• Yaté et la rivière bleue

    lac de Yaté

     

     

                    La semaine qui suit, nous nous rendons au sud de la Nouvelle-Calédonie. Le sud vous donne un avant-goût d’aventure : la route sinueuse qui y mène est un peu chaotique, on y chemine prudemment le long des pistes à flan de reliefs. Se succèdent ainsi les passages de gués, et les lacets qui serpentent entre le lac de Yaté, la rivière bleue et les collines rouges. A peine a-t-on quitté la ville que des paysages grandioses se dressent à perte de vue au milieu d’espaces le plus souvent vierge de population. Ce qui frappe en premier lieu, c’est cette terre rouge appelée latérite. Elle imprègne tout : routes, voitures, chaussures, etc… si vous voulez tester l’efficacité de votre lessive, c’est le moment ! Trois couleurs dominent, le vert de la végétation, le bleu du ciel et le rouge de la terre. C’est sûr, il faut aller là-bas user ses chaussures et découvrir une autre des plus belles faces du caillou.

     

     

     

                Nous nous rendons au parc de la rivière bleue. Etienne et Sophie nous ont prêté des vélos : nous partons ainsi pour une trentaine de kilomètre au travers des paysages époustouflants du grand sud. En chemin nous rencontrons Laurie-Anne et Clément, un couple d’infirmiers venus s’installer en Nouvelle-Calédonie. Nous remontons le lac Yaté jusqu’à arriver à la rivière bleue en leur compagnie. Nous avons prévu de faire également le retour à vélo, mais Laurie-Anne et Clément vont repartir par la rivière en canoé. La première partie du chemin, nous traversons les maquis miniers : un milieu d’aspect lunaire, caractérisé par un sol rouge ferreux et une végétation basse. Les arbrisseaux semblent ici tordus par la sécheresse. Nous avons l’impression du retour au pays du far West, du temps où les pionniers colonisaient la terre à la force du poignet. La deuxième portion de la balade semble tout aussi hostile à la vie, elle nous mène à la forêt noyée. La mise en service du barrage de Yaté en 1958 pour alimenter une usine hydro-électrique fournissant de l’électricité dans toute la province sud a provoqué une montée des eaux inondant tout sur son passage. Les troncs imputrescibles sont encore en place 50 ans après, nus et blancs ils surgissent des eaux du lac de retenue, témoins d’une ancienne  forêt engloutie. La dernière partie est constituée de forêt humide.

     lac de yaté    lac de yaté

    forêt noyée    Yaté et la rivière bleue avec Laurie Anne et Clément


    Si l’on est venu là, c’est pour découvrir son trésor caché : le cagou. Ici tout le monde cherche cet oiseau symbole de la Nouvelle-Calédonie.  Elevé au rang de fossile vivant (c’est un rescapé de l’ancien continent auquel appartenait la Nouvelle-Calédonie), il est aujourd’hui en voie de disparition. On n’en compterait plus que 1200 sur le territoire. Son petit nom signifie  « poil au nez ». Gros comme une perdrix, bleu-gris, avec des pattes corail, il porte une huppe sur la tête qui se hérisse lorsqu’il est en colère ou lors des parades amoureuses. Il ne sait pas voler, et constitue donc une proie facile pour ses prédateurs (chats, chiens et cochons). Le cagou forme un couple à vie, il s’accouple une seule fois par an et pond un seul œuf. A ce rythme, il a bien failli disparaître. Nous en découvrons finalement deux au détour d’un sentier et savourons notre chance.

    Cagou

     

                    Content de notre découverte, nous reprenons la route vers Yaté, à la recherche de la plage du gite d’Iya dont Etienne nous a vanté les beautés. Elle se trouve au beau milieu d’une cocoteraie et effectivement c’est une très belle plage ! Nous faisons un peu de snorkeling, mais des locaux nous préviennent que les courants sont forts en ce moment et nous conseillent de rester prudents et de ne pas trop s’éloigner des côtes. Nous observons tout de même cette drôle d’anémone verte fluo et ce petit crabe violet avec ces yeux rouges. 

    anémone   crabe violet

                     Sortie de l’eau nous marchons un long moment sur un platier en bord de plage alors que la mer se retire. Le vent, les vagues et le temps ont laissés leur imagination creuser et décorer les paysages alentours.

    plage de Yaté    plage de Yaté


                   En fin d’après-midi, nous reprenons le camion pour aller passer la nuit sur un point de vue que  nous avions repéré à l’allée. Encore une fois le coucher de soleil ne nous déçoit pas, et nous passons un moment à jouer avec les ombres sur les photos. Le lendemain matin, le lac a disparu dans les nuages…

    jeu d'ombre et coucher de soleil   jeu d'ombre et coucher de soleil

    lac de yaté   lac de yaté jouant à cache-cache

     

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  • Commentaires

    1
    Alain cezanne
    Mercredi 10 Juin 2015 à 03:23
    Merci Perrine et Yann pour ce beau blog qui m'a définitivement décidé à visiter bientôt le N Calédonien. Nice to prêt You! Have a wonderful trop in NZ! Alain
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