• Visite d'Auroville

    10 octobre 2014 :

    Auroville s’est développée sous la direction de deux personnalités marquantes pour l’Inde : Sri Aurobindo (plus connu que Gandhi pour les locaux) et Mira Alfassa (une française).

    Sri Aurobindo était un des leaders pour l’indépendance des Indes lors de l’occupation anglaise. A la suite de certaines actions militantes, il fait un tour vers la case prison où il se consacre à la méditation pour « s’évader » de derrière ses barreaux. Ses réflexions sur la société constitueront ainsi les piliers de la charte des Auroviliens. Il voulait ainsi unir l’Ouest et L’Est : l’idéal de l’orient étant d’acquérir une perfection spirituelle, et l’occident  d’avoir une société parfaite, un développement maximum de l’esprit humain et de la vie. Pour lui ces idéaux ne sont pas incompatibles, sa rencontre avec Mira Alfassa en était la preuve.

    Statue de Sri Aurobindo

    Visite d'Auroville 

     

    Auroville se veut un lieu de paix, d’harmonie où tous les instincts guerriers de l’homme seraient utilisés pour vaincre les causes de ses souffrances, de ses misères … (et y a du boulot en Inde) pour surmonter ses ignorances et ses faiblesses, un lieu où les besoins de l’esprit et le souci du progrès primeraient sur la satisfaction des désirs et des passions, la recherche des plaisirs et la jouissance matérielle. En résumé, un endroit où les relations humaines, d’habitude basées sur la concurrence et la lutte, seraient remplacées par des notions d’émulation, de collaboration et de fraternité.

     

     

              Auroville a été construite par Mira Alfassa, surnomée « la mère » de la cité. Selon elle « Auroville est faite pour tous ceux qui connaissent la joie de perdre la notion de propriété personnelle ».

              Au moment de décider son centre, elle pointe du doigt une zone particulière au beau milieu d’un plateau désolé, coïncidence ou pas, on y trouva un Banian tree solitaire (c’est un arbre sacré). Le Banian produit des racines aériennes qui se dirigent vers le sol pour devenir à leur tour des troncs, celui-là occupe une surface de 50m ! La ville s’est donc bâtie autour : elle s’organise comme une galaxie tournante ou un lotus en pleine floraison symbolisant la conscience divine avec : un point au centre symbolisant l’unité (le Matrimandir, traduit par l’oratoire de la mère) avec 4 portes d’accès, un premier cercle autour avec 12 chambres de médiation, et des sortes de pétales représentées par des jardins.

    Banian Tree (arbre sacré en Inde)

     

    Le Matrimandir est en fait un énorme bâtiment sphérique (35m de haut) couvert de disques d’or, il représente le cœur de la cité et abrite un lieu de méditation. Muni d’une autorisation spéciale, nous avons pu pénétrer dans ce lieu si particulier que sa créatrice n’a jamais pu le voir achevé ! A  son sommet, un orifice laisse passer un rayon de lumière, qui entre dans la chambre intérieure et illumine une énorme boule de cristal, si imposante qu’il aura fallu 4 mois pour qu’elle refroidisse et élimine toutes les bulles d’air ! Ensuite ce rayon descend vers l’étage inférieur : c’est la seule source de lumière qui éclaire la pièce. Ce rayon finit son trajet au niveau d’un bassin en forme de lotus sous le Matrimandir. Bref, nous avons pu participer à une séance de méditation d’une 20ène de minutes, durant laquelle on a pu apprécier le silence (mamie t’aurai pas aimé, fallait pas parler !), la fraîcheur et la sérénité que dégage ce lieu étrange. Pendant un moment on était bien loin de l’Inde que l’on commence à découvrir.

       Fleur de Lotus dans Auroville  Le Matrimandir  Monument dans le quartier Tibetain d'Auroville

           

     Au détour d’un sentier nous rencontrons Rango, un drôle de lézard, il parade et fait la pause le temps que nous prenions quelques photos.

    Rango, on t'a reconnu !!!

    Chaque quartier de la ville présente un nom qui prête parfois à sourire : aspiration, existence, fraternité, courage, gratitude, espace, aventure, solitude (notre quartier)…Chaque communauté s’autogère, et on y travaille selon ses compétences : petites entreprises, agriculture bio, ateliers de bijoux, cuir poterie, bois ou dans les services (centre financier, école, centre d’accueil). Il n’y a pas de circulation de monnaie dans Auroville à part dans les zones en contact avec l’extérieur, et donc pas de transactions en cash : les citoyens d’Auroville ont un compte spécial (ils ne paient ni loyer, ni eau, ni électricité, ont des repas à l’œil, sauf la première année…c’est la période d’essai !). Une partie des revenus de chacun est réintégrée aux besoins de la communauté dont il fait partie. On comprend bien qu’il y a quand même des inégalités entre les gens : certains ont de très bons salaires et peuvent se construire de magnifiques villas. Une autogestion parfois délicate quand la communauté ne dispose que de peu d’argent et qu’il faut creuser un puit, faire des réparations ou des plantations.

    On pourrait penser à une secte…il n’en est rien ! Cette expérience de vie qui dérange est encadrée par une loi de 1988, soutenue par l’unesco, et la ville est assujettie aux lois indiennes.

    Sortir de cette ville pour nous rendre à Pondichéry (6 km au sud) nous a pris environ 2h en utilisant 2 bus locaux ;)

    9 dans un rickshaw qui dit mieux!   transport collectif


     

     

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