• Farino et La Foa

     

    Farino et le parc des grandes fougères :

     

    Perrine et Charline devant la mairie de Farino 

     


    Le jour suivant nous nous rendons à Farino : la plus petite commune du territoire. C’est un village agricole de montagne, à l’atmosphère champêtre et bucolique. Créé en 1911 par des Corses, spécialistes de la culture du café, il doit probablement son nom à Farinole (en haute Corse). Farino est particulièrement connue pour sa fête du vers de bancoule qui attire au mois de septembre les gourmands et curieux du monde entier par des concours originaux (« fouillage » des troncs de bancouliers pour extraire le ver, et « bouffage » du ver blanchâtre, sauté au pastis et au beurre pour les gourmets). Nous y rencontrons Charline, une mélanésienne au caractère bien entier, qui travaille à l’office de tourisme de la ville. Elle nous conseille  de nous rendre au parc des fougères avant que la pluie arrive pour quelques randonnées, puis de revenir la voir en fin d’après-midi pour nous indiquer un endroit tout près de la mairie où laisser le camping-car pour la nuit, et avoir accès à des toilettes et une douche chaude gratuitement. Au top !


     

     

      

     

                 Le parc des grandes fougères est une immense réserve naturelle de 4550 hectares de forêt tropicale humide qui contient comme son nom l’indique une espèce particulière de fougère géante. La tige de cette fougère est en fait un tronc qui peut faire plus de 20 m de haut et une trentaine de centimètres de diamètre. La Nouvelle-Calédonie tire orgueil de ses fougères les plus grandes au monde.  Il y a en effet peu d’endroits dans le monde où l’on peut les rencontrer, mais pour nous ce n’est plus une surprise, nous en avions vus de plus petites en Malaisie et Australie. Elles donnent un petit air de préhistoire aux sites qu’elle colonise, et nous ne serions pas surpris de voir un dinosaure débouler en arrière-plan. Surnommée la « plante cicatricielle » elle pousse en lisière de forêt dense ou dans les clairières ouvertes après la disparition d’un gros arbre. Souvent elle se développe après un déboisement modéré. Les sculpteurs l’utilisent pour créer des totems.

     

     

                    Pour changer, c’est la pluie qui nous accompagne tout au long de ces randonnées… Au détour d’un torrent, nous avons la chance de tomber (au sens littéral du terme pour Perrine) sur le cœur de Farino. Les eaux et le temps ont en effet creusé dans la roche un cœur de pierre.

         Farino et le parc des grandes fougères   Le coeur de Farino

     

    Nous observons entre deux gouttes plusieurs plantes et arbres endémiques étranges. L’un d’eux a son tronc couvert de petites boules blanches. Sur le retour nous repassons voire Charline. Elle est également guide du parc des grandes fougères, et nous sort plusieurs livres de botaniques pour trouver le nom des curiosités de la flore locale. Nous apprenons donc que ce sont des méliacées et que ces boules blanches qui poussent à même le tronc aussi appelées « œufs de gecko » par les mélanésiens sont leurs bourgeons. Elle reste discuter avec nous plus d’une heure après sa fin de journée de travail. Le lendemain, c’est le 8 mai, et elle nous convie au buffet du dépôt de gerbe. Au menu : café et petit gâteau… Comment résister ?

     

    méliacée   Fleurs de méliacées

     

     

     

    Le 8 Mai nous sommes réveillés dès les premières lueurs du jour. Après avoir profité de la vue panoramique exceptionnelle de la mairie au lever du soleil, nous partons pour une marche d’une heure et demie pour atteindre une petite cascade. Le sentier botanique qui y mène est plutôt agréable, et nous fait découvrir une espèce de pigeon endémique de la Nouvelle-Calédonie: le vlou. Cet étonnant pigeon vert soyeux doit son nom au bruit que font ses plumes du bout des ailes lors de son envol, il est même devenu la mascotte de la ville d’à côté : La Foa.

     

     Vue de la mairie de Farino au lever de soleil   Cascade Farino

     

     Faune et flore de Farino

     

    Sur le retour nous nous joignons aux cérémonies du 8 mai et reconnaissons Charline avec son T-shirt noir illustré d’une tête de mort bleu blanc rouge (C’est parfaitement dans le thème !). Puis comme promis, petit four, café, gâteaux et même rencontre avec monsieur le maire, le sous-préfet de la province sud qui nous serre la pince, et discute quelques minutes avec nous.

     Charline

     

    La Foa et la plage de Ouano :

     

    En dépit de sa courte histoire, la commune de La Foa a connu des épisodes marquants de la révolte kanak. Ce haut lieu de la culture mélanésienne n’est autre que la région d’Ataï, figure indépendantiste dont les clans se sont ensuite déployés un peu partout sur la grande terre. La révolte de 1878 qu’il dirigea déboucha sur l’attaque de la gendarmerie, et fut le prélude à une insurrection qui couta la vie à 2400 personnes. En 1985, suite à des tensions très vives entre la communauté européenne et kanak, l’indépendantiste Eloi Machoro est abattu lors d’une opération de police à La Foa.

     

    Malgré ces épisodes de violence, de nombreux colons libres ancrèrent leur présence dans cette ville, pour donner à La Foa son visage et ses couleurs métissées d’aujourd’hui.

     

    Nous avons fait un petit arrêt au parc Guillermet de La Foa où des sculptures réalisées par des artistes de tout le pays sont fièrement exposées. Au milieu, une stèle rappelant les accords de Nouméa diffuse un message de paix, afin de ne pas reproduire les exactions passées : «  le moment est venu de reconnaître les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière […] Les communautés qui vivent sur le territoire ont acquis par leur participation à l’édification de la Nouvelle-Calédonie une légitimité à y vivre et à continuer de contribuer à son développement … ».

     Sculpture du parc de La Foa  Sculpture du parc de La Foa Sculpture du parc de La Foa

     

    La plage de Ouano n’est pas loin, nous y feront un arrêt d’une nuit, profitant d’un magnifique coucher de soleil (oui encore un !) et d'une démonstration de pêche à l'épervier. Le lendemain nous lèverons le camp sans réclamer notre reste… les moustiques avaient envahis le camping-car, c’est plus d’une heure de chasse pour se débarrasser d’environ 150 insectes qu’il a fallu pour nous permettre de passer une bonne nuit.

     

    pêche à l'épervier   plage de Ouano

     

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