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les chutes d'Iguazu
Le 27 Août, jour de notre départ pour l’Argentine, c’est comme à Asunción, la chance est avec nous. En chemin pour la gare routière nous tombons sur un bus en direction de Ciudad Del Este, ce dernier s’arrête en route, nous négocions un prix intéressant et 5 heures plus tard nous arrivons à la ville frontalière avec le Brésil. Il y a des bouchons monstrueux pour traverser le pont qui nous mène au Brésil. Le chauffeur décide pour ne pas perdre de temps de laisser descendre les passagers ayant besoin d’un tampon de sortie du territoire pour qu’ils rejoignent à pied le poste d’immigration 1km plus bas … comprenez uniquement Yann et moi puisque nous ne sommes pas ressortissant d’un des pays du Mercosur. Nous ne nous éterniserons pas ici, la ville est réputée notamment pour posséder le plus grand marché au monde d’automobiles volées, et est aussi connue pour son marché d’enfants et de trafic d’organes. Ici on trouve de tout à des prix défiant toute concurrence : c’est le paradis de la contrefaçon. Les formalités de douanes réalisées, nous retournons vers notre bus qui a avancé de 150m en notre absence! Une bonne demi-heure après, nous traversons une partie du Brésil sans s’y arrêter pour rejoindre enfin Puerto Iguazu en Argentine. Il nous a fallu à peu près 2h pour arriver à destination, et réaliser ce trajet d’une vingtaine de kilomètre !
Nous nous installons dans une auberge de jeunesse avec petit-déjeuner et piscine inclus. Dans une semaine nous devons rejoindre David le frère de Yann à Buenos Aires : nous prenons la décision de nous reposer quelques jours ici.
Puerto Iguazu :
La ville à la particularité de se trouver en bordure des fleuves Paraná et Iguazu qui délimitent une triple frontière entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine. Au cours d’une petite balade, nous arrivons donc au point de rencontre des 3 pays… d’un point de vue conceptuel c’est assez intéressant de voir ça, mais les paysages ne valent pas vraiment le détour.
Heureusement, pas loin de notre route se trouve la féria. Rien à voir avec nos fêtes campagnardes ou tout le monde s’habille en rouge et blanc, la féria est un marché où l’on peut découvrir la culture gastronomique du pays. Un lieu comme on les aime : qui sent les olives, le jambon et le saucisson… seul le fromage n’a pas d’odeur, et c’est d’ailleurs un argument de vente ici. Conclusion : ça va être dur de sortir Yann de cet endroit ! On y déguste le fameux asado Argentin (barbecue de saucisse, steak et côte bœuf) accompagné de sa sauce chimichurri et d’un bon verre de vin Argentin. Les légumes en Argentine … c’est tabou ! On l’a bien compris : hormis le manioc, les légumes se résument souvent à une feuille de salade pour décorer l’assiette. Végétariens s’abstenir ! Une chance pour nous, une petite salade de crudités accompagne notre montagne de barbaque… en deux coups de fourchette il n’y a plus rien. Il nous faudra marcher un peu pour digérer ce repas hyper protéiné… direction le marchand de fruits et légumes pour faire quelques provisions pour le soir!
La ville a encore quelques petites attractions comme un projet écologique qui a amené une famille à recycler des bouteilles plastiques de l’usine pepsi d’en face pour construire meubles et habitations.
Les chutes d’Iguazu :
Mais ce qui fait le succès de cette petite ville vient plutôt de sa proximité avec les célèbres chutes d’Iguazu, les chutes les plus larges au monde, à cheval entre l’Argentine et le Brésil. Accompagnés de Maria et Francesca, nous prenons un taxi pour nous rendre du côté argentin du parc d’où l’on voit 80% des cascades que contient le parc. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une chute, mais d'un ensemble de 275 cascades formant un front de 3,0 kilomètres environ. La plus haute d'entre elles atteint les 90 m de hauteur, on l'appelle la Garganta del Diablo. Les chutes sont au beau milieu du parc national d’Iguazu, en suivant les nombreux sentiers aménagés, on découvre des points de vus exceptionnels sur l’eau en furie.
En arrivant, Francesca avait immédiatement acheté un billet supplémentaire qui permet de passer en bateau tout prêt des chutes. Perrine n’a pas envie de le faire, moi j’avoue que j’aimerai mais ce n’est vraiment pas donné… Je me laisse le temps de réflexion : le départ du bateau n’est prévu qu’à 11h40. D’ici là, nous avons le temps de suivre deux des sentiers principaux du parc et de passer très près d’une multitude de cascades plus ou moins impressionnantes.
Vers 11h30, nous nous rapprochons du point de départ des bateaux. Il y a un petit bureau où il faut présenter son billet pour avoir accès à l’embarquement. Je réfléchis une minute puis me dis qu’on a qu’une vie et que je n’aurais probablement pas souvent l’occasion de vivre une telle expérience… Je paye donc l’entrée, laisse mes affaires à Perrine et cours pour rejoindre le point d’embarquement. Quelques secondes plus tard le bateau arrive. Quelques touristes en sortent : ils sont plus que trempés et nous conseillent avec un sourire en coin de ne garder absolument rien sur nous. Je n’ai pris aucune affaire de rechange, je décide donc de tout retirer ou presque… je réaliserai le voyage en caleçon. Après avoir mis toutes mes affaires dans un petit sac vert étanche mis à disposition, je vais trouver une place sur le bateau. Les membres d’équipage sont habillés comme des marins-pêcheurs breton en pleine tempête. Ils ont une veste et un pantalon marin, une énorme capuche et des lunettes de soleil. Qu’est-ce qu’il nous attend ? Après avoir laissé prendre quelques photos, le capitaine prévient qu’il est maintenant tant de tout mettre à l’abri. Une minute plus tard il met les gaz pour remonter le courant et nous amène à une dizaine de mètres d’une des chutes. En moins de 10 secondes nous sommes tous complètement trempés !!! A mon goût l’eau aurait pu être un peu plus chaude que ça n’aurait pas été désagréable. J
Les remous et la puissance des courants ne tardent pas à nous éloigner. Le capitaine remet les gaz pour nous amener plus près encore, nous devons être à environ 5 mètres maintenant. Le vacarme est assourdissant et les embruns très fort, nous avons du mal à garder les yeux ouvert. Nous ferons encore 2 passages comme celui-ci, mais avant le dernier, les membres d’équipage qui étaient déjà suréquipés resserrent les cordons de leur tunique, rabattent les capuches et réajustent le tout. Cette fois nous passons carrément sous la chute. La force de l’eau est difficilement descriptible, je n’arrive pas à ouvrir les yeux là-dessous, et pour respirer il faut que je protège mon visage avec mon avant-bras. C’est vraiment très impressionnant.
De retour sur la terre ferme, j’ai l’impression d’être passé dans une machine à laver. Par chance nos affaires n’ont pas pris l’eau. Perrine et Maria nous attendent sur la rive. Nous les rejoignons puis décidons pique-niquer sur des rochers, profitant d’une vue exceptionnelle sur les chutes et de beaux rayons de soleil permettant à Francesca et moi de commencer à sécher.
L’après-midi, nous reprenons notre balade et nous rendons à pied au plus haut point des chutes : la gorge du diable. C’est un lieu qui a quelque chose de mystique. Une passerelle d’un km de long nous permet d’avancer sur de grandes étendues d’eau, pour nous conduire sur une plateforme qui surplombe la gorge. C’est ici que chaque secondes plusieurs milliers de m3 d’eau se jettent dans le vide pour atterrir quelques centaines de mètres plus bas. La puissance est telle que l’on voit des nuages de gouttelettes et des gerbes d’eau remonter jusqu’ici. De ce lieu se dégage une sorte de force mystique impalpable mais extrêmement puissante. Comme beaucoup d’autres nos regards se perdent dans l’admiration de cette démonstration de force de la même manière qu’ils le peuvent dans la contemplation d’une flamme un soir d’hiver.
Tout au long de la journée, nous avons eu également la chance d’observer la vie sauvage d’Iguazu avec entre autre des coatis, des singes, des centaines de papillons, des tortues, des écureuils ou encore des toucans.
C’est heureux et la tête pleine de superbes nouvelles images que nous rejoignons notre hôtel. Nous y resterons jusqu’au 2 septembre, date à laquelle nous prenons un bus pour rejoindre David à Buenos Aires.
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