel, où tous les printemps le choix de l’homme-oiseau était le rituel. Selon les croyances liées à Make Make, ce dieu apporta un œuf sur l’ile qui donna vie aux humains. Pour l’honorer, les habitants décidèrent que le choix de leur chef serait donc entre ses mains. Ce culte si particulier n’est ainsi apparu que lorsque l’influence des guerriers moai fut quasi perdue. Après tant de guerres et de misères, les différentes tribus décidèrent de stopper les rivalités en organisant une compétition chaque année. Le vainqueur désignerait un représentant (l’homme oiseau), qui gèrerait toutes les affaires et ressources de l’île pour un an. La lignée royale des Miru, perdit ainsi ces privilèges au profit du tanga manu (l’homme oiseau). La rotation des pouvoirs entre les tribus était ainsi assurée, et grâce à cette ingénieuse idée, la paix sur l’île renaissait.

     

     

     

     

    Dans le village d’Orongo perché sur les flancs du volcan Rano Kau, prêtres et représentants de chaque tribu se retrouvaient pour assister au succès du champion de leur tribu. L’homme le plus sportif et le plus malin de chaque tribu avait été choisi, pour trouver et rapporter le premier œuf d’un oiseau du Motu Nui. Il leur fallait ainsi descendre les pentes de la montagne de feu, sans que le vertige n’ait raison d’eux. Rallier l’îlot Motu Nui à la nage, combattre puissant courant et requins sauvages. A peine arrivés, il fallait se remettre dans cette course acharnée. Etre le premier à s’emparer d’un œuf de manutara une sorte de frégate, et l’attacher sur son front pour le ramener à son chef en toute hâte. Le précieux sésame devait être ramené intact, et lors de la traversée de la mer et l’escalade de 300 m de falaise ne pas recevoir d’impact. Le champion désignait ainsi le nouveau chef de tous les clans, qui gagnait ainsi le titre d’homme oiseau pour un an. Cet unique œuf recueilli, tout le monde rentrait sans conflits.

    l'île de motu nui, et les champions en pleine action

     

    Le tanga manu décédé, des coqs vivant à ses orteils étaient attachés. L’envol de ces derniers dans un vacarme de chant et de plume, évoquait alors le voyage de l’esprit immortel posthume. Dans l’ahu les os étaient placés, attendant alors la grande cérémonie, où un moai serait enfin érigé à son effigie. Le visage vivant des anciens ne serait acquis qu’une fois les yeux de corail du moai regardant Rapa Nui.

                  Mais toute histoire ayant une fin, celle-ci fut particulièrement aidée par les missionnaires européens… Le culte de make-make, le dieu créateur des pascuans, fut lui aussi oublié, considéré comme trop différent. Du village d’Orongo, aujourd’hui ne reste que des pétroglyphes de l’homme-oiseau, quelques maisons de pierres et des images du masque mortuaire.

    cérémonie de gravure de pétroglyphes

               Notre cortège canin suivit nos pas jusqu’à la grotte d’Ana Kai Tangata. Située près de leur foyer, ils décidèrent alors de s’en aller, d’autant plus que la relève fut bien assurée.

    grotte d'Ana Kai Tangata

    C’est ainsi que se termine notre l’histoire d’une journée sans déboire. Restera de belles légendes un peu barjot et quelques jolies photos.lever de soleil sur les 15 moais de l'ahu Tongariki 

    coucher de soleil à Hanga Roa   coucher de soleil à Hanga Roa

    lever de soleil sur les 15 moais de l'ahu Tongariki   moai de la plage d'Anakena

    ahu Tongariki  lever de soleil sur les 15 moais de l'ahu Tongariki

    le faux moai d'hanga roa

     

     

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  • Commentaires

    1
    julien
    Lundi 5 Octobre 2015 à 10:50

    Hello hello, concernant ces statues et l'actualité du web, je me demandais : Est-ce que certaines ont vraiment des corps enterrés sous terre ?

    ex: http://www.suchablog.com/wp-content/uploads/2011/11/statues-ile-de-paques_01.jpg

    2
    Lundi 5 Octobre 2015 à 15:16

    Salut Julien,

           J'ai vu cette même photo sur l'ile, elle n'avait pas l'air vraiment récente, c'était une découverte des années 60 ou 70 je crois. La plupart des statues sont posées sur des hôtels de pierre et certaines sont effectivement enterrées, ne laissant dépasser que la tête et les épaules alors qu'elles sont souvent construites jusqu'en dessous des fesses. Cependant je ne suis pas sûr que ça soit la découverte du siècle comme dans un article que j'ai récemment vu. Du moins ça n'a pas l'air de les exciter plus que ça là-bas...  

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