Après 6 jours de repos à Battambang au Cambodge, nous nous décidons à partir vers la Thaïlande. Préalablement nous demandons à un des dirigeants de la guesthouse de nous écrire quelques mots en Khmer expliquant que nous voyageons autour du monde et souhaiterions nous rendre jusqu’à Bangkok… en stop !

         Le lendemain nous nous levons donc très tôt et nous dirigeons vers la route principale pour faire du stop en direction de Poipet, une des villes frontalières avec la Thaïlande, sur le chemin pour Bangkok. Cette fois nous essayons d’éviter taxi, bus et touk-touk puisqu’il parait que faire du stop avec ces types de véhicules c’est tricher! Après quelques minutes, un touk-touk alpague Perrine, elle lui explique qu’elle n’est pas intéressée et compte faire du stop. Le conducteur nous fait signe de monter et nous dit qu’il peut nous amener vers la gare routière gratuitement. Sceptique, nous acceptons tout de même sa proposition, ce trajet nous fera au moins gagner quelques kilomètres. Il nous amène au départ des bus où il dépose d’autres touristes puis nous fait comprendre de rester avec lui, il a envie de nous aider. Nous voilà parti à ses côtés faire la tournée des bus, essayant de trouver celui qui va jusqu’à Poipet et qui accepterait de nous prendre gratuitement. Nous tombons finalement sur celui que nous cherchions : pas de chance, il est en panne ! Retour à la case départ, même joueur joue encore ! Notre conducteur de touk-touk montre alors le papier écrit en Khmer à un autre chauffeur, ce derniers lit très attentivement les quelques lignes que nous a écrit l’homme de la guesthouse et nous voilà placé sous l’aile d’un deuxième Cambodgien. Nous ne saurons jamais ce qu’il y avait exactement écrit sur ce papier, mais toujours est-il que le conducteur de touk-touk nous dit qu’il fera tout ce qu’il peut pour nous aider.

                Il nous fait signe de monter dans son véhicule et nous dit qu’il va nous amener à un point stratégique pour faire du stop. Après avoir tenté le coup à l’embranchement de la route reliant Phnom Penh et Poipet sans succès, il nous amène donc… au poste de police ! Au début nous ne savons pas trop quoi penser, les policers nous demandent s’ils peuvent lire le fameux papier. Nous leur montrons, et à notre grande surprise ils se mettent à arrêter les véhicules pour nous et leur demandent leur destination. Quelques minutes plus tard nous nous retrouvons dans un 4x4 en direction de Poipet, et au bout de deux heures de route, nous sommes déposés devant le poste de frontière. Il nous faudra 2h30 pour effectuer les démarches administratives nécessaires à l’obtention du visa thaïlandais. Le fameux sésame en main, nous prenons un moment pour nous restaurer, puis suivons des petites rues pour éviter démarcheurs et rabatteurs qui parquent les touristes dans des bus aux prix excessifs à destination de Bangkok.

Le ventre bien plein, et fier de notre ruse, nous reprenons donc le stop dans le dos des rabatteurs. Les 2 premiers camions qui s’arrêtent ne vont pas au bon endroit et cache derrière eux un pick-up aux vitres teintées conduit par… la police ! Nous leur expliquons rapidement qui nous sommes, notre projet de tour du monde et notre objectif d’aller à Bangkok en stop : ils nous font signe de monter à l’arrière de leur véhicule. Ils nous avancent de quelques kilomètres pour finalement nous arrêter devant une gare ferroviaire. Le temps que nous descendions du véhicule et récupérions nos sacs, un des 2 policiers s’est élancé vers le guichet. Il revient vers nous avec un grand sourire et… 2 billets de train pour Bangkok à la main : « ceci est un cadeau pour vous souhaiter la bienvenue en Thaïlande et un bon voyage » nous dit-il, heureux de nous aider ! Nous le remercions mille fois et montons dans le train qui ne tardera pas à partir quelques secondes plus tard !

20h : nous voilà à Bangkok… après une marche nocturne d’une heure, et le démarchage de plusieurs guesthouses, nous posons enfin nos sacs et soufflons un peu. Waouh, quelle entrée en Thaïlande!