• Siem Reap: ses arnaques, ses marchés et ses temples... la base quoi !

     

    Siem Reap: pub street3 Janvier arrivée à Siem Reap :

     

                    Nous prenons un bus en direction de Siem Reap, une ville située à 7km des temples d’Ankor. C’est parti pour 8 heures de bus, dont un long tronçon sur des routes de terre chaotiques truffées de nids d’autruche (c’est comme les nids de poule, mais en vachement plus gros).

                     Une heure avant l’arrivée, on nous demande de payer notre place dans le bus, ce que nous faisons comme toutes les personnes assises dans le bus. 6 à 7 km avant notre destination le bus s’arrête, un chauffeur de touk-touk passe la tête par la fenêtre et crie Siem Reap !!!

     

     

     

     

     

               Une combine des touk-touk pour faire descendre les touristes trop tôt et donc les obliger à louer leur service. Ils font parfois ça en Inde aussi, coutumiers de la chose, nous décidons de rester dans le bus. On demande alors aux locaux qui vont à Siem Reap pourquoi ils ne descendent pas là, pas de réponse mais un sourire gêné… l’arnaque est confirmée ! Selon le chauffeur de bus, les bus ne sont pas admis dans le centre-ville, nous devons descendre là. Carte à l’appui, Perrine lui montre la station de bus du centre-ville que nous étions censé atteindre : d’un ton ironique elle lui fait comprendre qu’il a de la chance, c’est du jamais vu ailleurs, Siem Reap est la seule ville où les stations de bus du centre-ville n’accueillent pas de bus (très utile n’est-ce pas), phénomène unique au monde! Aussi, contrairement à l’Inde, les chauffeurs de bus khmers sont de mèche avec les Touk-touk : voilà que la personne censée s’occuper des billets jette tous les sacs de touristes hors du bus. Nous protestons vivement, mais pendant que nous allons récupérer nos sacs, le bus s’en va. Mince on s’est fait avoir, on comprend maintenant pourquoi on a dû payer le bus avant d’arriver à destination ! Nous faisons savoir notre mécontentement aux chauffeurs de touk-touk qui nous disent qu’ils peuvent pour 2$ nous amener à la destination initialement prévue et que le centre-ville est bien trop loin avec nos sacs à dos. Nous montons à contre cœur dans un touk-touk et voilà qu’ils annoncent que c’est 2 $ par personne : l’inflation est terrible en cette période de vacances de noël ! Devant leur mauvaise foi, je leur montre mes chaussures de rando, elles ont vu pire que 7 km, ces gars-là n’auront pas un centime de notre argent. Nous rejoignons donc la ville à pied !!!

     

                    Une heure et demi plus tard, nous sommes dans la ville et trouvons une place où rester pour les quelques nuits que nous passerons ici.

                Nous passons les 2 jours suivant à visiter la ville. Nous nous baladons au milieu de jolis marchés spécialisés dans la vente d’objets artisanaux (peinture des temples d’Angkor, sculpture, soieries…) et d’aliments typiques du pays. Les étalages de fruits tropicaux donnent envie, c’est une explosion de parfum et de couleur, on reconnaitra : le ramboutan, le fruit du jacquier, la mangue, le longani, la seed apple… Les étalages de poissons et viandes séchées quant à eux donnent certainement plus envie d’en manger qu’en Inde, mais on les laissera pour les locaux… on se réserve pour les scarabées et autres bébêtes…

                                         jacquier, ramboutan et longani    viande et poisson séché

     

    Nous visitons également quelques temples. Dans l’un de ces derniers, nous sommes interpelés par un moine qui parle anglais. Nous passerons plus d’une heure à discuter de philosophie et religion avec lui, un moment aussi sympathique qu’instructif. Nous découvrons qu’il existe en réalité deux familles bouddhistes : la famille des theravada qui ont suivi à la lettre les enseignements de bouddha et la famille des mahayana qui a complété et modifié les premiers enseignements bouddhistes.

    moines bouddhistes et vie quotidienne


    Ce moine issu de la famille theravada (forme dominante au Cambodge) semble déprécier l’autre famille, car selon lui,  il ne s’agirait pas du vrai bouddhisme, certaines règles jugées trop contraignantes ayant été supprimées. Pour les theravadins, l'éveil est la compréhension parfaite de la souffrance. En fait toute vie implique la souffrance ou l’insatisfaction qui repose dans l’avidité, les désirs et les attachements aux choses matérielles. La fin de la souffrance est donc possible à condition de se détacher de tout cela. L'homme éveillé, atteint le nirvaṇa (l'illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort, le cycle des renaissances et des morts est donc brisé. La finalité du bouddhisme theravada est d’atteindre le nirvana, ou l’extinction de tout désir et de toutes souffrances pour accéder à la dernière étape de la réincarnation. En nourrissant les moines, en faisant des dons au temple, et en priant régulièrement au vat, les bouddhistes espèrent améliorer leur sort et acquérir suffisamment de mérites pour réduire le nombre de renaissances. Aussi, chaque homme bouddhiste doit être moine pendant une brève période de sa vie (idéalement entre la fin des études et le travail), un peu à l’image de notre service militaire il y a quelques années. Une période d’initiation qui dorénavant ne dure plus qu’une quinzaine de jours, et gagner quelques points de bonus pour le Nirvana !

      

    Il nous en apprendra beaucoup sur la vie quotidienne de ces jeunes moines, vie régie par une multitude de règles. Ils n’ont ni le droit de toucher, ni le droit de se faire toucher par des femmes. Ainsi lorsqu’une femme souhaite leur faire un don, elle doit déposer l’objet à leur portée ou le déposer dans un réceptacle prévu à cet effet. Bien sûr pas de relations sexuelles (il faut maitriser ses sens), et pas d’alcool ni de produits toxiques, pas de nourriture solide entre midi et l’aube les boissons uniquement sont tolérées. Ils n’ont ni le droit de chanter, ni le droit de danser, ni le droit d’assister à des spectacles.  Les moines n’ont pas le droit de nuire à quelconque être vivant, ni retirer la vie, s’ils voient quelqu’un tuer un animal, ils n’ont pas le droit d’en manger. Ça fait quand même une quantité impressionnante de règles, et encore on en oublie beaucoup je pense ! Un autre moine arrive, une cérémonie les attend, la discussion se terminera sur ces mots : lia suhn hao-y (au revoir) !

     

    Dans un autre temple en reconstruction, nous  passons un long moment à observer le travail de sculpteurs. Travail impressionnant nécessitant dextérité, précision, patience et un certain talent artistique. Le sculpteur modèle d’abord de la terre argileuse, qu’il sculpte pour ensuite créer un négatif dans lequel il coulera du ciment afin de reproduire à plus grand nombre son travail. Un dur labeur permettant de tirer un trait sur le passé, en remettant sur pied les édifices sacrés du pays.fabrication d'un positif en argile   restauration d'une fresque   moulage des colonnes

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