11 et 12 novembre : Bandipur 

Nous reprenons un bus local en direction d’un petit village nommé Bandipur à mi-chemin entre Pokhara et Katmandou. Dans la gare routière, des rabatteurs nous sautent dessus pour nous attirer dans leur bus. Les différentes compagnies de transport en commun semblent se tirer la bourre pour attirer les clients dans leur mini-bus. A chaque arrêt, le rabatteur saute en marche et essaye de guider le plus rapidement possible les passagers vers sa navette. Une tape sur la carrosserie et voilà que le bus redémarre puis se lance dans une course effrénée pour dépasser le concurrent en tête  de parcours. Les rabatteurs de notre bus accrochés à la porte du véhicule, les cheveux au vent, font des grimaces à leurs adversaires lorsqu’ils les dépassent, sifflent ou encore crient leur victoire ! C’est impressionnant de voir à quelle vitesse ils montent sur le toit du car pour y accrocher les bagages, ou encore comment ils en redescendent alors que le chauffeur a déjà relancé la machine à pleine allure ! Quelques pirouettes plus tard nous voilà enfin à destination, perchés au beau milieu des collines népalaises.

Petite histoire du village : Au XVIIIe siècle, fuyant la conquête Gorkha, quelques familles de riches commerçants de Bhaktapur s’établissent à Bandipur. En quelques années, ce minuscule village devient un point de passage incontournable entre l’Inde et le Tibet. Avec les taxes prélevées sur les marchandises, la cité prospère et s’embellit de temples et maisons bourgeoises. Mais avec l’ouverture du Népal en 1950, et plus encore de la route entre Katmandou et Pokhara, Bandipur perd peu à peu de son importance. De nos jours, Bandipur est un village typiquement newar (une ethnie népalaise)  où l’on peut encore admirer des maisons traditionnelles aux fines boiseries sculptées, des temples pagodes bien préservés, tout en profitant d’un panorama sur la campagne vallonnée.     

               En se promenant dans les rues de ce petit village, on se retrouve mêlé à la vie locale. Une femme fabrique des assiettes en feuilles d’arbre pendant qu’une autre s’occupe de récupérer les grains de soja et de millet. Nous passons la nuit dans une guest house tenue par une famille népalaise adorable : notre maman népalaise d’un soir (dont on ne comprend pas un mot !) nous a aidé à faire notre lessive, nous la même ramassée le soir pour éviter qu’elle prenne l’humidité et nous a offert une fleur à chacun en partant !

              La veille de notre départ nous rencontrons Jennifer et Arnaud, un couple de Français sympathique qui n’aiment pas les araignées ! Nous passons une agréable soirée avec eux à nous raconter nos périples et mésaventures d’Inde et du Népal. Le lendemain matin, c’est avec eux que nous rejoignons à pied la route principale 10 km plus bas. Ils partent vers Chitwan, une réserve naturelle au sud du Népal, nous prenons le bus pour Katmandou.