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San Martin de los Andes et Bariloche
La Patagonie nous a donné rendez-vous il y a fort bien longtemps, voilà enfin venu le moment de la découvrir. Patagonie, terre de feu, Ushuaia, des mots qui renvoient à nos rêves d’enfants, à nos envies d’exploration et d’aventures. Déjà des images de paysages à perte de vue et de vastes étendues de terres où la nature règne en maitre nous emplissent la tête. Ce matin, nous sautons donc avec hâte dans le bus qui nous fera traverser une fois de plus la frontière entre le Chili et l’Argentine, direction ce coup-ci le nord-ouest de la Patagonie argentine, vers la région des lacs et plus précisément deux villes entourées de montagnes : San Martin de Los Andes et Bariloche.
On avait entendu parler de ces deux villes depuis le Paraguay, car elles sont synonymes d’exotisme et de dépaysement pour les latinos du continent sud-américain. En effet, ces hauts sommets combinent forêts de sapins, neige et lacs d’altitude plutôt rares dans cette partie du monde. Si pour nous cela n’a rien de très extraordinaire, pour les paraguayens dont le point culminant du pays est aux alentours de 850 m d’altitude, la présence de neige mérite à elle seule le déplacement.
De notre côté, c’est le parc national Lanin qui nous a attiré à San Martin. On pensait faire le plein de randonnées dans le coin, mais une fois de plus la météo n’était pas de notre côté. Ici c’est le début du printemps, et la saison touristique n’a pas encore débutée. Le trop plein de neige interdit encore l’ascension du volcan Lanin (oui encore une montagne de feu, ça pousse comme des champignons dans les Andes !), tandis qu’il n’y en a plus assez pour aller skier. La pluie battante ne faiblit pas, et nous « oblige » à nous réfugier entre deux petites randonnées dans de jolis chalets de bois qui comme par hasard servent du café et des pâtisseries. Nos imperméables sont devenus nos meilleurs amis depuis quelques jours !
Fautes de soleil et de grandes escapades, nous restons plus que prévu dans l’hôtel où nous rencontrons Vincent, un Lorrain expatrié en Guyane depuis 2 ans qui commence maintenant son tour d’Amérique du sud. Après moult hésitations, il décide de changer son itinéraire de voyage pour faire un bout de route avec nous vers le sud de la Patagonie.
Après quelques jours à attendre le soleil en vain, nous prenons un bus qui emprunte la route des 7 lacs. Cette route reliant San Martin de Los Andes à Bariloche n’est autre qu’une portion de la célébrissime ruta 40 : une route qui traverse L’argentine du Nord au Sud en longeant la Cordillère des Andes. Cette portion est particulièrement jolie, puisque la piste d’asphalte longe des lacs de montagnes tout du long. On en a pris plein les yeux, et en plus on était au chaud, et à l’abri de la pluie. Après quelques centaines de kilomètres, une grosse ville apparaît sur les rives du lac Nahuel Huapi : San Carlos de Bariloche.
Bariloche nous réserve à son tour un décor digne des alpes suisses. Ici, les forêts de sapins et les montagnes bordent des lacs gigantesques, les bâtiments de la ville (commissariat de police, mairie…) sont de magnifiques chalets de bois et de pierres, on retrouve des magasins de chocolat un peu partout mais aussi des restaurants servants de la fondue au fromage, et les gens prennent des photos avec un saint-bernard portant un bidon autour du cou marqué de la croix suisse. Décidemment ce coin d’Argentine est bien loin de ce que l’on s’imaginait du pays.
Mais quand on connaît un peu plus l’histoire de la ville, ça met des frissons dans le dos. Cette station de ski n’a pas eu qu’un passé très reluisant. Malgré son éloignement de la capitale, la ville n’a pas été épargnée par les années d’instabilité politique du pays et la dictature. Sur la place principale de la ville, des centaines de foulards et des noms de personnes sont peints en blanc. Il est impossible de traverser la place sans y mettre le pied dessus, il n’y a pas une dalle de libre. Il s’agit en fait des noms des disparus de la dictature des années 70. En effet, la junte militaire ayant pris le pouvoir en 1973, avait décidé d’éliminer tous les opposants politiques du pays, élargissant bien souvent les rafles aux familles, voisins… des suspects. C’est ainsi que plus de 30 000 personnes disparurent dans le pays. Les mères, recherchant leurs enfants, se regroupèrent alors sur la place principale de leur ville un foulard blanc sur la tête, espérant leur retour. Dès 1977, le mouvement des mères de la place de mai vit le jour pour dénoncer les disparitions et les assassinats mandatés par le gouvernement. En souvenir de ces années difficiles pour le peuple argentin, on réalisa ses peintures afin que les noms des disparus ne soient jamais oubliés.
Comme si cela ne suffisait pas, on apprend que Bariloche a hébergée pendant de nombreuses années les auteurs d’autres exterminations : des nazis ayant fui l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. Juan Peron, le président de l’époque avait accueilli à bras ouverts ces fuyards, partis se cacher en Patagonie. Bariloche reçue ainsi le surnom de Naziland…
Ce passé pas très glorieux semble avoir été mis de côté depuis longtemps, pour laisser place à une ville de vacance et de loisir. Nous irons donc nous balader entre deux averses… sur les rives du lac Nahuel Huapi, sur le cerro campanario qui nous réserve l’une des plus belle vue panoramique sur la région des lacs et enfin vers la cascade … si seulement il y avait moins de nuages ! Le mauvais temps nous rattrapant, impossible de terminer la plupart des balades commencées. Nous décidons de reprendre la route et de partir vers le beau temps : direction la gare des bus pour la suite du voyage.
Bien que situées dans un environnement magnifique, ces deux bourgades restent deux villes un peu trop touristiques à notre gout. Nous choisissons donc notre nouvelle destination dans un endroit plus reculé de la Patagonie Argentine : direction le sud du pays, pour notre deuxième étape en Patagonie : El Chalten et sa montagne mythique le Fitz Roy. Pour toucher du doigt ce qu’est vraiment la Patagonie, il va falloir être patients : ce n’est pas loin de 33h de bus qu’il nous faudra surmonter pour nous rapprocher du cap Horn et de ces terres gelées et battues par le vent glacial… mais tout vient à point à qui sait attendre !
La veille de notre départ, un événement inattendu survient. Alors que nous venons de rentrer dans notre hôtel, une tempête de neige débute. En peu de temps, la neige commence à s’accumuler sur la terrasse de notre logement… On part se coucher en croisant bien fort les doigts : demain il va falloir réussir à rejoindre la gare routière 6km plus loin pour prendre notre bus (il s’agit de ne pas le rater, il n’y en a qu’un bus tous les 2 jours). Bref, de nouvelles péripéties s’annoncent.
Tags : Tour, monde, blog, voyage, argentine, Amérique, sud, bariloche, lac, san matin, latine, andes, saint martin de los andes, cerro campanario
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Commentaires
Youpi, tous en Australie !!! On fera un restaurant Landais dans le Queensland ;) Bon pour l'instant faut déjà qu'on s'occupe de trouver nos billet de retour en France, après on voit...lol bise à une prochaine
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Instructif . Felisssss . Philou MDM. Très heureux de vous lire et d.´avoir des nouvelles positives....
ne revenez pas chez nous ......... Tout est merdique !!!!!!!!!!et ce n'est pas fini !!!!!
Conclusion : je viens avec vous en Australie en tant que homme á tout faire........
Patricia se propose " cuisiniére " seulement ......
A plus ........